Honnêtement, je n'avais pas prévu une journée aussi merdique. Vraiment pas. Ce qui me mets encore plus les nerfs. La majeure partie de la journée, je suis resté seul. Les autres avaient de quoi faire en ville et Jordan était allé voir de la famille qui vivait en Virginie pour quelques jours. J'étais donc totalement seul à la maison. Je n'y suis pas resté longtemps, j'ai passé moi aussi la majeure partie de la journée dehors.
Je rôdais en ville, habillé de mon blouson de cuir, j'étudiais la ville et ses habitants. J'essayais de continuer à marquer des repères, essayer de dégoter des informations, voir si il y aurait pas des secrets sombres qu'il me faut découvrir pour pouvoir protéger les miens.

J'ai croisé la route d'un loup-garou... particulier. D'habitude, lorsqu'un bêta ou un oméga croise un Alpha, il lui voue une forme de crainte ou d'admiration, mais là j'avais affaire à de la haine... de la haine ? Mais il est arrivé quoi à ce type ? Il s'est fait tabassé par son Alpha ou quoi ?
Il m'a vu au loin et n'a pas cherché midi à quatorze heures, il est venu vers moi avec la ferme intention de se battre avec moi. Peut-être pensait-il pouvoir me voler mon pouvoir, probablement... c'est très mal me connaître.
Le combat se déroula dans une ruelle, avant qu'il ne m'atteigne, je m'étais arrangé pour qu'on soit seuls le plus possible.
Cela ne le gênait visiblement pas d'attirer l'attention, quel con...
Je l'attendais de pieds ferme, et à vrai dire, le combat se déroulait largement bien en ma faveur. Je m'étais laissé surprendre le temps d'une seconde, et il en profita pour m'entailler le ventre. Il m'avait fait monter la moutarde au nez, bien plus qu'en me provoquant en pleine rue.
Je me suis encore plus emporté, et j'en ai fait qu'une bouchée. Il est toujours vivant, car même dans cette situation, ça me ferait chier de tuer l'un des miens. Je l'ai laissé inconscient, caché derrière des bennes, dans un renfoncement de la ruelle, afin qu'on ait moins de chances de le voir.
Par chance, on avait attiré personne à cause de notre combat. Je revins vers la maison vers... 18h ? 18h30 ? Et alors que j'entrais sur le terrain, je vis au loin, dans la forêt, une silhouette louche. Sans réfléchir, je rentre à la maison, saisit un fusil à pompe rangé dans ma chambre et sort affronter la silhouette.
Je m'approche, et je constate qu'il s'agissait d'un vampire, âgé vraisemblablement de plusieurs décennies, j'arrivais à ressentir sa force, qui allait s'en prendre à une louve.
Moi, vivant, personne ne s'acharnera de la sorte sur un lycan devant moi !
Je vise l'épaule du vampire, qui était totalement concentré sur sa proie. Il me remarqua trop tard, le coup venait de partir et comme j'étais à 6 mètres, il se prit la douille dans l'épaule gauche.

Peu importe que tu sois un vampire, un lycan, un sorcier ou un livreur de pizzas, une douille de fusil à pompe, à une distance assez proche, ça fait mal.
Il avait pas apprécié mon coup. Il frappa d'un grand coup de pied la louve au sol, afin de la dégager et de se concentrer pleinement sur moi.
Je laisse tomber le fusil, laisse mes yeux rouges surgirent, et nous nous fonçâmes mutuellement dessus.
Un combat de force s'ensuivit, et il finit par me déstabiliser en réussissant à planter ses griffes dans la chair de mes avant-bras. La douleur, vive, me déstabilisa le temps d'un instant. C'était suffisant pour ce vampire afin qu'il m'assène quelques coups et me repousse brutalement d'un coup de pied. La louve s'était relevé, et avait ré-engagé le combat avec le vampire. Elle était douée, mais elle avait déjà été mise à terre par ce vampire, et il semblait encore plus remonté qu'avant.
Il renvoie la louve contre un arbre.
Il sourit de manière sadique, et là, je le sens... Elle arrivait... Elle n'attendait que ça...
Je commence à entamer ma transition bestiale. Je pousse des grognements de douleurs, alors que je commence à me contorsionner légèrement dans la douleur, mes os commençaient à craquer.
J'attirais l'attention des deux autres, alors que je me relevais difficilement. La douleur était lourde, ma musculature se gonflait à vue d'œil, ma pilosité apparut de manière massive et hâtive. Mes oreilles s'aiguisaient, mes yeux commençaient à sur-briller de plus belle.
Le vampire aurait pu profiter de ma phase pour m'attaquer, mais il semblait à la fois apeuré et abasourdi de ce qui se déroulait sous ses yeux. La louve n'était pas en reste, elle ne comprenait pas non plus.
J'étais en pré-forme bestiale, mes souvenirs n'étaient alors pas totalement altérées, mais j'étais bien plus primitif que sous forme humaine.
Je pousse un hurlement de rage, qui ne manqua pas de faire reculer le vampire.
De ma voix déjà modifiée par ma forme, je scande de manière primitive au vampire :
"TU. VAS. MOURIR !"

Je le charge, ne lui laissant pas le temps de réagir. Il tenta de me stopper, mais cette fois, le rapport de force n'était clairement plus d'égal-à-égal... Je le repousse aisément, l'envoyant à terre. Il ne perds pas de temps pour se relever, et essaye de m'asséner des coups. Je les bloque sans broncher, profitant de quelques ouvertures pour lui donner des coups de griffes, le tailladant assez profondément, le défigurant même au passage. Je le saisis à la gorge et le soulève dans les airs. Puis je finis par l'envoyer s'abattre violemment contre un arbre. Je ne lui laisse pas le temps de souffler que je le ressaisis à nouveau à la gorge. Je le relève contre l'arbre, j'écarte sa tête violemment et je le mords avec une force féroce.
Il était désormais condamné. Je vis son corps s'arrêter d'être animé...
Il était définitivement mort.
Je me retourne vers la louve, toujours emporté par ma rage, et je lui dis avec violence :
"TOI..."
Je m'approche d'elle, et à chaque pas que je faisais, j'essayais de reprendre le contrôle. A chaque pas, je revenais vers ma forme humaine. A 6 pas d'elle, je suis de nouveau humain.
J'étais torse nu, étant venu sans mon blouson, qui est à la maison, mon haut était bousillé.
Je regarde la louve, et avec beaucoup moins d'agressivité, mais sans manquer de fermeté, je lui demande :
"Qui... Qui es-tu..."
Ce n'était pas ma forme bestiale, mais j'étais légèrement fatigué d'avoir entamé cette transition. Je n'avais pas besoin de dormir, mais il allait me falloir facilement quelques minutes pour souffler un peu.
Je m'appuyais d'un bras contre l'arbre, ne perdant pas la louve des yeux alors que je reprenais doucement mon souffle et mon énergie.