Les yeux perdu sur son corps, j'écoute les paroles du loup parvenir à mes oreilles dans un calme déconcertant. Elle n'a pas tort. Ce monde est emplit d'homme salauds et sans respect pour les femmes. Et bien que je n'aurais jamais osé penser une chose pareille, je me dis qu'un jour elle trouvera celui qui retirera la glace d'après son coeur et alors elle s'autorisera à aimer. En pensant à cela, peut-être que je ne parle pas nécessairement d'elle, mais de moi. Un jour il faudra que je regagne mon humanité et que je m'autorise à aimer à nouveau. Mais pour le moment, je n'ai besoin de personne dans ma vie et je peux très bien me servir de qui je veux, du moment que je respecte toujours mes jouets pour le côté jeux sensuels. Je ne répond pas à son commentaire, nul besoin d'en rajouter. J'ai cependant l'impression que ma compagne est bien loin, perdue dans ses propres pensées, au fond de son esprit.

▻ Mais, dis-moi, j'ai cru comprendre que l'attachement n'était pas ton truc, alors pourquoi es-tu si gentil avec moi ?

Je ne tique pas, ne bouge même pas sourcils alors qu'à son tour elle me questionne par apport à ma personne froide et distante. Enfin, la façon dont j'agis avec les autres lorsque je ne joue pas avec eux. J'entre-ouvre la bouche pour placer mots, pendant que délicatement, je passe le bout de mes doigts sur son épaule.

▻ Eh bien, certaine personne mérite la gentillesse, même des êtres les plus vils.

Bien sûre, je ne lui dit pas que je suis le genre de jeune homme qui à dû passé tous ses anniversaires seul, à vider mille et une bouteille de bourbon comme seul compagnon, puisqu'Astaroth ne compte pas vraiment. Je ne lui dis pas non plus, qu'humain, alors que pratiquement seule ma jumelle m'appréciait, personne ne se manifestait à fêter dignement mon anniversaire comme mes autres frères et soeurs y avaient droit. La discussion se poursuit et nous en venons au sujet de ses copines, qui, comme elle dit, nous ont vue partir ensemble et ne se poseront donc pas de questions à savoir où se trouve Luna. Enfin, si, mais peut-être qu'elle daignerons la laisser tranquille pour une nuit, même si elles étaient avec elle pour souligner son anniversaire, il me semble.

Je me garde également de lui avouer qu'aucune ville ne lui apportera la satisfaction qu'elle recherche, par expérience. Tu devras voyager longtemps, petite louve, avant de n'amarrer ton bateau au bon port. Je lui souris, puis la regarde avec des yeux ambré alors qu'elle recommence à balader ses mains sur mon corps et à venir mordiller mon cou. Je laisse sortir un léger grognement de satisfaction, avant d'embrasser la demoiselle doucement au début, puis fougueusement ensuite. Je parsème le long de son corps de baiser tout en descendant de nouveau vers son intimité. J'agrippe les cuisses de Luna puis m'y taille une place, y demeurant quelques minutes, puis nous revoilà prêt pour une seconde partie de nos ébats. Nous continuerons cette conversation plus tard, petite louve ! Il y a plus amusant à faire pour le moment.

▻ Je ne trouve pas que tu sois un être vil. J'ai vu bien pire dans ma petite vie, qui doit d'ailleurs être ridicule par rapport à la tienne.

Sa réponse me touche plus qu'elle ne l'aurait dû. Mais en même temps, elle crée un vide en mon être dénué d'âme. Sans ajouter mots à son commentaire, je me contente d'admirer son corps, toujours en y faisant glisser mes doigts, suivant la courbe de celui-ci. Notre conversation dévie quelque peut sur ses colocataires, sans que l'on s'y attarde réellement. Il y a fort mieux à faire, et la dame me le fait comprend assez vite avec ses baisers fougueux. De nouveaux ébats sexuelles débutent entre nous et rapidement je me retrouve à être dominer par la magnifique louve, qui n'hésite pas une seconde à user de toutes ses capacités et de tout ses charmes pour augmenter notre plaisir. Une cacophonie de sons s'élance en duo de nos deux êtres, l'expression même de notre jouissance. Les baisers qu'elle vient porter à mon cou augmente mon plaisir et je lutte contre l'envie de venir afin qu'elle puisse s'amuser plus longtemps.

Les minutes passes et notre jeu érotique termine sa course alors que je grogne de plaisir après qu'elle eut atteint le septième ciel. Dans un ultime mouvement de bassin, le souffle régulier, je met finalement fin a la partie. Échec et mat, ma belle. J'embrasse délicatement son cou, rêvant d'y planter à nouveau mes crocs. Cependant, la demoiselle à gagner mon respect avec cette soirée, et puisqu'elle se doit d'être traité en princesse le jour de son anniversaire, je me retient et ne fais que glisser délicatement ma langue à l'endroit où mes crocs s'y sont logé. Je m'allonge ensuite à ses côtés, caressant ses doux cheveux. Un silence s'installe entre nous, sans que cela n'occasionne de malaise de ma part. J'ai l'impression que cette soirée à ramener un peu d'humanité en moi et je n'aime pas ça. Mais d'ici à ce qu'elle s'endorme et que je me faufile en douce, je me contente d'apprécier le moment, me replongeant dans le passé. J'y revois la douce Marwa, et pendant quelques instant, je l'imagine étendu à mes côtés, dans sa petite cabane en bois rond sur le bord de se lac, entouré de montagnes. Malheureusement, pas à l'abris de la guerre. J'y revois ses long cheveux blonds, et son regard vert perçant. Moi caressant son frêle petit corps, marmonnant quelques douces phrases en arabe lui disant à quel point elle était belle, rien que pour voir son sourire et ses yeux pétillants. Par contre, en clignant des paupières, je suis rapidement tiré hors de mon hallucination et me percute à la réalité : ce n'est pas Marwa qui est étalée à mes côtés, mes une personne de chairs et de sang, et c'est elle qui mérite toute mon attention actuellement.

Je fais comme si ce petit voyage dans le monde des hallucinations n'avait pas eu lieu, puis vient déposer un petit baiser son épaule, glissant derrière elle et l'enrobant de la chaleur de mes bras, son dos coller contre mon torse. Une partie de moi s'attache encore trop au passer, alors que l'autre me susurre de m'en aller, de la laisser là maintenant que j'ai obtenu ce que je désirais : du sexe et rien d'autre. Je redresse ma tête, et me laisse tomber sur le dos, portant une main derrière ma tête pour l'y appuyé. Du coin de l'oeil, je perçois que ma compagne semble avoir les paupières lourdes; ou bien n'est-ce qu'une illusion. L'enveloppant toujours de mon autre bras, je la tire un peu vers moi de sorte à ce qu'elle se love au creux de mes côtes, pouvant appuyé sa tête sur mon épaule.

▻ La fatigue serait-elle entrain de t'emporter ?

Je souffle ces quelques mots accompagné d'un petit sourire. Je ressent un fort besoin d'aller noyer ma douleur, d'empiler les verres de fort back à back, de faire un meurtre ou deux. Malgré tout, je demeure paisible à ses côtés. Également, une autre partie de moi serait prêt à se confier, mais c'est loin d'être une bonne idée. Une simple humaine n'à que faire de mon horrible existence. En même temps, nul besoin d'y aller en détails, si ? Simplement ce confier vaguement aiderait peut-être ? Ah, et puis non.

▻ Excuse-moi.

Je repousse la dame et dépose un baiser dans son front, feignant une envie d'uriner. Je prend la direction de la salle de bain en faisant des pas légers, n'omettant aucun sons. Un coup à la salle de bain, je m'appuie contre le rebords du comptoir, face au miroir. Le reflet que me renvoie ce dernier me semble fort loin du Azaël initial. Je n'y reconnais plus le jeune garçon qui s'était engagé dans l'armée. Ce jeune garçon qui, bien que quelque peu malaimé de sa famille : avait des rêves et de l'ambition, s'imaginait une vie pleine de joie; désireux de fonder une famille et d'y élever ses propres enfants, mais! Ah ! Non, pas de la façon dont lui avait été élevé, en étant mis de côtés. Mais en les élevant avec amour; comme des enfants se doivent d'être traité, avec respect et honneur. Je soupire, appuyant tout mon avant bras sur le comptoir et y laisse retomber ma tête, fixant le fond du lavabo un instant. Un nouveau regard dans le miroir me montre un Azaël honteux, apeuré et souffrant des horreurs de la guerre. Je fini enfin par me tourner vers la toilette pour uriner. Après m'être lavé les mains, je jette un dernier regard dans la glace; un reflet qui me présente un Azaël froid, avide d'humanité me souris. Je ferma la lumière et retourne vers la chambre, mais je me butte à Luna. Je la détaille d'eau en bas; et lui souris.

▻ Tout va bien ?

La jeune louve me demande si j'aime la morde et me confie avoir apprécié plus que ce qu'elle aurait pensé. Un sourire étire mes lèvres tandis que mon regard fauve et brûlant la dévore. Évidement que j'aime la mordre, tout comme j'adore mordre les humains. Le sang humains à un goût tellement exquis….si différent de celui des animaux et que celui en poche! Jamais je crois que je serais capable de me nourrir de sang pas frais, qui ne provient pas directement de la source : l'humain. Et pour ce qui est de la jeune femme, eh bien j'avoue que cette première goute de sang de loup était…woa! Un brin plus exaltant que le sang humain. Je lui répond après avoir glisser ma langue à l'embouchure de la trace de mes crocs, dans un bref murmure.

▻ J'adore mordre. Je reprend une distance appréciable pour pouvoir l'observer et terminer ma phrase, un sourire malicieux sur les lèvres. C'est disons…assez instinctif comme acte.

C'est la base même du vampire : se nourrir de sang. Cela dit, un jeune vampire a beaucoup de difficulté à résister aux pulsions de la systole et de la diastole qui fais jaillir le sang dans les veines, en particulier cette belle grosse veine jugulaire qui nous appel de très loin. Pour moi, c'est très facile, seulement je ne résiste pas à l'envie parce que j'adore me nourrir et que c'est autant agréable pour moi que pour ma victime. Par la suite, je me blottis contre elle et l'invite à s'appuyer contre mon torse. Étendu ainsi, étrangement, je dois avouer que je suis quand même bien. Je sais que je suis capable d'avoir ce genre de relation avec n'importe quelle humaine que j'aurais pu hypnotiser.  Mais je suis incapable de voir les femmes avec qui je passe des nuits en d'autre chose que des objets de désirs et de luxure. Je ricane ensuite à son commentaire mais n'ajoute rien, ce n'est pas nécessaire. Je le sens.

Cependant, avoir repensé à Marwa m'a rendu un peu plus sombre que ce que j'aurais pensé. Et même si je sais que celle qui mérite tout mon attention est cette jeune louve étendu sur moi, je suis incapable de m'enlever ce sentiments amer qu'il manque quelque chose à ma vie. Que j'ai merdé à quelque part, je ne saurais dire où exactement. Il y a de cela quelques heures, le Azaël ici présent vous aurait sûrement dit que ça vie est un comble, que la luxure pleut et que l'argent coule à flot. Qu'il ne nécessite rien de plus pour le combler. Mais en ces secondes qui passent et se défilent, raccourcissant le temps de vie de la louve, le Azaël que je suis se sent vide. Il aurait tant aimé la voir vieillir, la voir être heureuse. Hélas. La guerre lui a enlevé son seul amour beaucoup trop rapidement. Devant la glace, le reflet que me renvois le miroir m'effraie. Je suis affreux, couvert de sang. De son sang. Après un instant, je quitte mon nid douillet, de nouveau prêt à affronter le monde extérieur et me butte à la belle femme qui a su satisfaire mes désirs cette nuit. La question de Luna me prend un peu par surprise et je glisse une main sur sa joue pour la rassurer

▻ Hmm ? Oui, oui... Cela fait longtemps que tu es parti, je voulais être sûre que tout allait bien... Regrettes-tu ce qu'il vient de se passer ? Désolée

▻ Et toi, regrettes-tu ? Je marque une bref pause alors que mes iris passe d'un oeil à l'autre. "Ne regrettes rien. Car il fût un temps où c'était exactement ce que tu voulais", ajoutais-je pour confirmer que non, je ne regrette en rien ce moment passé en sa compagnie. La jeune femme s'excuse et je l'empêche de partir en agrippant son bras, la faisant virevolter afin de créer une proximité entre nous, induisant une certaine chaleur entre nos deux corps.

▻ Ne soit jamais désolée, tu n'as pas à l'être. N'aies pas peur de t'exprimer.

Je relâche ma prise de son poignet et lui fais un signe de tête en direction du lit. La pièce est sombre, mais je vois assez clairement où je me dirige.

▻ J'en ai pour quelques minutes, je vais venir te trouver.

Je ne sais pas pourquoi j'ai sentis le besoin de lui dire que j'allais revenir. Habituellement, je m'en fou pas mal. Il m'arrive souvent de simplement m'éclipser après l'acte, de ne pas m'étendre plus longtemps chez mes conquêtes. Quelques fois j'y passe la nuit, profite de la chaleur de leur petits corps nues contre moi et pars aux premières lueurs du jour, mais rarement je quitte après leur réveille. Je refuse d'être ce genre de personne qui est encore présent lorsqu'elles ouvrent les yeux. La "séparation" est plus facile si je ne suis plus dans les parages lorsqu'elles commencent leur journée. Mais pour Luna… je n'en sais encore trop rien pour l'instant. Je m'étais juré de m'enfuir pendant son sommeil, parce qu'après tout : nous ne voulions qu'une chose et c'était du sexe. Mais maintenant, aussi faible puis-je paraitre, j'ai envie de ressentir la chaleur de son corps contre moi encore un instant avant de le quitter. Aussi étrange soit-il, sa silhouette me rappelle celle de Marwa. Peut-être est-ce par égocentrisme que j'ai envie de m'y lover? Je quitte la chambre pour me rendre en cuisine.

En ouvrant le frigo, je soupire et me penche pour mieux y voir son contenu. Malheureusement, ce dernier est pratiquement vide outre quelques bières. J'humidifie mes lèvres et frotte une main sur mes bras arborants multiples tatouages; je suis un peu déçu. Je ne sais pas exactement ce que je cherchais, mais je ne trouve rien qui me plais dans ce frigo. Sur le comptoir à mes côtés, gis une bouteille de fort. Je l'empoigne et en prend une bonne gorgé avant de retourne dans la chambre trouver la magnifique jeune femme. Je me glisse sous le draps et l'enveloppe de mes bras. Je viens caler ma tête dans le creux de son cou et me contente d'apprécier le contacte sans lui en faire part.

▻ Est-ce que je te fais mal ? La questionnais-je d'abords afin de m'assurer que la position lui convient et que mes bras ne lui apporte pas de douleurs. Je me laisse retomber sur le dos tout en garde mon bras sous la jeune femme, désireux de faire durer le contacte le plus longtemps possible. Mes yeux fixant le plafond terne et froid, je la questionne un peu ironiquement;

▻ Alors, qu'est-ce que ça fait de vieillir d'un an ? S'en suit un petit rire amusé. Jamais je ne connaitrai de nouveau cette sensation. À jamais et toujours j'aurai 19 ans. Mais à jamais et toujours j'aurai l'air d'avoir le physique d'un homme dans la mi-vingtaine, alors ce n'est pas si mal. Un juste milieu, si puis-je ainsi dire .

Dans les ténèbres de la nuit, la jeune femme vient déposer un léger baiser sur ma joue avant de disparaitre, selon ma demande, dans la chambre pour retourner se coucher. En quête de quelque chose à me mettre dans l'estomac dans l'espoir de remplir ce vide qui s'est créer en moi, je pars en cuisine et chercher un peu. Après avoir finalement trouvé une bouteille de bon vieux Whisky et en avoir pris une belle grande gorgée, je retournes à nouveau au près de la magnifique louve qui a sue m'émerveiller toute la nuit. En toute honnêteté, je suis très surpris du déroulement de cette nuit. Jamais je n'aurais pensé avoir ce genre de lien avec ce qui normalement est notre pire ennemi : les loup-garous. Blottis contre elle, cette dernière me confirme que non, je ne lui fais pas mal. Je ne réponds rien à ça et demeure ainsi un petit moment, humant la douce odeur du parfum de ses cheveux mélangée à celle de son corps. De retour sur le dos, la petite louve se tourne vers moi et ris à ma question. L'éclat brillant dans son regard agrandit un peu plus le vide en moi dû au manque de Marwa. Malgré tout, un sourire s'installe sur mon visage également.

▻ "Plutôt intéressante" seulement ? Et moi qui croyait qui l'avait rendu incroyablement intéressante. Commentais-je en lui faisant un petit clin d'oeil. Elle me remercie et se blottie de nouveau contre moi. Pas pour m'en déplaire, loin de là. J'accepte avec joie se nouveau rapprochement de nos corps et apprécie amèrement ce contacte peau à peau. Elle est si chaude, si douce et délicate. Et pourtant elle ne se plaint pas de mon coeur qui, en théorie ne bat pas. Ce coeur qui, théoriquement ne contient aucune chaleur, pas même de sang. Ce substitue qui, une fois transformer, nous empêche de nous assécher et de devenir tel un vieux chiffon qu'on abandonnerait dans un coin, encore mouillé. Le regard de la demoiselle s'assombrit et j'ai l'impression de sentir son rythme cardiaque accélérer.

Quelque chose ne va pas ?, aurais-je voulu demander, mais je ne fis rien. Peut-être que finalement, elle a un peu de regret ? Ce qui n'est aucunement mon cas. Mais alors, je remarque la clarté dans la chambre, cette lumière blanche typique de la pleine lune et alors, alors je crois comprendre. Ais-je été assez stupide pour coucher avec une louve en plein soir de pleine lune ? Oui. Ais-je été assez stupide pour avoir tellement d'envies et de désirs que j'en ai oublié les dangers de l'une de leur morsure ? Oui. Mais est-ce que je regrette mon insolence ? Pas du tout. Elle respire un bon coup et sa confidence me touche. Nous demeurons un instants en silence, moi respirant lentement, caressant par le fait même ses cheveux du bout des doigts avec ma main dont le bras passe sous elle. Son visage angélique est illumine par l'un des faisceau de la lune et pendant une fraction de seconde, je me met à réfléchir à ce que ce doit faire d'être sous l'emprise du cycle lunaire. À quoi est-ce que ça doit ressembler de ce transformer en une bête ayant une morphologie complètement différente de la nôtre. À quoi est-ce que ça doit faire de pouvoir, l'espace d'une nuit pour la plupart des loup-garous, se sentir libre mais tellement oppressé à la fois ? Et l'espace de cette seconde, je me demande à quoi est-ce que peut bien ressembler Luna dans sa forme la plus primitive. Et puis alors que je ne pensais pouvoir aller plus bas, être plus à nu qu'en ce moment, une phrase que je ne pensais jamais prononcer sors de ma bouche.

▻ Tu me la rappel, tu sais. Je marque une pause, sentant mes yeux rougir un peu. Elle me manque énormément. J'ai déjà menacer une sorcière de tuer toute sa famille si elle ne me ramenait pas Marwa à la vie, et bien qu'elle ait essayé de toute ses forces et que sauvagement j'ai dévoré son frère, Marwa n'est jamais revenu à la vie. Le plus qu'elle ait pu faire fut de me permettre de revivre un moment passé avec elle à peine une trentaine de secondes. Aussi décevant et horrible j'étais. Je me souviens de ce moment où, à genou au centre de se rond formé de plantes et d'une substance dont je ne me rappel plus le nom, des larmes de sang coulaient sur mes joues. Et puis elle est apparut, comme si elle était réelle. Mais lorsque je voulu la touché, elle disparu; me glissa entre les doigts tel un vulgaire nuage de fumée. J'étais tellement en colère contre l'échec de cette pauvre sorcière que c'est à ce moment que j'avais sauté au cou de son frère et l'avait vidé de son sang avant d'hurler. Hurler de rage tandis que les larmes coulaient de plus belle à mesure que ma fureur grandissait. C'est à ce moment que mes années noires commencèrent. Que Azaël devint un peu plus Azaël : aliéné, fou, quasi avec un trouble de la personnalité limite.

▻ Le même éclat brillait dans ses yeux, ajoutais-je finalement tout en continuant de caresser ses doux cheveux. Je ne sais pas pourquoi je lui dit ça, peut-être en ai-je de besoin ? Peut-être qu'il y a déjà trop longtemps que je me cache derrière mon manque d'humanité ? Je ne sais même pas si je peux lui faire confiance, mais quelque chose me dit que je ne la reverrai jamais, alors j'imagine que ce n'est rien si je lui fais cette confidence ? De toute façon, je crois que je vais retourner quelques années en Europe après mon passage ici. Les vieux pays me manquent. Je n'attends pas de réponse de sa part et je ne suis pas certains de vouloir en dire plus. Cependant, je profite du moment et j'ai l'impression que d'avoir formulé tout haut ce que je pensais tout bas me rapproche un peu plus de cet amour déchu.

Sous l’éclat de la lune et sa brillance, le jaune dans ses yeux reluit d’une couleur captivante et hypnotisante. Je n’arrive pas à décrocher mon regard du siens par l’instant où elle me partage cette partie d’elle. Elle vient me voler un baiser en glissant par dessus moi sans que mes yeux ne quittent les siens. Ils sont encore illuminés d’un mélange de désir et de mélancolie. Mes mains viennent se positionner sur ses hanches, où le bout de mes doigts agrippent ses fesses puis glisse le long de son corps tandis qu’elle revient se blottir contre moi. Alors que je sens que la demoiselle à mes côtés semble devenir de plus en plus agité et que je pense à tous les scénario qui pourraient se produire à l’instant même si jamais elle se transformait et qui finirait par soit ma mort ou celle de la louve, je caresse délicatement son dos et ses cheveux dans l’espoir de l’apaiser un peu. Je vois que le mouvement lent et régulier d mes doigts frôlant avec tendresse le bout de sa peau fait son effet comme j’entend et sens son coeur s’apaiser, diminuer son rythme.

Dans le moment présent, celui-là même où la jeune femme semble faire sortir de moi ce qu’il y a de plus vulnérable, je lui confie alors une chose que jusqu’alors je n’avais jamais confié à personne, c’est-à-dire que j’évoque la pensée de Marwa. Mon coeur se serre et semble cesser de battre, me rappelant encore et encore tristement se jour où je n’ai rien pus faire pour elle, alors qu’elle mourrait dans mes bras, mon visage salis de son sang et mon coeur terni à jamais de sa perte. Dure comme de la pierre, j’ai parcourus terre et mer dans l’espoir de faire silence à cette bataille intérieure qui me faisait mourir à petit feu, m’entrainait dans une déchéance où maints et maints crimes furent commis, par pure sauvagerie. Je sais que je n’aurais rien pu faire pour la sauver. Que même mon sang n’aurait pas pu la ramener, mais je m’en suis voulu longtemps et je crois qu’une partie de moi s’en veut encore. La mâchoire serré, j’écoute les paroles de Luna.

Tu n’as pas à t’excuser, aimerais-je lui dire mais je sens que je n’ai rien besoin de dire. J’ai l’impression qu’elle sait déjà. Ce n’est pas de sa faute si d’une certaine manière elle me l’a rappel, elle n’a pas à s’en vouloir et jamais je ne lui en voudrai pour cette raison. J’essuie du bout du pouce la larme qui perle sur la joue de la demoiselle et prend appuie sur mes coudes pour mieux la voir alors qu’elle aussi, elle s’ouvre à moi. J’écoute son récit avec respect, sans parler et sans dérober le regard du sien. Elle n’a nul besoin de finir sa phrase que déjà j’en connais le dénouement. Je lui laisse son espace pendant ce moment où les larmes coulent et coulent tandis qu’elle les sèches à mesure qu’elles sortent. Son regard semble se perdre un instant sur la lune et lorsqu’elle me regarde de nouveau, je suis désormais redressé à sa hauteur dans le lit et plus près d’elle.

Ses yeux qui brillent encore de leur éclat jaune me saisissent sur place, sans pour autant m’empêcher de bouger. L’une de mes mains vient à la rencontre du creux de ses reins alors que l’autre se glisse délicatement sous son menton et avec la plus grand délicatesse je chasse de nouveau une larme qui perle avant de l’attirer naturellement vers moi dans l’espoir d’apaiser son chagrin. Ma main sous son menton se faufile dans ses cheveux alors que je serre la jeune femme contre mon corps, sans parler. Après un instant ainsi, sans un mot comme si le monde entier était sur pause, elle se rallonge et je suit son mouvement. Je ne suis pas certain que je devrais rajouter quoique ce soit, parler de nouveau après cette troublante révélation de sa transformation, mais quelque chose me dit que je ne peux pas rester ainsi, muet et faire comme si de rien n’était.

▻ Ce n’est pas de ta faute, tu le sais ? Je l’imite et fixe à mon tour le plafond terne et sans vie, laissant sortir un soupire. Une Marwa qui me souris semble se dessiner dans les ombres de ce dernier, alors je repousse au plus loin possible le moment de cligner des yeux pour ne pas la faire fuir. « On a beau s’en vouloir à mort, tenter toute magie impossible pour les ramener, ça ne fonctionne jamais et ce n’est pas ça qui nous apporte la paix, malheureusement. Alors en aucun cas tu dois te sentir coupable de ce qui s’est passé. Peu importe combien de fois nous voudrions changer le passé, c’est impossible. » Je marque un silence et soupire, prenant une grand inspiration et passe du coq à l’âne.

« Nous n’aurions jamais pu avoir d’enfant, mais j’étais prêt à rester à ses côtés et la voir vieillir sans jamais l’aimer moins. Elle me laissait me nourrir d’elle, ainsi je n’attaquais plus les habitants de son village et de ceux voisins, et en retour je me sentais aimer d’un amour inconditionnel. Une étrange sensation qu’elle et moi, c’était… c’était mon âme soeur, tu vois ? J’étais prêt à devenir un bon vampire docile pour elle, au lieu de ça, ces satanés soldats qui me l’on enlevé ont éveillés cette partie psychopathe qui dormait en moi. » Je me penche au dessus d’elle, passant d’un oeil à l’autre, apaisé de voir de nouveau ses beaux yeux bleus qui m’ont séduits au début de la soirée.

« Tout ça pour dire que tu ne serais sûrement pas celle que tu es sans cette accident alors, ne regrette rien. En tous cas moi je ne regrette pas de connaitre celle que tu es, et je ne pense pas être le seul. Vous êtes parfaite mademoiselle Silver. »

Je détail une nouvelle fois son corps avec du désir avant de venir l’embrasser avec délicatesse, désirant chasser toute cette mélancolie qui s’est installée entre nous. Je dépose une panoplie de petits bisous le long de son cou jusque dans son dos et me love à elle, la serrant fort dans mes bras. Je ferme mes yeux, mais impossible pour moi de dormir. Je ne dors pratiquement jamais à dire vrai.

Tel si nous nous connaissions depuis toujours, elle m’écoute et je me laisse bercer par la suite par ses paroles. L’animosité et les hormones que je sentais à plein nez au début de la soirée ce sont changer en une drôle de relation entre elle & moi. Et pourtant, j’avais vraiment l’intention de me barrer après avoir eux tout ce dont je voulait : du sexe et encore que du sexe. Malheureusement, je m’explique mal comment ont en est arrivé là. Je veux dire, c’est une charmante jeune fille, mais c’est une louve. Et habituellement, j’ai de la haine envers eux; j’imagine que c’est un genre de trucs entre espèces. Parce qu’à proprement parler, je n’ai jamais eu à m’en faire pour un petit caniche. J’ai d’autres chats à fouetter. Mais celle-ci… Cette petite femme au passé trouble et qui a ses yeux… Enfin, à une différence près. Cette lueur qui habitait les siens, je ne la retrouve pas ceux-ci. Et c’est mieux ainsi. Peut-être que ce sera moins difficile lorsque je me retrouver dans une petite passe un peu plus dépressive et que tout ce qui pourra me remonter le moral ce sera d’anéantir un petit village tout entier. Cette petite louve m’a fait déterrer une partie de moi que je voulais garder bien caché au tréfonds de mon âme. C’est un peu comme si elle m’avait ramener mon humanité. Avait ramené le Azaël qui vivait paisiblement en Californie, dans son jeune temps. Qui profitait de chaque journée comme si c’était un cadeau du ciel. J’écoute ses paroles à nouveau et me contente de sourire lorsque je la remarque rougir, jugeant non nécessaire d’ajouter quoique ce soit.

Je me fait ensuite tout délicat et l’enrobe d’une part de tendresse que je réserve pour toutes ces jeunes femmes incomprises qui comblent un vide en moi en répondants à mes besoins, et tandis que j’écoute son coeur battre, la tête collé contre sa chaude poitrine, je le sens s’accélérer. Son sang pulse plus rapidement dans ses veines et me fait encore envie. Ses caresses dans mon dos et mes cheveux me font plus mal que je ne l’aurais imaginé, qui aurait penser que le vil Azaël avait ce manque d’amour ? Personne. Mais depuis tout jeune, c’en est ainsi. Sa main qui relève mon menton me montre une Luna pleine de tendresse d’abords puis plus de fougue ensuite. Naturellement, elle passe par dessus moi et nos baiser s’enflamme, me brûle le bout des lèvres. J’en veux plus, toujours plus. Je grogne alors qu’elle mordille mon cou avant d’y passer sa langue, mais demeure légèrement sur le qui-vive.

Je frissonne de désir et mes mains viennent agripper le creux de ses reins avec pression, glissant sur la courbe de ses fesses. La tension sexuelle augmente à nouveau et j’ai l’impression que le Azaël et la Luna d’il y a quelques minutes ne sont plus et que les deux jeunes pleins d’hormones du début de soirée, dans ce bar, sont de retour. Loin de m’en déplaire. Décidément, cette nuit aura été l’une de mes meilleurs, toutes nuits passés en compagnies de charmantes demoiselles confondus. La crainte de frôler le mort entraine un nouveau plaisir et ajoute du piquant à la situation. Ses mains dans mes cheveux, les tirants avec fougue rendent mes joues roses d’envie et je la laisse me dominer de tous son être, de prendre les dessus. L’excitation de son frêle corps nu sur le miens entraine rapidement une nouvelle partie. Je la laisse dominer un moment, puis la retourne avec ardeur, le regard rouge. Elle me fait languir et je n’en peux plus d’attendre. Je prends les devants et une nouvelle partie de jambes en l’air, sous l’éclat brillant de la pleine lune me donne des sensations que je n’aurais jamais pensé vivre. Malgré tout le désir et l’excitation qu’elle me fait, une petite partie de moi ne peut s’empêcher de penser à ce qu’elle m’a dit plus tôt. Qu’elle doit forcément savoir que je l’aimais énormément et que je l’aime encore. Ça tourne et tourne en boucle dans mon esprit.

Dans l’idée de me changer l’esprit, je glisse un regard dans ses yeux entre deux coup de bassins, passant délicatement le bout de mes doigts à l’endroit où je l’ai mordu plus tôt. J’attends quelques secondes, en suspends, observant chacun de ses yeux tour à tour, puis m’y dirige lentement, mordant à pleins dents dans son cou, sur sa douce peau blanche et brillante. Le sang qui y coule entraine à nouveau plus de désir, d’envie et augmente encore d’un cran le niveau d’excitation. Je redouble de vitesse, faisant tout pour lui procurer du plaisir, léchant du bout de la langue le sang qui coule dans le creux de sa clavicule. Le temps passe, les minutes s’écoulent et le plaisir y est encore et toujours plus. Dans un pic de plaisir, je parvient à lui marmonner dans le creux du cou, toujours à me délecter de toutes ces sensations qu’elle me procure ;

▻ Putain, Luna…

Vilaine louve, va. Tu montes l’excitation en moi à la vitesse d’une explosion.

« Que le diable brûle!» , leur dit la flamme. C’était une atmosphère torride, chaude comme dans le désert le plus humide. Comme de la braise, ou de la lave en fusion, nous nous laissons aller dans ces jeux sexuelles comme s’il n’y avait pas de lendemain. Comme s’il n’avait rien d’autre que le plaisir que nous ressentons. Les rôles s’interchange à quelques reprise, et lorsqu’elle hurle de plaisir quand mes crocs percent sa peau, j’en veux plus. J’en demande plus. J’ai besoin de plus. Mais je ne veux pas la vider non plus. Une demoiselle en furie comme elle, morte sur le sol, ne me serait plus utile et ce ne serait qu’une vulgaire perte. Comme si nous étions dans une transe et que rien d’autres n’existait, nous bougeons en rythmes, toujours sans calmer la cadence. Elle en veut plus, m’en demande plus. Et je l’écoute, docile comme je suis. Faut dire que je ne suis pas en position de négocier, pas du tout. Avec mon membre en elle, difficile de lui refuser quoique ce soit, peut importe la méthode de la demande.

Et nous continuons, longtemps. Je ne saurais dire combien de fois, ou combien d’heures toutes ces parties auront durée, mais la loupiote m’a l’air exténuer et lover contre moi à me caresser le dos, je sens tranquillement son corps m’abandonner peu à peu vers le sommeil, le monde des rêves. Elle dépose un délicat baiser qui ne veux rien dire sur mes lèvres, puis s’endors en une fraction de seconde. Je reste là un instant, à fixer le vide comme si toute cette nuit n’avait pas eu lieu. Comme si je n’avais pas mordu toute ces filles dans ce bar la veille pour terminer au lit avec un loup. Un putain de loup-garou, et qui baise comme une déesse. Je laisse finalement la bel au bois dormant seule dans le lit, enfile mes vêtements avec lenteur, comme si une mince partie de moi avait envie de passer encore une centaine de nuit ainsi. Mais je dois retourner à la réalité et voir la vie en face : oui, j’ai eu du plaisir et je me suis bien amusé, mais c’était exactement ce que je voulais. Il y a sûrement d’autres jeunes filles ou d’autres jeunes hommes prêts à vivre à peu près la même expérience. Malgré moi, je soupire et jette un dernier regard vers la louve avant de quitter la chambre. Elle a l’air si paisible dans son sommeil, si douce… Et pourtant, elle peut m’enlever ce qui me reste de vie en une morsure. L’appartement où nous avons passé la nuit commence à s’éclaircir doucement avec le soleil qui, lentement, pointe le bout de son nez. À en juger à sa hauteur et la clarté, il doit être dans les alentours de 4h du matin. Dehors, c’est un air frais et sec qui percute mon visage. Aujourd’hui s’annonce relativement chaud je crois pour une journée de novembre. Je crois quelques personnes qui pratiquent la course à pied alors que je déambule dans la ville de Jackson.

Au coin d’une ruelle, une femme semble déambuler d’une drôle d’allure, marchant de travers. À la vitesse vampirique, je la rejoins et la soutiens, l’aidant à s’enfoncer un peu plus au fond de la ruelle où je l’adosse au mur froid en brique. Trop saoul pour parler, elle marmonne quelques paroles que je ne comprend pas. La quadragénaire tente de me repousser, mais fini par rigoler et m’attire un peu vers elle. En bon chasseur que je suis, mes yeux tourne au rouge et mes crocs sortent, rapidement je croque dans son cou et la vide de son sang. Un cadavre de plus suite au passage d’Azaël le pas si grand vampire. Je sifflote après avoir essuyé du revers de la main le peu de sang qui s’est glissé sur le coin de ma bouche, et marche comme si de rien n’était jusqu’au stationnement à étage où j’ai laissé ma voiture dormir, puis prend le volant dans se magnifique levé de soleil de Novembre vers une autres destination où je pourrai à nouveau frapper. Où Azaël le vil vampire pas si vil pourra faire de nouvelles nombreuses victimes, des noms de plus sur sa liste. M’enfin, quel liste ? Je n’en tiens même pas. Malgré la paix qui m’habite lorsque je quitte cette ville, je ne peux m’empêcher d’avoir une petite pensée pour Luna, cette louve qui aura su voir au travers de mon coeur de pierre, le petit garçon en manque d’amour que je suis. Je m’arrête à une centaine de kilomètre de la ville dans une halte routière qui donne une vue sur une coulé. Appuyé contre le devant de la voiture, bouteille de scotch en main, je songe à Ô combien ma vie aurait pu tellement être simple si j’était décédé après avoir marché sur cette mine sans avoir de sang de vampire qui coulait dans mes veines. Ainsi jamais je n’aurai connu Marwa, et jamais je n’aurais eu à vivre sa douloureuse perte. Après une dernière gorgé, observé et juger par d’autre voyageurs autours de moi qui me pointent et marmonne que je ne devrais pas boire au volant, je souris à un couple et leur fait un clin d’oeil puis regagne mon volant. Je roule, roule sans savoir où m’en aller. Sans savoir quand m’arrêter.