Spoiler:

J’ai l’estomac vide. La tête pleine. Je marche sans même savoir où je vais. Comment cela peut-il seulement être possible ? Mes pas sont lents, mais légers. Mon respire se fait silencieux, bougeant en rythme avec mes pieds. Chaque pas est un as de plus vers une nouvelle destination inconnue. Astharoth sur les talons, nul ne dit mots, comme si aucune parole ne pouvait décrire ce que j’imagine, peut être appelé un blues. L’air est froide, au détriment de mon âme – si, puis-je me permettre, âme il y a. La ville commence à prendre vie doucement autant que le soleil se couche d’un mouvement déterminé. Il descend dans le ciel pour se dépêcher d’aller trouver d’autres cieux à émerveiller alors que la lune monte rapidement et donne un air plus jeune à l’espace ambiant. Les humains parlent, rien, sans même se soucier de toute les atrocités qui peuvent se passer la nuit, dans leur petite ville de Fearwood.

Je soupire, pousse un humain avec mon épaule. Ce dernier marmonne quelques paroles et je ne prends même pas la peine de me tourner, ce qui en temps normal aurait été tout à mon intérêt. J’aurais pu lui égorger le cou, le vider de son sang ou lui arracher le cœur devant d’autres humains, mais ce soir… non, cette idée n’allume pas de flamme dans mon entre. Je botte un caillou sans cesse depuis quelques coins de rue, modifiant ma trajectoire à chaque fois pour pouvoir lui asséner un nouveau coup à chaque pas. Une dame me percute puis échapper quelques affaires.

« Excuser-moi! »

« Ce n’est rien. »

Je lui fais un clin d’œil puis l’aide à se relever. Je sens son cœur s’accélérer et un sourire s’esquisse sur mes lèvres à l’idée que ma soirée puise devenir des plus amusante avec cette demoiselle. Pourquoi pas une partie de ça-vas ça-vient ? Je chasse cette pensée du revers de la main puis poursuit mon chemin.



Vous vous rendez compte ? Même un stupide enfant s’étant blessé et laissant paraitre son magnifique sang à mes iris ne me semble guère appétissant! Ça y est, je dois avoir choppé un rhume ou quelque chose comme ça, une cochonnerie humaine qui m‘est impossible à attraper, à priori. Je laisse sortir un fantôme de ma bouche, et d’un pas lasse, je m’assois à un arrêt de bus. Je choisis une playlist dans mon téléphone, monte mes écouteurs par-dessus ma tête et les positionne pour qu’ils couvrent mes deux oreilles entièrement. Je me penche le haut du corps, replier au-dessus de mes jambes, les mains croisés sous le menton. Vivons le blues à fond. À déprimer sur soi-même, sous un ciel tacheté de gris, un soir d’été où mon t-shirt blanc sous mon manteau de cuir parait incorrect pour la température. En ce moment, je fais plus adolescent dépravé que Vampire affamé.



Il ne faut pas venir embrouiller un vampire déprimé. Oh non.
Conseil d’ami.
Xoxo
Aza


& Astha,
aussi.

Une demoiselle prend place près de moi. Elle empeste. Oh si. J’y fais outre, lui glisse un regard en coin. Elle est jolie, soit, mais sans plus. Et puis, pas de quoi en faire un repas, elle sent mauvais le chien mouillé. Tout pour rendre mon blues encore plus joyeux, si vous voyez. Je ricane, secoue ma tête puis expire.


Je me redresse un peu sur le banc, tourne ma tête complètement vers la louve, pis la détaille d’haut en bas complètement. Je me redresse rapidement puis vient lui bloquer le chemin, un bras devant elle, paume contre la vitrine. Changement de plan, tu va devenir mon jouet de la journée, petit chiot. J’opte pour une approche macho, badboy. Les filles aiment ça, à ce qu’il y parait. On verra bien pour elle.


La façon qu’elle réagira déterminera la façon dont moi je réagirai par la suite. Allons, elle ne doit pas mordre, la petite ? Ou bien elle est autant paumée que moi et je me résignerai à être plus humain, pour une fois. Qui vivra verra, comme on dit! Et toi petite louve, tu as intérêt à faire attention, si tu tiens à la vie dans l’état où je me trouve.

La dame pousse un soupir qui en dit long. Et je me vois lui éclater le crâne contre la fenêtre, lui arracher son cœur dans un mouvement sec et rapidement, le lancer au premier passant, puis laisser son corps inutile durcir sur le sol froid et dure. Je chasse cet image d’un clignement de paupière.


Bon. Ça va. J’ai compris que tu ne voulais pas de moi, petit caniche, rien qu’avec ton horrible soupir, pas besoin d’user de sarcasme puisque mon fantasme de t’éclater la tête se réaliseras et seul Satan sait que ce ne serait pas une mort douce. Ça doit être un sacré Blues mon affaire, parce que dans un bref soupire, je laisse tomber mon bras, libérant ainsi la demoiselle de mon corps. Je m’adosse à l’abris-bus, me glissant d’un mouvement bref à une petite distance de la louve.


Je me montre désormais désintéressé par le caniche. Étrangement, pour l’une des rares fois dans ma vie, probablement même la première depuis que j’ai fait taire mon humanité, je n’ai pas envie de m’amuser méchamment avec la dame.  Serait-ce mon humanité qui revient ? À cause de cette satané pluie ? Impossible. Ma carcasse bien appuyé contre le fond, mon fort intérieur me dit de m’excuser à cette demoiselle, alors que mon Azaël insouciant me dit de laisser faire. Que je n’en ai rien à battre de cette louve qui, de plus est, empeste le chiot mouillé. Je mords ma lèvre inférieure et baisse le regard, remettant un écouteur dans mon oreille. À défaut de vivre un moment plus down dans mon comportement de psychopathe, pourquoi pas faire connaissance pour une fois, Aze ? Au lieu d’ignorer complètement ton entourage ? Comme mon petit ange s’agite sur mon épaule gauche, et que mon démon dort paisiblement, je me dis qu’il n’y à rien de mal à essayer quelque chose de nouveau. Qui sait, peut-être la demoiselle fera disparaitre mon Blues et que j’irai assassiner quelques touristes par-ci, par-là ? J’opte pour une approche plus amicale, espérant ne pas perdre ma nouvelle compagne trop rapidement.


Je glisse mes yeux dans les siens, ne tournant que légèrement ma tête vers elle, mon corps reste intact. Mon expression demeure, elle aussi, neutre. Faisons connaissance, toi et moi. Soyons fou.

Elle hausse des épaules et se montre aussi désintéressé par notre conversation que moi. Je sens que ma personne l’agace. Bien que ça m’aurait fortement plu dans mon état normal d’agacer la demoiselle, en ce moment je n’en suis point satisfait. La demoiselle me répond qu’en fait, elle attend que la pluie cesse, sans quoi elle prendrait le bus, mais sinon j’en déduis qu’elle marchera jusqu’à sa destination. Elle me rend la pareille en me questionnant sur ce que moi je fais là. Comme elle se fou royalement de moi, je lui réponds sans réel intérêt ;


Et c’était vrai. Que faisais-je dans cet abris bus ? Mise à part vivre pleinement mon blues ? Rien du tout. Pourquoi est-ce que tu enmerdes les gens avec ta méprisante personne Azaël ? Retourne donc en Californie, petit crétin, d’où tu viens. Je serre la mâchoire, incertain du pourquoi je suis à Fearwood. Après tout, tout ce que je fais c’est semé la mort sur mon passage… mais à quoi bon ? Si c’est de se retrouver seul avec des fantômes par la suite ? L’un D’eux apparait d’ailleurs à nos côtés. Je pose mes yeux sur lui et le détail d’haut en bas, avant de glisser un regard en coin à la louve à mes côtés. Sa réponse à tu as un nom me fais rire. J’entre-ouvre la bouche, mince sourire en coin et tourne complètement ma tête vers elle, mes yeux bleus dans les siens.


Je secoue faiblement ma tête de gauche à droite, j’admets que sa réponse qui se voulait froide n’a fait que l’effet contraire. Si elle continu ainsi, peut-être mon Blues disparaitra—il et que je redeviendrai le vil Azaël égoïste ? J’ajoute à la suite ;


Puis soudainement, le caniche m’intéresse un peu plus. Ma curiosité s’installe et je me demande qu’est-ce qu’elle a bien pu faire, enfin, qui elle a bien pu tuer pour subir sa transformation. Une gentille personne aurait garder sa question pour elle dans un endroit public, mais pas moi. J’ai beau ne pas comprendre ma personne en ce moment, c’est important de poser nos questions lorsque l’on en a. Par contre, mon petit démon sur mon épaule se réveille puis me souffle à l’oreille qu’elle serait probablement offusquée. Je hausse les épaules et me tourne vers le mort à côté de moi puis lui demande ;


Le spectre ne semble pas comprendre. Est-ce que je m’adresse vraiment à lui ? Mais surtout, comment se fait-il que je puisse le voir ? Oh très cher, je te confirme que je préfèrerais ne pas vous voir, vous personnes décédées. Je fronce les sourcils puis repose mon attention sur le caniche.


Je profite du fait qu’il n’y a que nous deux dans l’abris bus pour la questionner, sans quoi je ne l’aurais pas fait. Suite à cela, j’ai 2 options. Toute simple, sisi. Soit elle me planque là parce que je l’ai offusquée (le mort ne m’a même pas répondu, c’était donc pas une bonne référence), soit elle va me dire que ça ne me regarde pas… En fait j’ai trois options; et la dernière c’est qu’elle nourrisse ma curiosité. Et ma belle, tu serais vraiment gentille de le faire. Allons, soit gentille avec Mr. le vampire tristounet. S’il te plait.

Je remarque la demoiselle afficher un faible sourire à mon sarcasme. C’est donc qu’on est pas insensible, douce mademoiselle? Je ne passe pas de remarque face à son sourire, mais une petite satisfaction s’installe loin dans mon fort intérieur, alors que j’ai réussis à obtenir autre chose que de la froideur de la part de ma nouvelle compagne d’abris-bus. Notre jeu de sarcasme me plait et alors que je suis franc en me présentant, elle décide d’en faire ainsi. Mais que se passe-t-il, belle donzelle? Ma personne ne vous déplairait-elle moins que ce que je ne me l’imagine ? Plus je passe du temps en la compagnie de Laura, plus je lui accorde de l’attention, ce qui n’est pas en mon habitude.

▻ Et je m'appelle Laura, au cas où ça ne t'intéresserait pas

Je ricane, et c’est quelque peu plus fort que moi. Tu as tout à fait raison, ça ne m’intéresse pas, mais au moins comme ça je peux mettre un nom sur ton jolie minois. La belle Laura demeure froide, dans son coin, mais j’ai la certitude que peu à peu, je commence à la gagner. J’ai bien l’impression que si mon blues passe, je pourrai presque - je dis bien presque, la remercier pour m’avoir aider. Enfin, si j’ai le temps de le faire, et l’envie surtout. Je ne suis pas du genre à dire merci à tout le monde pour n’importe quoi. Mais justement, elle n’est pas tout le monde, et mon ange sur l’épaule droite me souffle de lire au plus profond d’elle. Comme je n’ai rien à faire de cette petite voix dans ma tête, je refuse de lire en elle, me disant qu’elle me racontera d’elle ce qu’elle veut bien me dire. Tout comme ma question sur sa transformation lui tire un ricanement. Je vous fais rire, c’est ça ? J’hausse un sourcils, feignant l’étonnement.

Mes deux parents étaient des loups donc ma mutation s'est enclenchée toute seule à l'enfance. Mais ne te fie pas aux apparences, tu serais étonné par ce que je peut faire.

▻ Intéréssant….. soufflais-je à moi-même.

Sa réponse me glisse un large sourire. Comme ça, 2 caniches ont procréés pour pondre mademoiselle Caniche Royale ? J’hoche la tête. Je n’étais donc pas au courant de cette façon de procéder. Je savais, hélas, que deux loups-garous pouvaient avoir des enfants et faire d’eux la même chose, mais j’étais persuadé que pour enclencher la malédiction, mort d’homme il devait y avoir, accidentel ou pas. Eh bien, je vais ajouter cela à mes connaissance générale. Je souffle par mon nez, amuser par sa réponse. Mais ne te fie pas aux apparences… il est vrai, mademoiselle Laura, qu’il y a de forte chance que je sois étonné par ce que vous pouvez faire, mais tâcher de ne pas brimer votre image d’innocente adolescente, vous êtes si charmante. J’allais lui répondre, mais à ce moment, elle tourna sa tête vers moi et me détaille d’haut en bas. Egh, ne faites pas ça, je vous en pris, je suis dans un piètre état mentale, je suis loin d’être à mon meilleur!

▻ Toi non plus tu n'as pas l'air féroce, tu prends des poches?

Et voilà. On y est. À l’intérieur, je suis mort de rire, mais à l’extérieur, seul un fin sourire occupe mon visage avec des yeux moqueurs. Je n’ai pas l’air féroce, c’est bien la première fois en 90 ans d’existence qu’on me la sort, celle-là ! Je me tourne légèrement vers le caniche nommé Laura, les poignets sur les cuisses, mes mains retombant entre celles-ci. Je porte une main à ma bouche, et glisse mes doigts le long de ma lèvre inférieur, mordant celle-ci. Je décide donc de lui répondre de la même façon qu’elle l’avait faite, et reprend ses mots.

▻ Ne te fie pas aux apparences, tu serais étonné par ce que je peux faire.

Je glisse mes yeux bleus directement dans les siens, cherchant finalement en son intérieur quel genre de personne Laura est-elle. C’est qu’elle est effronté de poser une tel question à un vampire comme moi. Je roule des yeux, et répète ses dernier mots à quelques reprise, plus pour moi et le spectre que pour elle. Je donne un coup au fantôme, m’adressant à lui.

▻ Tu as entendu ça, toi ? Tu prends des poches?

Je rigole un peu, puis me tourne à nouveau vers Laura. Je pourrais user de mon atout vampirique et me lever, lui faire peur - du moins, essayer, mais rien de cela ne m’enchante. Mon blues est bien encré et il n’est pas prêt de s’en allez. Je n’ai rarement été dans un si mauvais état au point de ne même pas faire trembler une jolie louve. J’hausse les sourcils, et reporte mon attention sur Laura, amusé.

▻ Le sang en poche à un goût horrible.

Je lui dis ces mots, sachant qu’elle s’en fiche probablement, mais au moins, ce sera dit. Je m’intéresse désormais à ses mots, juste avant qu’elle ne me traite de vampire à l’eau de rose. Ceux-là même que j’ai repris pour lui répondre. Ne pas se fier aux apparences. Elle détourne ma question de qui elle a tué, en me disant que je ne dois avoir confiance en ce que je vois. Je me penche un peu en sa direction, curieux.

▻ Éclairez ma lanterne, je vous pris. Vous avez donc déjà tué ?

Si, si, c’est bel et bien ce que j’en déduis. Allons, ne soyez pas timide, moi aussi j’ai déjà tué, à maintes et maintes reprises, probablement beaucoup trop souvent. Mais sachez, que j’ai déjà été humain, et j’ai déjà eu des sentiments, avant de ne plus rien ressentir. Et bien que je n’ai pas l’air féroce, c’est bien parce que j’ai pas envie de vous tuer dans cet abris-bus que je ne le fais pas. Parce qu’en pratique, rien ne m’empêche de le faire, si ce n’est que cet énorme Blues qui tache ma personnalité coloré, ou déviante, c’est à votre guise. Mes iris bleu se collent aux siens, dis-moi plus, douce Laura.



(c) Dusky

Que j'use des mêmes mots qu'elle la fait rire, et j'avoue que sa réaction enchaine également un faible ricanement de ma part. Le rire est contagieux, à ce que l'on dit !

▻ Tu faisais preuve de plus d'imagination pour tes réponses tout à l'heure, je suis déçue!

Je roule des yeux et penches ma tête sur le côté, alors que je crois commencer à gagner quelque peu l'intérêt de Laura envers moi. Enfin, sans gagner sa confiance, bâtir une sorte d'amitié passagère d'abris-bus entre nous deux. De pouvoir discuter naturellement de tout et de rien avec elle apaise légèrement les horreurs que je garde en moi, surtout depuis la mort de ma douce, au Liban.  

▻ Toute mes excuses, ô grande Laura !

Je roule des yeux, un sourire énorme aux lèvres alors que je me suis retenu de dire ö grand caniche royale!.Je n'aurais jamais pensé que d'avoir une simple conversation avec une inconnu pourrait être aussi bénéfique pour un vil vampire stupide comme moi. Sans m'en rendre compte, je me surprend à trouver ses traits la rendre encore plus jolie, alors qu'une légèreté flotte sur son doux visage. Je lui demande ensuite si elle a déjà tué, parce que, pourquoi pas hein ?

▻ J'ai fais ce que j'avais à faire pour survivre quand la situation s'est présentée. Et toi? Tes sources de nourritures repartent sur leurs deux jambes?

C'est qu'elle en a dans le ventre, la petite ! Une expression malicieuse se glisse désormais sur mon visage, et je n'en attendais pas moins de sa part. Elle me rend la pareil, of course ! Je ricane légèrement, étant prêt à donner du donnant-donnant. Tu ne me pensais pas ainsi, n'est-ce pas, Laura ? Sa manière de me demander si je tue mes victimes ou si je le laisses vivantes m'amuse. Je tourne mon regard vers la rue, sans montrer une onces de honte, et lui avoue.

▻ Pas toutes. Certaines repartent, d'autre non.

Je me tourne vers Laura, à nouveau souriante, et hausse les épaules.

▻ Je suis un monstre, après tout, tu t'attendais à quoi ?

Cette situation commence à me rendre de meilleur humeur et j'ai l'impression de gagner de plus en plus d'humanité. Mais même avec cette humanité grandissante, je ne pense pas que je serais capable de ressentir des regrets pour tout ce que j'ai fais subir à ses gens. Par habitudes, je me bloque au restant du monde, peut-être que c'est pour cette raison que j'ai vécu longtemps sans me soucier de personne ? Ou bien est-ce simplement mon moi qui se fiche des autres ? Je ne pense pas être réellement sans humanité, parce que je suis capable de ressentir des émotions, mais c'est bien loin de ce que je ressentais par le passé, alors que j'étais encore humain. Je me mords la lèvre, songeur. Allons, Laura, continuons de faire connaissance. Je redoute soudain de perdre ma compagne d'abris-bus alors que la pluie diminue à l'extérieur et que la ville semble vivre un peu plus. Un homme veston-cravate passe devant notre abris de fortune, muni d'un parapluie, et je me dis que ce n'aurais pas été de trop à la charmante Laura. Est-ce que je le lui vole et l'offre à la dame, ainsi elle pourra retourner vaquer à ses occupations et moi retourner tuer des gens avec mon blues ? Ou bien marcherons nous mains dans la main, elle sous le parapluie et moi sous la pluie, à discuter du beau et du mauvais temps tel un piètre film romantique ? Je souris face à cette pensée, amusé par mon scénario. Je décide donc le mettre à exécution.

▻ Excusez-moi !

Je me lève d'un geste vif et alors que la pluie recommence à tomber de plus belle, j'agrippe le parapluie de l'inconnu puis me met à courir en direction opposé. Ce dernier hurle 'Hey" en ma direction, mais je l'ignore et me faufile dans l'abris-bus, tendant le parapluie à Laura, alors que l'eau ruisselle sur mon front. Je n'ai été qu'à peine quelques secondes sous cette pluie, mais il n'en fallu pas plus pour parsemer mes vêtements de gouttelettes d'eau et humidifier suffisamment mes cheveux pour qu'il me colle au front.

▻ Pour vous cher dame, je lui fais une pseudo révérence à la majordome, souriant. Braver la pluie vous pourrez!

J'use de mon parlé des la haute bourgeoisie afin de rendre le tout plus amusant, mais je ne saurais dire si Laura rira de moi, ou si elle acceptera mon offrande et me laissera finalement marché à ses côtés tel que dans mon scénario de mauvais film.

▻ Me ferez-vous l'amabilité de me laissez vous accompagner sous cette pluie torrentielle jusqu'à votre destination ?

Sans quoi, je lui briserai la nuque. Ou pas, mais bon, je n'ai pour le moment, pas envie de mettre fin à sa compagnie qui apporte du mieux en moi. Cette inconnu, j'en ai l'impression, à réussi à cerner une partie de ma personnalité en un clignement de yeux, et pour cette raison, c'est un gentil caniche que j'apprécie bien.

La demoiselle me demande si elle doit avoir peur de moi suite à mes paroles lui disant qu'après tout, je ne suis qu'un monstre et qu'elle ne doit pas avoir de grandes attente de ma part. Son ton ce veux amuser et j'ai l'impression de me reconnaitre un peu à travers elle. Elle semble être le genre de jeune femme avec qui j'aurais très bien pu être ami, lorsque j'étais humain. Avec du caractère, de la répartie... elle n'as pas peur de me répondre et ça fait du bien de discuter avec quelque qui possède ce sale caractère sans que ce ne soit un vampire aussi effronté que moi. Je ne lui fais pas part de mes pensées, et ajoute pour lui répondre, feignant la tristesse avec mon grand jeu d'acteur ;

▻ Ahr! Je crois que jamais je ne m'en remettrai !

Portant une main à mes lèvres, glissant mon regard au sol avant de mettre fin à mon acting pour aller voler le parapluie pour la demoiselle. Bien que je n'attendais rien en particulier comme réponse du caniche, le négativisme de la part de Luna semble me frapper au visage de plein fouet malgré son sourire. Je devrais lui briser la nuque, sur le champ. Lui arracher son coeur et l'envoyer dans une boîte à sa famille. Lui briser les deux jambes et lui crever les yeux. Mais je n'en fais rien. Elle m'adresse un sourire malgré tout et décline poliment mon offre.

▻ Marcher sous la pluie ne me dérange pas mais mes sandales ne seront pas du même avis et c’est ma paire préférée alors je vais attendre ici que la pluie s’arrête…mais merci…

J'hausse les épaules et laisse retomber le parapluie au sol dans l'abri bus. Alors là, je sais ce que vous pensez et il est hors de question que je retourne porter le parapluie à son propriétaire! Même pas en rêve. Soudainement, je me dis que je pourrais la porter sur mon dos pour qu'elle ne salisse pas ses sandales préféré, mais comme je ne suis pas un gentlemen et qu'elle a clairement décliner mon jeu de charme au tout début, loin de là l'idée de perdre mon temps à essayer de tirer quelque chose de cette louve. J'aime bien faire des faveurs aux gens en échange de certains...sacrifices de leur part, si ont veux, mais je sens que cette louve ne voudra rien me laisser en retour de ma gentillesse incomprise. Alors, à quoi bon ? Par contre, comme le Aze naturel ne semble pas dans les parages, je m'accorde toutefois le loisir de rester en sa compagnie encore un peu, histoire de continuer mon divertissement gratuit.

▻ Comme tu voudras, par contre je crois que se sera long avant que cette pluie ne cesse, love; lui dis-je en m'appuyant contre le seuil de l'entré, les mains dans les poches de mon pantalon alors que certaines goutes d'eau me ruissellent encore sur le front. Mes yeux s'encrent aux siens, cherchant à ne pas manquer sa réaction. J'affiche un faible sourire, sans m'en rendre compte et ajoute d'un ton plus bas ;

▻ Il serait triste de voir une jolie demoiselle comme vous y patienter toute la nuit pour ne pas y abimer vos souliers.

Et je le pense. C'est étrange d'avoir des pensées, ehm, "bonnes" pour d'autre gens. Je ne m'en aurait jamais cru capable. Cependant, je suis persuadé qu'un jolie caniche comme elle est remplie de ressource et qu'elle attendrais un taxi ou le bon bus pour retourner chez elle ou peu importe où elle allait. Astaroth soupire dans son coin, ennuyer par la situation, et disparait en hochant la tête de gauche à droite. Je le regarde disparaitre avant de reporter mon attention sur la charmante Laura.

Je souris sans m'en rendre compte, quelques secondes, alors que Laura à le regard elle aussi illuminé par un mince sourire. Je ne saurais trop décrire ce qui est en train de se passer, parce que sincèrement... si j'étais dans mon état normal il y à déjà un bail que j'aurais abandonné l'abris-bus. Il est petit, il pue et en plus, il y a un chien mouillé qui y patiente à l'intérieur. De qui plus est, Laura refuse mes avances et réponds avec une certaine arrogance qui m'aurais peut-être fais péter un plomb. Mais pour ces même raisons, je crois que mon humain bien enchainé au fond de moi l'apprécie. Son arrogance et sont assurance me reflette une vision de Laura qui se veut quelque peu semblable à ma personne. Peut-être agis-t-elle ainsi comme mécanisme de protection ? Ou bien parce qu'elle a déjà été blessé et que c'est ça façon à elle de passer au travers de cette belle (ou pas) épopée qu'est la vie ?

J'apprécie malgré moi la complicité naissante entre elle et moi, et je me surprend moi-même à ne pas lui briser la nuque alors qu'elle refuse mon offre de l'accompagner sous la pluie. Quelle demoiselle refuse à un charmant jeune homme psychopathe comme moi une marche sous la pluie, de qui plus est, protégé avec un joli parapluie ? C'est bien ce que je pensais : Aucune fille n'aurait dû résister. Mais elle l'a fait et je ne peux lui en vouloir.

▻ On ne dirait pas comme ça mais je suis patiente. En tout cas je retiens le compliment merci...et toi pourquoi tu restes ici? Tu es fan de la pluie?

Je ris sans le vouloir.

▻ Tu m'a l'air tout qu'une impatiente pourtant !

Ça ne m'étais même pas venu encore en tête que ce petit bout de fille pouvait avoir l'air impatiente. Mon sourire s'agrandit alors qu'elle dit retenir mon compliment, que j'agrémente d'un petit clin d'oeil. Bien appuyé contre le seuil, le dos exposé à la pluie, je m'avance un peu, ayant le dos tout mouillé. Je ricane face à sa remarque, et y répond rapidement.

▻ C'est exacte ! J'adore la pluie et rien de plus agréable que d'y être exposé.

Je croise les bras, amusé et laisse retombé ma tête un peu vers l'avant, levant les yeux vers elle. C'est qu'elle a de la répartit cette Laura ! Je passe brièvement une main dans ma cheveux pour y enlevé l'excédant de pluie accumulé depuis ma dernière sortis pour aller lui chercher ce parapluie inutile puis mord ma lèvre inférieur par habitude. Pourquoi tu restes ici ? Je me repasse cette question quelques fois en boucle, les yeux rivés sur la douce Laura. Elle marque un point, pourquoi reste-tu là Aze ? Tu n'as donc rien de mieux à faire ? Puis soudain, je me rend compte que, en fait, c'est un peu pour elle que je reste là. Parce que oui, ce satané blues semble me poussé à être un peu plus humain. J'affiche un sourire amusé, et lui répond calmement par la suite en reprenant appuie contre le bord métallique.

▻ Mais je reste pour toi. Faut croire que je m'ennui assez pour côtoyé un joli petit caniche.

Je lui fais à nouveau un clin d'oeil, espérant ne pas l'avoir trop offusqué.


DUSKY

Satisfait d'avoir réussis à décrocher un mince sourire à coin sur le visage de Laura face à ma remarque, j'hausse les sourcils d'un vif mouvement court, puis élargit le miens. Visiblement, je ne crois pas l'avoir offusqué au vue de la même pointe d'ironie que moi, qu'elle utilise dans sa réponse. D'ailleurs, cette dernière me fais bien rire et me vole un léger ricanement. Décidément, cette louve est pleine de surprises et son sens de la répartie me plait. Le regard malicieux, amusé par noter conversation, je prend un air un peu plus sombre;

▻ Et est-ce que ce joli caniche compte mordre mes chevilles ?

Je reprend appuie sur ma hanche, toujours bien calé contre le seuil de l'abri-bus, tandis que la pluie semble cessé un peu sa course sur la partie de mon corps qui est exposé à ses gouttelettes. Du coin de l'oeil, je remarque à nouveau la présence d'Astharoth, ce vil fantôme qui s'est entiché de ma présence. Il pousse un soupire, me dit quelque chose d'incompréhensible et disparaît à nouveau. J'hausse les épaules, comme si les autres pouvaient le voir, et reporte mon attention sur Laura. Pendant ce temps, la pluie a cesser sa descente des cieux et semble être disposé à nous laisser en paix pour un bon moment, comme je ne voit plus de nuage pluvieux au dessus de nos tête sur un bon rayon lorsque mon regarde scrute le ciel. Les bras croisés, je regarde à nouveau la jeune Laura, me sentant un peu plus humain encore qu'au début de cette soirée.

▻ Maintenant que la pluie a cessé, tu va pouvoir rentrer chez toi.

Et peut-être ainsi pourrai-je relancer mon offre pour te raccompagner, ou ce ne serait que de trop espérer ? M'enfin, je sais que je ne serais pas entreprenant avec elle. Elle m'a fait comprendre à sa manière que je ne l'intéresse pas et qu'elle a un homme déjà rien que pour elle. C'est bien l'une des premières fois que je suis rejeté, mais ça ne fait pas si mal. En fait, ça ne me fait rien, dois-je avoué. Je suis même content que ça ait tourné ainsi, je peux y découvrir une jeune louve avec un caractère semblable au miens, lorsque j'étais humain. Le vampirisme à révélé une parcelle de moi beaucoup plus malsaine que jamais je ne me serais crus capable, même avec les horreurs de la guerre que j'ai vécu. Je baisse un peu les yeux, n'osant relancer mon offre pour la raccompagné. Je découvre un Azaël déprimé quelque peu gêné, chose que je n'ai jamais été, même humain. Du moins, du plus loin que je me souviennes, ou que je veuille me rappeler. Je lui fais un mince sourire, puis un peu déçu;

Je vais donc te laisser tranquille, si tel est ton souhait.

Je me recule du seuil de l'abri-bus pour laisser le libre chemin à la demoiselle, me disant qu'au pire, je rentrerai chez moi prendre un verre et tenterai de dormir pour faire disparaitre ce blues qui me transforme en un vampire plus humain. Peut-être qu'en me réveillant, cet état d'âme aura disparue et que je serai de nouveau ce bon vieux Azaël ? Par contre, sans ce blues, je n'aurais pas fais la connaissance de cette charmante louve en qui je crois, l'espace d'un instant, avoir trouvé une amie. Qui sait, peut-être qu'en fait, je me suis vraiment fait ce qui se rapproche le plus d'une amie, puisque normalement j'ai tendance à enlever la vie à ceux qui ne me sont pas utiles ou qui me tombe sur les nerfs... Je lui souris. Oh douce Laura.

Je rigole avec légèreté tandis qu'elle affiche un air de dégout par apport à ma remarque. Au moins je suis fixer, même si elle dit que le caniche peu mordre, je vois clairement dans son expression que de mordre un buveur de sang la répugne. Quoique pas totalement, puisque pour toute réponse elle prétend ne pas avoir envie d'abîmer ses canines. Mon rire s'étend, tandis que cette Laura me fais me sentir mieux en cette soirée déprimante pour le vampire névrosé que je suis.

▻ Allons, cet os t'aiderais à aiguiser tes minuscules canines, love.

Je lui fais un clin d'oeil, amusé par cette situation. Décidément, je n'aurais jamais cru que ce petit bout de femme aurait eu un aussi bon sens de l'humour, tel que je possède. Enfin, bon est relatif à chacun, mais j'apprécie sa compagnie et je me surprend moi-même. Il y avait longtemps que je n'avais pas apprécier la compagnie d'autre être surnaturels. Depuis cette nuit il y a quelques années avec Luna, d'ailleurs. Une nuit que je préfère nettement oublié, au vue de comment elle à réagis en me voyant ici, dans la même ville qu'elle. À croire que tout ce que je fais c'est pour l'embêter, elle. D'un clignement de paupière, je chasse l'image d'nue Luna étendu dans le même lit que moi et garde mon même sourire tournée vers Laura. L'observe la demoiselle se décoller de la parois et replacer son sac sur son épaule. Un geste venant de sa part me surprend au plus haut point. Je cligne quelques fois des yeux alors que délicatement, ses lèvres se posent sur ma joues avec une tendresse amicale que je n'ai jamais connu. Certains auraient pris ce petit bisous pour une invitation à plus -en faite, le Azaël normal aurait pris se bisous pour une invitation à plus, mais en ce moment, je ne suis que choqué (au bon sens du terme) par la délicatesse qu'éprouve Laura pour un être aussi puéril que moi. Elle s'éclipse ensuite en me disant un au-revoir vampire non-effrayant. Un sourire s'élargie sur mes lèvres, mais lorsque je me retourne, ce n'est qu'une Laura parmi tant d'autre humains qui disparait au tournant d'un coin de rue. Appuyé contre le même seuil, les mains enfoncé dans mes poches avec un petit sourire aux coins des lèvres, je murmure ;

▻ Au revoir, petit caniche.

Je tourne les talons, et pars dans la direction opposé. Cette jeune femme aura su guérir mon blues. Je me sens prêt à retourner vaquer à mes occupations standards et draguer quelques filles en boites pour en rapporter quelques unes chez moi et passer une belle nuit. La typique histoire d'un coureur de jupons, voyez-vous. Mais j'en fais autrement. Au lieu d'entrer dans ce bar où il m'arrive parfois d'aller, je gagne mon appartement, profitant de la fraicheur de la fin de soirée pour remettre mes idées en place. Assis sur le sofa, la télévision éteinte avec un verre de bourbon en main, je repense à cette étrange soirée en compagnie de la jeune Laura. Se pourrait-il vraiment, qu'en faite, elle soit ce qui se rapproche le plus d'une amie ? Chose certaine, c'est bien l'une des seules filles qui n'a pas succombé à mes avances et, pour cette raisons, je lui voue un certain respect. Le sourire au lèvres, mon regard se perd dans le liquide brunâtre que je fais tourner, revoyant les sourires que j'aurai su lui soutirer.