Je roule des yeux face au commentaire de l'ami d'Alec. Really ? Il n'avait qu'à bien jouer et me battre, ainsi il aurait aisément pu l'acheter sa bonne bouteille de Whisky. Ce dernier m’exaspère un peu et je crois bien que lui et moi ne pourrons pas bien nous entendre. Surtout que ce dernier ressemble beaucoup trop à ce type que je dois rapatrier, mort ou vif, peu importe. Après m’être éclipsé légèrement afin de répondre au charmant agent de police croisé plus tôt dans la journée, je rejoins les deux hommes et ne peux pas m’empêcher de jouer la carte de l’arrogance avec Turner. Plus je le regarde, et moins je l’apprécie. Ce dernier me réponds malgré tout qu’il y a un moment qu’il est au pays, mais les secondes d’hésitation qu’il a pris avant de me répondre ne font qu’alimenter encore plus mon envie de le démasquer et de lui tirer une balle en pleine tronche, ce qui est malheureusement impossible dans cette foule d’hommes et femmes en états plus ou moins avancés d’ébriété. Je devrai me contenter de le rapporter vif et non mort, à mon plus grand désarrois.

« Tu sais. Ton accent. C’est fou à quel point tu t’es rapidement adapté au parler d’ici. »

Je fronce les sourcils, prête à toute réplique de sa part. Par contre, Alec est plus rapide que le supposé Turner et me dévisage avec une drôle d’expression juste avant de me tirer un peu plus loin par le bras. Mécontente, je me dégage de son emprise et lui répond du tac au tac.

« Je peux savoir ce qui te prend ? »

« Et toi ? Je peux savoir de quoi tu te mêles ?! Ton ami n’est pas celui qu’il prétend. »

Rapidement je lui montre la photo dans mon téléphone, où, outre des cheveux un peu plus long, Turner et le type sont pareilles. Je laisse à peine quelques secondes à Alec afin de bien regarder la photo et range ensuite mon téléphone dans mes poches avant de retourner auprès de Turner, mais à peine l’avons-nous laissé seul quelques secondes que ce dernier n’est déjà plus là. Je serre les poings, furax contre Alec que ce dernier m’est fait perde de vue la cible pour laquelle je suis en Amérique depuis déjà trop longtemps. Un vif coup d’oeil à gauche, puis à droite et je repaire le type qui se dirige vers l’une des sortis, jetant des regards anxieux derrière son épaule. Je me lance à sa poursuite, bousculant quelques personnes au passage sans m’excuser et ce denier ce met alors à courir voyant que j’arrive rapidement dans sa direction. Je me rapproche, je vais pouvoir le touche, j’y suis presque et d’un coup, j’entends quelqu’un crier mon nom mais ce n’est pas la voix d’Alec. Trop occupé à rattraper le type, je ne regard même pas qui m’interpelle mai lorsque je parvient finalement à sortir dehors, Turner n’y est plus… Je tape du pied, enragé, déçu. À l’intérieur, je bouille. De colère, de tristesse. J’ai tellement bossé sur cette affaire et alors que je l’avais directement sous le nez, j’ai été trop distraite par mon ex pour faire mon boulot. Je tourne les talons pour retourner à l’intérieur mais me percute à Campbell. Les sourcils froncé, je lève les yeux vers le jeune homme qui autrefois faisais battre mon coeur, et pas que. Mais à l’instant même, je ne vois pas le charmant Alec Campbell, je vois celui qui m’a fait perdre ma cible. Celui qui m’a fait manquer mon tir, si ainsi puis-je dire. Alors je dis la première chose qui me passe par la tête et essais de le contourner, sans succès.

« Je te déteste. »

J’ai l’impression d’être une gamine qui boude, et je ne le pense pas vraiment. Mais je suis trop fâché pour voir clair.

J’écoute les paroles de mon ex avec les sourcils froncés. J’ai l’impression d’être en train de me faire gronder par le père que je n’ai jamais eu. Peut-être qu’au final, il n’y avait pas que pour l’histoire avec l’assassinat d’un de mes ex qui fait que Campbell et moi, ne sommes plus ensemble. C’est peut-être parce qu’il avait cette habitude d’essayer de me materner ? Quoiqu’il en soi, je n’apprécie guère le ton autoritaire qu’il utilise envers moi en ce moment et je ne prend même pas la peine d’argumenter, que déjà après avoir tenter de lui expliquer en quoi son pote Rufus et ma cible son la même personne, qu’il tente de m’en convaincre du contraire. Me fais la sourde oreille et me lance à la poursuite du prétendu Rufus qui bien évidement, m’échappe. Je suis en colère. Terriblement en colère. Je bouille de rage et lorsque je me retourne, c’est à Alec que je bute. Je vous jure, je suis à deux cheveux de fondre en larmes tellement j’ai les émotions à cran. Je lève le poing comme pour le rabattre sur le torse d’Alec, mais soupire et fais de nouveau demi tour pour aller m’asseoir sur un petit muret de béton, un peu plus éloigné dans la cours aux côtés d’une voiture rouillé, qui semble avoir eu la vie difficile. Je laisse tomber mon visage dans mes mains, mes cheveux tombant par dessus, cachant la larme qui glisse délicatement sur le coin de ma joue et qui perle jusqu’au bord de mes lèvres.

Je ne m’attends pas à ce qu’Alec vienne me voir, après tout il n’a aucune raison de me prendre en pitié et c’est de loin la dernière chose que je veux. Je n’ai pas du tout envie qu’il me vois ainsi. Je renifle et essuie l’unique larme qui s’est échappé de mon oeil en redressant la tête, l’essuyant du revers de la main. Je lève ensuite ma tête vers le ciel, ce dernier brille de milles feux et me ramène à la raison. Enfin, légèrement. J’en veux encore à Alec et je ne crois pas que ça partira en quelques secondes. Parce que, pour moi, c’est de sa faute si j’ai perdu ma cible, son pote Rufus le « je me trouve magnifique ». C’est également à cause de lui si je suis dans ce bar et que je suis un peu amoché par la boisson. Peut-être que c’est pour ça que je suis aussi à fleur de peau, l’alcool doit y être pour quelque chose ! Ou bien.. ou bien mes règles arriverons dans les prochains jours, pas d’autres choix. Je sors mon téléphone et regarde de nouveau la photo. Pour moi, ça ne fait pas de doute, c’est la même personne. Je fronce les sourcils et me regarde Alec droit dans les yeux;

« Je crois que je vais rentrer. »

Je me redresse en titubant un peu, puis glisse une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je me dirige vers la porte par laquelle je suis sortis, j’ai besoin de mon manteau et des clés de ma voiture si je veux rentrer me reposer. Sarcastiquement, je dis à mon ex :

« Très belle soirée, merci. »

Est-ce que je le pense vraiment ? Peut-être. Tout du moins, avant que Rufus ne se pointe, je passais vraiment une belle soirée, mais après son arrivé dans notre petit groupe de deux, c’est là que ça s’est corsé. Je ramasse mon manteau laissé sur le tabouret, fais un sourire triste au barman et le remercie, mais alors que j’allais sortir, je me fais arrêté par un type que je ne connais pas.

« Où tu crois aller comme ça ? On peut savoir ce qui t’a pris de courir comme une déjantée après notre pote Rufus ?! » Lui et un autre me dévisage, en attente de réponses. Je soupire et m’Apprête à bousculer celui qui me bloque le passage lorsqu’une main tire sur mon poignet et m’arrête dans mon geste. Est-ce Campbell ? Ou bien un autre qui veux que je lui donne l’unique réponse au pourquoi du comment ? Rufus est ma cible. Voilà tout. J’y crois dur comme fer.

J’aimerais dire que je suis une adulte. Que je ne boude jamais, que je prend la vie comme une adulte le doit et que je fais face à mes responsabilités. Mais c’est faux. Et je le sais. Au fond, je ne suis encore qu’une adolescente qui lui arrive parfois de bouder lorsque quelque chose ne fait pas son affaire; et à l’heure qu’il est, la perte de se sacré Rufus me fait bouillir de honte, de rage. Et j’en veux à la terre entière, mais surtout Alec. Et mon regard en dit long même s’il continu d’inciter que je dit n’importe quoi. Assise dans mon coin sur le rebords asphalté, ce dernier arrive en levant les mains, essayant l’humour pour détendre l’atmosphère. Malheureusement, je ne ris pas. Il n’a pas le temps de prendre place à mes côtés que déjà je lui fais part que je veux m’en aller chez moi. Ce dernier me bronche pas, me disant que c’est comme je veux. Évidement que c’est comme je veux, tss. Il n’aurait pas le droit de me dire que je ne peux pas rentrer chez moi ! Je me relève en titubant et mon ex m’aide afin que je ne tombe pas. Je l’en suis reconnaissante mais ne lui dit rien, l’orgueil ne me le permet pas.

Nous retournons à l’intérieur du bar prendre nos choses et payer notre dû. Je me dirige vers la porte d’où je suis arrivé lorsque deux hommes me bloquent le passage. Je suis loin d’être d’humeur à me faire bloquer le passage et donc je suis sur le point de bousculer l’un d’eux pour me frayer un chemin lorsqu’une main se glisse autour de mon poignet. M’empêchant de bousculer les deux hommes, ce dernier exerce une légère pression sur mon bras pour que je reste en place. Je tourne mon visage vers ce dernière fronce les sourcils, sans comprendre. Mais alors qu’il prend la parole, je me mute, n’ayant seulement hâte à retourner dans mon lit. La conversation s’enclenche et je ne m’en mêle pas du tout, le silence est de mise en ce moment. Alec gère comme un pro et son mensonge semble bien bluffer les types, ils ne posent pas trop de question. Ce dernier fini par m’enlacer et je demeure de marbre, ne leur laisse pas voir que tout ceci est faux, puis nous nous dirigeons vers la sortis, en rythme. L’air frais se glisse dans nos poumons avec joie, loin désormais de tout se grabuge. Je lève vers Alec un regard indécis. Je sais que je devrais m’excuser mais pour le moment ça ne fait pas partie du haut de ma liste de choses à faire.

« J’aimerais bien ,oui. Ça te dérangerais de me reconduire ? J’évite le volant après quelques verres. »

J’affiche un mince sourire, essayant d’être convaincante. Le suis-je ? Il y a quelques minutes je lui aurais lancé des roches tellement j’étais en colère, mais maintenant, je me surprend même à penser que j’aimerais bien glisser à nouveau mes doigts dans ses fins cheveux châtains. Me perdre à nouveau dans ses yeux bleus. Mais jamais, et je me l’interdit, il y aura quelque chose entre nous à nouveau. Notre rupture m’a fait mal par le passé, et j’ai mis du temps à lui pardonner, je ne voudrais pas revivre les événements qui se sont déjà produits. Mais comme si j’étais dans une transe, ma main s »avance lentement vers sa nuque, où maladroitement, je remonte tranquillement vers le haut de sa tête. Je relâche finalement ses cheveux, et souffle du nez.

« Sinon, restes-tu au moins avec moi le temps qu’un Taxi vienne me chercher ? Ce serait gentil. »

Je ne sais pas ce qu’il m’a pris, et ça m’importe peu. Je crois que demain matin j’aurai déjà tout oublié. Je ne bois pratiquement jamais, cela dit lorsque je le fais, j’en paie le prix et je devient affecté plus rapidement par celle-ci. La drôle d’haine que j’avais envers lui il y a quelques minutes semble disparue et dehors, dans l’air frais de la nuit, j’ai l’impression de reprendre le dessus sur mes pensées.

Je lève la main. Doucement, lentement. D’un mouvement naturel, assez, disons… impromptu pour la situation mais, oh, tellement désiré de la Kelsey d’antan. Et après que ce dernier est semblé me fuir, tourner sa tête de crainte que je ne le heurte au visage et qu’il comprenne enfin l’intention de mon geste, je procède. Délicatement, les doigts glisses sur sa nuque, à la base de ses petits cheveux châtains courts, où ils s’y faufilent jusqu’à la moitié de sa tête peut-être, avant de simplement redescendre ma main. Je ne devrais pas, non. C’est mal. Alec n’est pas à moi. N’est plus à moi désormais. Et ce, depuis déjà bien longtemps. Mais est-ce mal que de vouloir se remémorer de bons souvenirs ? Tout dépends des circonstances j’imagine. Mon ex me dit avec un petit sourire qu’il va me ramener et j’hoche la tête, heureuse qu’il accepte. Enfin, je veux dire… qu’il ne me laisse pas ici parce que, c’est vrai : nous avions pris sa voiture et non chacun les nôtres, comme ce dernier ne s’est pas fait prier de me rappeler il y a quelques minutes.

Nous nous mettons en marche pour se rendre là où était garé la voiture de Campbell, soit à l’opposé de dans mes souvenirs, huh, et finalement nous… ne pouvons pas prendre la voiture de se dernier. Je sens que mon compagnon est en colère (peut-être aussi avec le ton de sa voix, eheh) et je ne peux m’empêcher de simplement regarde le pneu, puis Alec, et le pneu, puis Alec… tour à tour jusqu’à ce que ce dernier me dévisageait. Comme si j’était la coupable pfff… Je fais la moue et le regarde sans comprendre.

« Quoi ? Ce n’est pas de ma faute tu sais… Je lève une main pour appuyer mes dires; je ne suis même pas en état de tuer quelqu’un, comment voudrais-tu que je crève un pneu ?! »

Légèrement molle sur mes deux jambes, ma veste toujours entre mes mains, je me décide enfin à l’enfiler commençant à avoir un peu froid et m’appuie sur une hanche.

« Maintenant est-ce qu’on peut prendre ma voiture ? »

Je marque une pause, fait de nouveau la moue, les sourcils froncés.

« Aaaah, laisses, j’viens de me souvenir qu’on a pris ta bagnole, j’avais oublié…encore. Du coup, il ne reste plus qu’à rentrer à pied ? C’est loin chez moi ? Et chez toi, c’est loin aussi ? Parce que j’ai pas envie de marcher… Marcher, c’est pour les gens en forme. Et moi, je ne suis pas en forme… »

Well well, l’alcool n’est définitivement pas fait pour moi. En tous cas, je ne dois pas en abuser, et encore moins d’alcool forte, j’ai bien l’impression. Donc ma chère Kelsey, tu peux voir cette soirée comme la dernière où tes lèvres goûtaient à du rhum et de la vodka. D’ailleurs, pourquoi je monologue avec moi-même ? Aaaah! Je fronce les sourcils et lève les yeux sur Campbell, puis lui souris de pleines dents.

Décidément, le grand châtain n’est pas prêt de lâcher le morceau et continu de rejeter la faute sur moi, alors que je le répète, je n’y suis pour rien. Mais comme il ne semble pas prêt de lâcher le morceau, je refuse d’en faire de même et continu d’affirmer que j’y suis pour rien. C’est vrai, je ne pouvais pas savoir que ses pneus étaient crevés, comment aurais-je pu, d’ailleurs ? Ce n’est pas parce que j’ai essayer d’arrêter son pote Rufus que ce dernier doit croire que j’ai également poussé ce dernier à nous empêcher de bouger. Ce pourrait être n’importe qui, n’importe quoi…. Enfin, ok j’avoue que plus d’un pneu ce n’est pas normal mais bon. Que voulez-vous ? Je n’ai pas 4 pneu en bon état en ma possession, ni le matériel pour les changer. Lorsque je demande à mon ex si nous allons devoir marcher, sa réponse me tire une grimace, avant qu’une idée brillante me passe par la tête. Il pourrait me porter, je suis toute légère en plus! C’est une idée de gé-nie! Mais je vois que ce n’est pas l’avis de mon compagnons de soirée et il me le montrer d’une manière assez explicite.

« Hey ! Je n’ai pas un jolie petit cul d’enfer, d’accord ?! J’ai pas envie de marcher, et puis tu es super fort, tu peux facilement me porter un peu…. »

Je m’approche d’Alec et place mes mains pour faire une prière, le suppliant.

« Aller, s’il te plaiiiit. Je suis fatiguée. » Voyant que je n’obtiendrai pas gain de cause, je lui fais une grimace et me met en marche dans la direction que je crois être la bonne. Mais l’est-ce ? Je l’entend me dire quelque chose, mais je l’ignore et mon pieds roule sur un cailloux un peu plus gros que les autres. Je perds pied et manque tomber. Je lâche un petit cri et prend appuie sur la voiture près de moi qui, n’est pas celle d’Alec. Je me remet sur mes deux jambes comme s’il ne s’était rien passé et fais un grand sourire à Alec.

« Tu viens ? On a une tonne de kilomètre à marcher puisque, selon toi, on est des gens en forme. Je tire la langue. »

Honnêtement, c’est très vrai. Je suis certaine que Campbell et moi sommes tous deux très, voir trop en forme et que marcher ces quelques kilomètres n’est pas un très gros défi, mais je me plait à me dire que je n’y arriverai pas. Ce doit être un autre effet de la boisson sur mon organisme. Je fais un geste de la main pour qu’il me rejoigne et me colle à son bras, comme une petite soeur tannante ferait pour embêter son grand-frère, par exemple. Ou comme une ex-petite amie entêtée qui veux se faire porter. Nous avons à peines marchés quelques centaines de mètre que déjà je lui demande;

« Est-ce qu’on est presqu’arrivé ? »

Je n’ai qu’à me retourner pour voir la silhouette du bar qui n’est pas très loin, mais je trouve ça encore plus amusant de voir la tête d’Alec. L’embêter ainsi me rappelle notre drôle de relation qui était assez feu et glace. Mais ça a fonctionné pour un temps, et c’est ce qui faisait la force de notre couple, je crois. Deux tête fortes, c’est ce que ça fait un coup mixés ensemble!

Mon ex petit copain joue au rabat-joie en me mentionnant que c’est dans l’autre direction que je dois marcher. Je roule des yeux et répète ses mots avec une voix un peu débile pour me moquer de lui comme le ferait une enfant mais l’écoute tout de même et change de direction pour aller dans la bonne. Après avoir failli y laissé ma peau en passant tout près de tomber, je fais un mouvement de la main à Campbell pour lui indiquer que tout est cool, que je vais bien et je rejoins rapidement par la suite. Je continu sur ma lancée et ne cesse d’embêter le grand brun, pour mon seul et unique plaisir personnel. C’est vrai, c’est tellement amusant ce foutre de sa gueule, comment y résister ? Ça ou l’envie passagère de parfois avoir envie de l’embrasser. Tu es saoul Kel, n’y penses même pas. Nous continuons cependant notre ascensions en ayant une discussions sans queue ni tête. Je veux dire, à quoi vous vous attendiez avec une demoiselle en état d’ébriété ?

Et d’un coup, l’atmosphère qui était très joueuse, joyeuse devient sombre et nerveuse. Un homme, agité, ce tien devant nous épointant une arme en alternance sur moi et Alec. Malgré mon haut niveau d’alcool dans le sang, mon entrainement prend le dessus et je me trouve calme. Très calme même. Par instinct, je crois, Campbell me bloc la vue et s’impose entre moi et l’inconnu au flingue. Évidement Kelsey, pourquoi as-tu laissé ton arme que tu trimballe habituellement dans ton manteau dans ta chambre d’hôtel ?! Ce dernier nous réclame de l’argent et malheureusement pour lui, je n’ai plus rien sur moi, ayant pratiquement tout donné au serveur. Peut-être qu’une carte de crédit sous un faux nom fera son affaire ? On sent la tension, très élevé, dans l’air et je m’attend au pire. Qu’Alec soit tué. Et soudain, je le réalise. Enfin… je me souviens. Je n’ai pas de flingue sur moi, mais j’ai un couteau, très pratique pour le combat au corps à corps, caché à ma cheville. Je m’approche un peu de mon ex et tente de murmurer à son oreille;

« C’est un couteau. J’ai un couteau. À ma cheville. »

Je me rend compte, après lui avoir murmurer mes mots, que c’est fort peu intéressant pour la situation dans laquelle nous sommes. Je me décolle un peu et lève mes mains en l’air, pour montrer à l’inconnu que je ne suis pas armé, que je tiens rien dans mes mains.

« Je n’ai pas d’argent, nous n’en avons pas. Mais si tu déposes ce charmant petit Colt au sol, on pourra discuter, huh ? »

Je tente de faire un pas vers l’avant, mais ce dernier glisse désormais son arme dans ma direction et je me stop nette, consciente que je ne suis pas vraiment en état de faire des mouvements super fluides pour éviter la balle si elle part. Me battre, ça aucun soucis, mais pas éviter un coup de fusil. Si je sors vivante de cet altercation, j’vous jure j’embrasse la première personne que je vois. Allons Kel, ressaisis-toi ! J’entend une voiture au loin, mais elle ne semble pas venir dans noter direction. Faux espoir. Mon regard ne quitte pas celui du dégénéré, qui semble de plus en plus agité. Ce dernier hurle.

« Vous ne comprenez pas ! Il me faut votre argent ! J’en ai de besoin !! »

Je lève les yeux au ciel. Évidement que l’on ne comprend pas, tu ne nous a même pas expliquer pourquoi tu pointes cet arme sur nous et pourquoi tu veux notre argent, songe. Stupide Kelsey, soit plus intelligente que ça, voyons. L’arme passe de Campbell à moi, puis de moi à Campbell. Ce dernier regarde mon ex et je me dit que c’est le moment adéquat pour me lancer sur lui et le jeter au sol. Mais dans un sol de gravier qui se lève de terre, tandis que je cours dans sa direction, ce dernier tire à l’aveugle. Je sens la balle pincer ma peau au niveau de ma cuisse, sans toutefois entrer dedans et le reste se déroule très rapidement. Je ne remarque même pas Campbell se joindre à moi et immobiliser l’homme alors que je lui vole son arme. Enfin, m’imagine lui voler son arme. J’ai, malheureusement, trébuché contre je-ne-sais trop quoi et me voilà simplement au sol en bordure de route. Alec à su gérer tout seul, on dirait bien. Mais je me sens un peu sonner par la situation et met bien peu de temps à perdre le nord. Je me retrouve inconsciente, achevé par ma chute et l’alcool. Repose en paix, Kelsey. Dors bien, ma belle.

Mon ex tente le dialogue avec le dude en crise, mais alors qu’il semble presque réussir à l’apaiser, je fais une connerie et me lance sur lui. Bien sûre, le tout n’est pas sans danger et je suis frôlé à la cuisse par l’une des balles que lance l’inconnu. Je trébuche contre je ne sais-quoi, si ça trouve je me suis emmêlée dans mes pieds et je parviens à peine à discerner Alec mettre K.O le dégénéré. Je crois que je l’entend hurler mon nom, mais sa voix me semble loin…très loin. Et puis, alors que je voudrais me relever, j’en suis incapable et je sombre dans le monde des rêves. J’aurais bien aimé aux charmants policier musclé, malheureusement c’est une nuit noire, sans rêves. Sans rien. Que le vide.

Lorsque j’ouvre mes yeux, je n’ai plus mon manteau ni mes bas (really?), et je suis étendu dans un lit que je ne connais pas. Lentement, j’analyse la pièce, passant mon regard de gauche à droite. Les vêtements masculins, les tontes neutre…ce doit être la chambre de Campbell. Finalement, un sourire de soulagement s’échappe. Pendant quelques secondes j’ai craints de m’être retrouvé dans la chambre d’un gentil inconnu qui aurait pris soins de moi. Ah mais, pourquoi diable quelqu’un aurait fait ça ?! Je tente de me redressé lentement, un bandage entoure ma cuisse et fausse légèrement mon mouvement dans un premier temps. Je repousse la couverture douce qui me tenait au chaud après avoir sentit le bord avec un sourire. Elle a la douce odeur du parfum d’Alec qui me rappel des souvenirs. Assise sur le bord du lit, je laisse pendre mes jambes quelques secondes le temps de ne plus être étourdit et me tire doucement de celui-ci, apportant la couverture avec moi, étant toujours congelé. Je m’emmitoufle dans la doudou et farfouillant l’appartement à la recherche de mon ex. À talon, dans la pénombre, je me rend à la porte de sa chambre qui grince légèrement en S’ouvrant et marche en direction de la lumière et du son. Je retrouve ce dernier étendu sur le sofa, la télévision allumé. Il a l’air si paisible… il est si beau à dormir encore tout habillé, une bière sur la table basse vide et une à moitié pleine. Je souris et m’installe avec la couverture à ses côtés sur le sofa, nichant ma tête contre son torse, une jambe par dessus les siennes, l’autre demeurant le long du sofa. Si je le dérange, je ne m’en rend pas compte, encore toute caché dans la couverture je me rendors rapidement, en sécurité à ses cotés.

Je me réveille peut-être 1 ou 2 heures plus tard. La télévision est toujours allumé sur une émission de nouvelles qui est diffusé très tôt le matin. J‘en déduis donc qu’il est maximum 5h, 5h30 comme le soleil n’éclaire pas encre la pièce. Une odeur de café flotte dans la pièce et Alec n’est plus à mes côtés. Je tourne sur moi-même toujours en mode sushi dans la couverture et remarque que les deux bières ont été ramassées. Dans un respire un peu plus fort que voulu, je me redresse légèrement en prenant appuie sur mon coude et cherche des yeux mon ex. Ce dernier me fait dos, affairé à faire je ne sais quoi au comptoir. Un café, peut-être ?

« Bon matin, murmurais-je tout en m’étirant, sortant mes fins bras de la chaude couverte. Tu es réveillé depuis longtemps ? »

Je termine de m’asseoir correctement sur le sofa et fixe un instant la présentatrice des nouvelles avant d’analyser le domicile de mon ex des yeux. C’est très… basique, en faite. Il a tout ce qu’il a de besoin, sans que ce ne soit too much. Des annonces de journaux trainent sur la table aux côtés d’un ordinateur, sûrement son outil de recherche, accompagné de plusieurs téléphones portables. Un sourire étire mes lèvres, alors que de nouveaux souvenirs font surfaces. Je ne peux m’empêcher de passer un commentaire en lien avec ceux-ci.

« Tu les utilises tous ? »

Je marque une pause.

« Merci, d’avoir pris soin de moi. »

Mes yeux descende sur la couverture, où sous celle-ci, mes doigts glissent sur le bandage qui entour ma cuisse à l’endroit où la balle m’a fait une blessure. Superficielle, à peine touché la chaire, mais une blessure tout de même.

Le grand brun me demande si j’ai bien dormis avec un petit sourire qui me semble un peu timide. Oh, serais-je en train de vous intimidé de ma beauté matinale, Mr. Campbell ? Je baille en portant une main devant ma bouche par réflexe, et hoche de la tête en réponse positive.

« Oui, quand même malgré tout. »

À ces mots, je laisse glisser mes doigts sur le bandage, n’ayant que de bref souvenir de la nuit passé. Qu’est-il arrivé ? C’est douloureux. Une balle, forcément ? Ce serait mon genre de me mettre dans le trouble et de recevoir une balle. Ce ne serait, d’ailleurs, pas la première fois. Après lui avoir demander depuis combien de temps ce dernier est debout, il me réponds qu’il l’est depuis environ une heure. Et ce n’est que maintenant qu’il se décide à faire à petit dej ?! Soudainement, je ressent une légère tristesse que Campbell ne m’ait pas réveillé avant. Je veux dire… j’aurais pu l’aider à faire le café, ou les oeufs ? Ou..j’aurais pu m’asseoir à table et le regarder faire, un peu comme en ce moment. Bref. Mon regard dévie ensuite sur la pile de téléphone, sa réponse me tire la langue.

« Mais à quoi bon en avoir autant ? Un seul ne te suffit plus ? C’est pour pouvoir contacter toutes tes femmes dans les autres états, c’est ça ?! Je secoue la tête, avec un sourire amusé sur les lèvres. J’ai toujours su que tu étais polygame, petit coquin. »

Je marque ensuite une pause et remercie le grand galet d’avoir pris soin de moi. C’est vrai, il aurait pu me laisser me débrouiller toute seule ou pire encore, il aurait pu être blessé par la balle qui m’a atteint. Je préfère ne pas y penser, et ricane alors qu’il me menace de m’envoyer la note. Il n’en manque pas une, décidément.

« Ça va aller, merci. Tu peux l’envoyer à mon agence, ils s’occuperont de te régler tout ça. »

Je lui fait un clin d’oeil et réponds ensuite par l’affirmative à son questionnement. Évidement que je veux un café, la question ne devrait même pas avoir lieu! Et des cocos brouillés, pourquoi pas ? Je m’enroule dans la couverture et le rejoints difficilement, les premiers pas et facilement les seconds, à la table. J’ai l’impression de ne pas avoir marché avec cette jambe depuis une dizaine d’année. C’est fou à quel point une si petite blessure peut nous handicaper pour un instant. Je me tire une chaise et m’y installe, posant mes coudes sur la table. Par politesse bien que je n’ai pas réellement envie de bouger de ma place, je lui demande ;

« Tu veux de l’aide, peut-être ? »

D’une main, j’attrape distraitement l’un des appareils mobile d’Alec et le tourne entre mes doigts. Après tout, ce n’est pas bien différent de ma façon de fonctionner à moi. Excepté que je change de téléphone pour chaque mission, tout en gardant mon personnel avec moi. Ce qui me fait d’ailleurs penser qu’il y a un moment que je n’ai pas envoyer de nouvelles à mon supérieur et que celui-ci ne m’as pas contacté… Tant mieux ! Après avoir déposer l’engin sur la table aux côtés des autres, je tourne mon regard vers Alec et lui souris.

« Tu as déjà pensé à devenir Chef ? Je le relook d’haut en bas, en tous cas, tu as le physique pour l’emplois! »

Oh allez.. j’ai bien le droit de me payer sa tête, non ? Moi qui ait toujours cru que son ultime repas était des burger…

J’ose dire, enfin tout du moins penser que je n’aurais pus difficilement apprécier plus la compagnie d’Alec. Dire qu’il y a de ça quelques années, je n’aurais même pas hésiter à lui viser mon flingue en pleine tronche, nous voilà désormais comme de vieux amis à partager le café et discuter comme si de rien n’était dans sa cuisine. À son domicile. Fixe. Chose qui m’a d’autant plus épaté que d’apprendre ça. Il faut dire que Alec et moi nous nous sommes rencontrées mission, et donc en déplacement. Et puis… du temps que nous avons passer ensemble, jamais nous avons réellement eu une demeure « fixe ». Nous avons eu plusieurs endroits que nous pouvions appeler notre « maison », mais sans plus. Ce dernier me répond d’ailleurs qu’il devrait me tuer s’il parlait. Tsss. Je tire la langue et fais une grimace, amusé mais ce dernier ne tarde pas à dire, sur un ton ironique, que je l’ai démasqué. Toute fière, je lui souris de pleine dent.

« La meilleure sur le terrain », mentis-je.

Je suis bonne oui, mais la meilleure ? Jamais je ne saurai. Il y a sûrement d’autres gens, plus jeune ou plus entrainer qui sont nettement de meilleurs mercenaires que moi. Cependant, laissez moi vous dire que je ne m’en soucis pas. J’ai bien d’autre chat à fouetter…et mes performances parle d’elles-mêmes, je suis bonne dans ce que je fais. La conversation s’oriente ensuite sur son hospitalité. Je remercie le grand jeune homme de ce qu’il a fait pour moi et accepte la tasse qu’il me tend avant d’aller m’installer à table. Je lui demande ensuite s’il a besoin d’aide et sa réponse ce veut négative. Tant mieux, mec. Je n’avais pas l’intention de me relever de si tôt. Il faut dire que moins je bouge et plus ma jambe me semble, comment dire… assez raide. Je sais que je devrais plus bouger, marcher pour la réchauffer, par contre pour l’heure je n‘en ai pas vraiment envie. J’observe le cuisinier apporter nos assiette et s’enfuir à nouveau pour se préparer une tasse de café, à lui aussi. Lorsqu’il me rejoints, il me demande qu’est-ce que je veux dire par physique pour l’emploie. Je roule des yeux, amusé et lui souris avant de m’expliquer;

« J’me fou de ta gueule, Campbell. Je disais ça parce que tu ferais un cuisinier assez sexy. Je suis certaine que toute les femmes du pays feraient la queue pour obtenir un repas cuisiner par toi. »

Je prend une bouché de mon assiette et agrémente le tout d’un « mmm », les yeux fermés. Lorsque je continue; la bouche à moitié pleine, ma fourchette bouge dans tous les sens à mesure que je parle. Moi, si ont me coupe les bras, c’est terminé je ne parle plus tellement je gesticule parfois.

« T’fu devrais songer à ouwrir boutique, j’fte le dis. »

Je termine ma bouché, toute sourire et croque à pleine dent dans mon bacon. Il. Est. Excellent! Nous restons ainsi un moment à manger mon repas respectif lorsque je reçois une notification sur mon téléphone. Je ne sais pas ce que sais comme ce dernier semble être encore dans la chambre, mais le son m’indique que c’est un message de style sms. Je me note à moi-même que j’irai regarder plus tard et souris à Alec avant de prendre une gorgée de café. Comme je veux des réponses pour hier, je me lance la tête la première ;

« Dis…eh, je n’ai que très peu de souvenir d’hier soir mais, personne n’a été blessé, hm ? À part moi ? Je n’ai attaqué personne ? »

Je prend une nouvelle gorgée de mon chaud café qui me coule dans l’oesophage avec une certaine satisfaction, réchauffant mon estomac, et fait un regard faussement mal à l’aise. Je ne m’en voudrait pas, seulement… je sais que je ne peux pas boire et essayer de rester saine d’esprit. J’ai été entrainer pour tuer, évidement… l’entrainement prend le devant.

Une taquinerie n’attend pas l’autre avec Campbell, et je crois que c’est quelque chose que j’aime bien de notre nouvelle relation. Parce que oui, je crois que l’on peut qualifier ces retrouvailles de « nouvelle relation » avec mon ex. Je vous cacherai pas que si j’avais retomber sur lui il y a quelques années, peut-être que j’aurais tout fait pour lui enlever la vie comme il avait détruit mon coeur. Mais bon, seul le temps arrange les choses à ce qui parait, et je crois que pour ma part ça a relativement bien fonctionné. Je ne lui en plus, j’ai comme dirait-on tourné la page. La discussion poursuit son train et j’oriente la suite des choses sur la veillé d’hier soir. Après une bouché, mon compagnon ce décide à me répondre. Je fronce un peu les sourcils, j’ai presque peur de ce qu’il va me dire. À quel point as-tu foutu la galère, Kelsey ? Son air sérieux sur ma discussion avec son amis Rufus me fais froncer d’avantage les sourcils. Quelque bribes de notre conversation me reviennent…et si j’avais vraiment raison ? J’essais de me remémorer son ami du mieux que je peux, mais l’alcool fausse mes pensées. Peut-être aussi que pour une fois, je dois donner raison à Campbell… mais ce n’est pas facile. Je refuse de simplement me laisser avoir de la sorte. Si vraiment j’ai tort, alors je m’excuserai… mais pour le moment j’en suis encore convaincu..enfin, je crois ? Je garde le silence tandis qu’il avale un morceau de bacon et enchaine sur ma blessure.

Son ton de reproche ne me fait qu’hausser faiblement la tête. Il n’est pas mon père, il n’a pas à me faire de reproche sur ma vie ni comment je décide de la vivre. Je seul qui ait vraiment fait quasi office de père pour moi est l’un de mes supérieur dans l’armée. Il me traitait un peu parfois comme si j’étais sa fille et j’avoue que cela me faisait chaud au coeur même si je ne le lui ai jamais dit. Mais en même temps… lorsque je repense à la vie qu’a dû avoir Campbell avec son propre père, je me dit que c’est peut-être mieux de n’avoir jamais connu le miens ? Mes yeux glisse sur ma cuisse bandé; j’avale de travers ma bouchée d’oeufs. Je sais que de ramener Rufus sur le terrain risque de rendre nos deux tons à Campbell et moi un peu plus froid, voir même de briser ce peut de lien que nous sommes en train de bâtir et simplement pour cette raison, je me contente d’en rajouter là-dessus. Son verbale dure envers moi m’oriente sur la blessure.  En réalité… je ne sais pas trop quoi dire.

« J’en sais rien. C’est l’entrainement qui prend le dessus ? …Je veux dire… j’ai passé ma vie à me faire endoctriner pour réagir dangereusement dans ce genre de situations. Tu voulais que je fasse quoi de plus… ? J’imagine que j’aurais fait la même chose si je n’avais pas bu. Et puis… c’était toi ou moi, non, si ça ce trouve. Alors il valait mieux que ce soit moi que toi. »

J’affiche un petit sourire au travers de mon regard neutre.

« Au moins ce n’est que la cuisse. Ça va guérir rapidement. »

J’essais d’agrandir mon sourire pour qu’ales me souris à son tour, mais je ne sais pas si j’arriverai à le faire sourire cette fois. Peut-être suis-je allée trop loin ? À l’heure actuel, je me sens horriblement vulnérable. Blessé, et loin de mes points de repères habituels… Il y a des jours où je tuerais pour être dans un vrai chez moi, avec une famille et une mari qui m’attend à la maison à tous les soirs. Avoir une vie normal.. Mais une fille comme moi ne pourras jamais avoir ce genre de vie. Je soupire, j’ai comme l’appétit qui semble plus faible. Être aussi vulnérable devant Campbell me lève un peu le coeur. Je suis Kelsey la dure à cuire. Kelsey la though, qui ne flanche jamais. Pas une petite chose duquel on doit prendre soin. Et soudain, j’ai un haut le coeur. Je ravale la boule, laisse tomber ma fourchette et pousse ma chaise pour me lever.

« Excuse moi.. les toilettes sont.. ? »

Difficilement, je prend appuie sur mes deux jambes et sans même attendre une réponse plus claire de la part de Campbell, je me rend d’un pas assez rapide aux toilettes. Le poing à la bouche, je refoule un second vomi. Peut-être un trop pleins d’émotions ? Mon reflet dans le miroir me montre une Kelsey au teint livide, pâle. J’ouvre le robinet et m’envoie un peu d’eau dans le visage, la fraicheur fait un bien fou. Je reste ainsi un moment, à prendre de grande respiration pour tenter de faire passer cet étrange mal de coeur qui est apparue très soudainement. À moins que ce ne soit la blessure qui me me rende ainsi, à retardement ? Ou bien mon trop pleins d’alcool de la veille ? J’ai à peine le temps de tomber sur mes genou au sol que déjà j’ai le visage au dessus de al toilette je rejette mon déjeuner. Après avoir laisser sortir le tout, j’essuie ma bouche du revers de la main et m’appuie contre le mur derrière moi, toujours au sol. J’étire ma jambe blessé et remonte le genou de l’autre un peu vers moi, pouvant y appuyé mon bras dessus. Je ferme les yeux et soupire à nouveau, alors que je crois me sentir un peu mieux;

« Bordel…»

En espérant que plus rien ne doit sortir de mon estomac, et que le reste de ma journée ira pour le mieux.  

Campbell et moi nous nous prenons un peu la gueule suite à mes agissements de la veille, mais quand même bien j’aurais voulu que ça se passe autrement, ce qui est arrivé est arrivé et nous ne pouvons, ni lui ni moi, changer ce qui s’est passé la veille. Alors quand bien même il me sermonnera comme si c’était mon petit copain, ça ne fera pas guérir ma cuisse plus rapidement. Ni ne me fera agir autrement dans ce genre de situation, je suis entrainer pour réagir dangereusement, tuer au maximum ce qui est une menace. Si il y a bien quelqu’un qui devrait me comprendre, c’est Campbell… Nous continuons ainsi jusqu’à ce que j’agisse en la plus adulte des deux et lui souris, mais son visage reste de marbre face à moi, visiblement en colère après ma réaction de la veille. Je ne peux pas dire que je lui neveux, je comprend… cependant, ce n’est pas en faisant la morale que je vais changer.

Je lui demande ensuite la direction des toilettes alors que je ressent un malaise. Je cours à la salle de bain où je vide le contenu de l’estomac dans la cuve de la toilette. Je prend ensuite appuie contre le mur derrière-moi, légèrement en sueur après autant d’effort pour recracher mon délicieux déjeuner. Après un instant, c’est la voix d’Alec qui me sors de mes pensées, me demandant si tout va bien. Je prend une grande inspiration, me demandant si je suis sur le point de vomir à nouveau ou si ça va passer.

« Oui oui… ça va. Ce n’est pas verrouillé, tu peux entrer. »

Du sol, j’observe mon hôte dans l’encadrement;

« Tu voudrais être un amour et m’apporter un verre d’eau ? S’il te plait ? Le vomi brûlait un peu… »

J’affiche un petit sourire, me sentant encore faible, et passe ma main sur mon front pour essuyer la sueur invisible, soupirant. Je n’aime pas que l’on me voit ainsi, encore moins que ce soit Alec qui ait ce spectacle… Peut-être une des raisons pourquoi je n’arrive pas à me garder un petit copain dans la vie, pourquoi je les fuis tous.. Trop d’attention de la gente masculine, je crois, me rend mal à l’aise. Enfin, Campbell c’est différent, le côté ex-couple aide un peu. Je le remercie pour son verre d’eau et laisse glisser petit peu par petit peu l’eau dans la gorge, histoire d’être certaine que cette dernière reste dans mon estomac et ne ressorte pas.

« T’aurais pas du dimenhydrinate par hasard.. ? Ça m’aiderait peut-être.  »  

Assise sur le sol froid et dure de la salle de bain, je n’ai d’autre choix que de m’appuyer conter le mur si je veux bien respirer et ne plus avoir l’impression que je vais vomir à nouveau. Je dois avoir mauvaise mine, actuellement et ça se comprend. Malgré tout, Campbell réponds à mes requêtes sans trop de difficulté et m’apporte ce que je lui demande. Suite à son conseil, je ne peux retenir un rire qui me tire un bref haut le coeur.

« Ne me fais pas rire, j’ai l’impression que ça va sortir à nouveau, coco ! »

Je ricane encore avec légèreté après ma remarque et passe une main dans mes cheveux, soupirant. Non mais dans quel bordel tu t’es foutu Kelsey ? Et puis.. je me met à penser, d’un coup que je suis enceinte ?! C’est vrai quoi.. je ne fais pas toujours attention avec les hommes avec qui je partage mes nuits, et c’est le matin… Ces nausées matinales pourraient en être le fruit… Non, impossible, il y a bien trop longtemps qu’il n’est pas arriver d’accidents ainsi ou que j’ai joué sous le soleil sans mettre de crème solaire.

Je tente de discuter un peu avec Alec ensuite, pour me changer les idées le temps que le Dimenhydrinate puisse faire son effet sur mon organisme, alternant entre léger blah blah et gorgée d’eau. Nous discutons de tout et de rien, mais principalement de mon état de santé, que j’assure à Campbell être en parfait état. Rien qu’à voir sa tête je me doute qu’il n’est pas convaincu, pourtant C’est bel et bien le cas. Les derniers bilans sanguins passé lors de mon dernier passage en mon pays me le démontre avec fermeté. Ayé, une petite demi heure passe et le médicaments agit avec courage sur moi, ayant complètement fait disparaître l’envie de vomir que j’avais avant. Avec lenteur, je me redresse en prenant garde de ne pas m’appuyer solidement sur ma jambe qui me fait mal, et serre la mâchoire lorsque je dois mettre un peu de poids dessus.

« Bordel… j’avais oublié à quel point ce peut être douloureux ce prendre une balle… »

Je souffle l’air par ma bouche et lève les yeux sur Alec, qui s’Approche de moi pour m’aider à me tenir droite l’instant de m’habituer à être de nouveau debout. Un coup que je me sens en pleine confiance de mes moyens, je remercie le beau brun avec un sourire. Le voir si près, si attentionné… j’avoue ça fait remonté de doux souvenirs, tout comme de plus torrides. J’humidifie ma lèvre inférieur et termine en la mordant maladroitement, rompant finalement le contact avec Alec en baissant les yeux au sol.

« Mon café va être froid, tu n’es pas fâché si je ne termine pas mon assiette ? »

Je m’élance ensuite pour sortir de la petite pièce et me rend d’abords à la table pour ramasser ma tasse de café, la dépose sur une table dans le salon et me laisse tomber sur le sofa, m’emmitouflant dans la couverture volé directement dans le lit d’Alec lorsque je l’ai rejoint cette nuit. Je fixe un instant l’écran noir puis demande ensuite à mon ex petit copain qui ma foi, me semble extrêmement sexy tout d’un coup à ramasser nos assiette laissés sur la table à manger.

« Je peux squatter encore quelques heures chez toi ? Promis ensuite je rentre à l’hôtel et tu n’entendras même plus parler de moi. »

Je fais une petite moue pour me vouloir convaincante, mais je ne pense pas avoir besoin de grand chose pour convaincre le grand brun de me laisser sur son canapé quelques heures de plus. Le temps que j’endorme un peu la douleur, ensuite hop, j’irai bosser !