Comme je l'avais prédit; ma rencontre avec ma supérieur se déroula relativement mal. Je tentai de garder mon calme et de m'expliquai du mieux que je pus; mais il n'y avait aucune explication face à mon comportement typiquement enfantin. Elle se dit très déçu de moi et ça se comprend. Malheureusement, un comportement de la sorte est très mal perçu dans le domaine des soins et sanction est nécessaire lorsque ce genre de chose se produit, même si ce n'est pas arrivé à l'hôpital. Je me mords l'intérieur des joue, alors que je n'arrive pas à soutenir son regard, honteux de mon geste, mais tout de même satisfait de ne pas lui avoir briser 2 ou 3 côtes, ma sanction aurait été pire. Selon un code d'éthique mis en place pour les jeunes comme moi, ce genre d'agissement ma vaudrais une suspension de 3 mois, mais comme le personnel est restreint et que, indéniablement mon aide est bien reçu, elle baisse ma punition à une suspension d'un mois, histoire de me faire réfléchir à mes actes et que ce genre de choses ne se reproduisent plus. Je crois que ça aurait été différent si je m'étais battu à l'hôpital, je ne pense pas que j'aurais toujours le droit de pratiquer ma profession. À ma sortis du bureau, je croise Eliott et lui explique la situation. Celle-ci me fait un sourire et rigole un peu, disant qu'elle aimerait bien voir 2 charmante demoiselle se battre pour avoir son coeur. Je rigole un peu à mon tour et quitte la bâtisse pour gagner mon appartement.

Pendant ces quelques semaines, j'occupe mon temps avec le lycée, les transformations lupines ainsi que des films et des séries. J'en profite également pour rattraper mon retard dans mes cours et heureusement pour Josh, il me laisse tranquille et j'en fais pareille. Je me rapproche un peu de Clara et de ses amies avec lesquelles je dine parfois, sans plus. Je n'éprouve rien pour elle et elle s'est rendu à l'évidence, à force de me voir observer Lia avec le regard qui dit que je serait prêt à lui donner la Lune s'il le fallait, que mon coeur était déjà pris. Cependant la relation d'amitié entre nous ne lui dérange pas et je suis capable de discuter avec les demoiselles normalement, même si je n'ai pas trop envie de me faire copain copain. Par contre, j'ai vécu suffisamment de solitude et passé certains diner en leur compagnie m'empêche de trop réfléchir à Lia, alors ça me va.  Pendant ces quelques semaines, je laisse également les deux tourtereaux vivre leur idylle sans m'interposer entre eux; j'espère simplement que le jour où Lia se rendra compte que Josh n'est pas le bon pour elle arrivera bientôt. En classe, même chose, je garde mes distances envers Lia et en biologie lors de travaux pratique je me concentre sur la tâche, sans plus. La vie reprend, si ainsi puis-je le dire, son petit train train quotidien et il ne me faut pas beaucoup de temps pour regagner des notes supérieur à la moyenne ayant amplement le temps de me consacrer à mes études.

Cependant, j'ai beau tenter de garder mon sang froid, c'est pénible à chaque fois que je vois les deux amoureux faire acte de leur amour. Peut-être, qu'au final Lia a fini par développer de vrais sentiments pour lui ? Peut-être que Josh et elle sont devenus beaucoup plus intimes que je ne l'ai jamais été avec la jeune femme et si ça se trouve, il est peut-être même au courant de sa condition de métamorphe. Non, impossible, je pousse mes déductions un peu loin je crois. Je sais que je m'étais promis de la laisser vivre sa vie, de ne pas tenter trop brusquement de m'adresser à elle pour qu'elle change sa façon de me voir, mais je n'en peut plus de l'ignorer, de me buter à une Lia qui ne me porte pas attention. Alors cette journée là, à la fin d'un cours lorsque je me rendis à ma case pour y déposer mes choses et quitter pour la journée, n'ayant plus de cours, Lia était seule à son casier. Pour l'une des rares fois, son pot de colle ne l'avait pas accompagné, ou bien était-ce finalement fini entre eux ? Je ne sais pas et ça m'est égal. Cependant je pris mon courage à deux, puis je tente le tout pour le tout. Je referme ma case et croise mes bras, prenant appuie contre celle-ci, scrutant le regard bleu intense de mademoiselle Marshall avec un mince sourire. J'ai été sage ce dernier mois, je peux bien m'essayer? Le regard malicieux, mon sourire s'étire.

« Un seul rendez-vous, c'est tout ce que je te demande. Une ultime chance de te faire changer d'idée. Si je n'y parvient pas, alors je te laisse tranquille et je ne te le demande plus. Promis. » J'arque un sourcil, dans l'espoir que sa réponse soit oui.

Son soupire installe un léger stress en moi, de crainte qu'elle me repousse encore comme elle le faisait si bien il y a déjà 2 mois. Eh oui, déjà. J'ai de la difficulté à croire que le temps passe si vite et que il y a ce même nombre de semaines, je faisais acte d'une méchanceté que jamais je ne me suis pardonné. Cette brève pensée suffit à me faire un petit pincement au coeur qui sitôt disparait lorsque mademoiselle Marshall accepte ma proposition, bien que ça me semble être à contre-coeur. Mon sourire s'agrandit et je remarque ses mains vides. Allait-elle donc en cours sans cahiers ? Ou bien comme moi sa journée est terminé et j'ai donc le loisir d'emmener la mademoiselle pour une balade à l'extérieur ? J'hoche la tête en guise d'affirmatif.

« C'est clair! »

Cependant, quelque chose me chicote. Est-elle en train d'accepter un rendez-vous avec moi même en étant toujours avec Josh ? Je sais que ce rendez-vous ne veut rien dire, mais Josh pourrait le prendre très mal et je ne crains pour sa santé s'il apprend que je lui ai volé sa Lia. Cette perspective de voir le mioche dans un état dévasté me plait et j'efface toute petites parcelle de mon expression qui pourrait porter à croire à une certaine satisfaction sur cette idée, puis glisse mes yeux dans le regard azuréen de la jeune femme devant moi. Comme à chaque fois, je me perd dans l'intensité de celui-ci, émerveillé par l'effet captivant qu'on ceux-ci sur les miens. Il est difficile de quitter ces yeux une fois qu'on y plonge, c'est semblable à une plongée dans le grand bleu, j'imagine. Vaste, profond et y contenant des merveilles inimaginables. Je reste quelques secondes sans bouger, contemplant ce petit bout de femme en silence, un sourire illuminant toujours mon visage.

« Tu es disponible, là maintenant ? »

J'arque de nouveau un sourcil dans l'espoir de me vouloir convaincant. Enfin, je ne sais pas trop ce que j'essaie ou qui j'essaie de convaincre, moi ou Lia ? Que cette petite sortie vaut la peine et qu'elle ne le regrettera pas. Bref, je dis elle mais je dois me rendre à l'évidence que je tente de me convaincre tout autant que je tente de convaincre la demoiselle. Je suis tout de même un peu nerveux même si ce n'est pas dans mes habitudes. Cette idée me semble légèrement moins bonne maintenant qu'elle a accepté. Si ça trouve, je m'attendais à une réponse négative et je suis quelque peu pris au dépourvu. Dois-je agir comme si nous ne nous connaissons pas ? Jouer un genre de rôle pour tenter d'impressionner la demoiselle ? Je ne crois, j'ai l'impression que d'agir ainsi serait pire que bien. Et puis, hors de questions que je gaspille cette chance en faisant l'idiot. Elle doit voir que je suis le même Sam, celui qu'elle a connu avant cette soirée fatidique et je vais mettre tous les astres de mon côté, j'en ai bien l'intention. Je lui présente mon bras et la regarde avec une petite lueur d'espoir dans les yeux.

« Puis-je ? »

C'est très Gentleman d'agir ainsi, n'est-ce pas ? Les femmes aime bien, normalement que nous fassions preuve d'un peu de galanterie. Et puis, je me fiche bien que Josh nous vois, même si j'admets que je ne saurais trop comment je réagirais face à sa vue. Croisons les doigts qu'il ne nous vois pas, je ne suis pas en état de perdre un autre mois de travail; j'ai bien besoin de cet argent et j'ai dû resserrer la corde un peu au niveau de mes finances dernièrement, donc disons que d'une certaine façon, je suis aux anges que lia ne veule rien d'extravagant, je n'aurais pas nécessairement eu les moyens de payer pour un repas au restaurant. Commençons par nous rendre à l'extérieur, ensuite nous mettrons en perspective les possibilité qui s'offrent à nous pour qu'elle change sa manière de me voir. Aller Lia, je te promets que tu ne sera pas déçu.

Cette journée avait, comment dire, drôlement commencé. D'abord, c'est ma supérieur qui me réveilla avec une excellente nouvelle, m'annonça que j'allais pouvoir être de nouveau de service à l'hôpital après ces longues semaines à passer du temps avec moi et seulement moi, me disant qu'elle m'avait placer sur l'horaire pour demain. Je ne vous cacherai pas que ce téléphone, aussi banale puisse-t-il être, emplit mon intérieur d'une certaine chaleur. Après tout, j'ai bien aimé ce moment de repos mais le train train mouvementé du milieu hospitalier me manquait énormément. Toujours de nouvelles façons de se surpasser, sans jamais avoir à faire aux même cas, jours après jours. C'est très valorisant et je crois qu'au fond, cette petite partie de ma vie prend beaucoup plus de place que ce que je n'aurais pu le penser. Ensuite, comble de mon bonheur, je ne vis pas Josh tourner alentour de Lia, et ce, la première fois que je l'ai entre-vue dans les couloirs ce matin et en ce moment-même, à mes côtés. Double victoire pour moi. Triple, devrais-je dire puisqu'à mon étonnement; cette dernière accepte mon ultime rendez-vous. J'esquisse un mince sourire légèrement déçu lorsqu'elle refuse mon bras et enfonce mes mains dans mes poches. Croyez-moi, c'est mieux ainsi. Sinon qui sait ce dont j'aurai envie de faire ? Peut-être bien glisser mes doigts dans les siens ? Et je sais que Lia n'approuverait pas, peut-être même serait-ce suffisant à la faire tourner les talons et m'abandonner alors que nous n'avons même pas encore quitter le campus scolaire.

Elle m'emboite le pas tandis que nous nous faufilons entre les autres étudiants dans les couloirs pour gagner la sortie, comme si nous n'étions que deux jeunes parmi tant d'autres qui n'ont plus de cours pour le reste de la journée. Nous ne mettons pas beaucoup de temps à quitter le lycée, prenant instinctivement la direction de la ville, ainsi peut-être se sentira-t-elle plus en confiance et pourra ainsi voir que je ne fais rien dans le but de la blesser à nouveau. Et puis, à ces temps-ci de l'année, la ville est suffisamment chaleureuse, l'atmosphère qui y règne semble quasi féérique. Nous marchons d'un pas tout de même lent, restant chacun sensiblement au même niveau que l'autre lorsque, hésitant je me lance enfin.

« Merci, d'avoir accepté. j'étais certain que tu me rejetterais encore. »

Je regarde devant moi, mais mon visage est plus bas. Je n'ai pas cette fierté qui m'a donné un air désespéré avant mon départ. Cette dernière n'as pas disparue, seulement… certains moments me sont plus sensibles. Après tout, que me resterait-il, si je n'avais plus aucune fierté ? Je n'aurais plus rien à perdre, ce serait pire que de toucher le fond. Enfin, je dis ça mais c'est ainsi que je me sentais entre ces 4 murs gris, sans vies. Je n'avait plus une once de fierté à mon arrivé, je me sentais seul, honteux, amèrement répugnant. Mais les travailleurs sociaux m'ont beaucoup aidé, et cette même fierté qui m'habitait m'habitude toujours, seulement parfois, comme maintenant, dans des moments où je me sens plus vulnérables et ceux-ci sont toujours en présence de Lia, mon regard ce veut moins confiant, plus incertain. Malgré tout, je ne peux m'empêcher de chercher son regard. J'affiche un mince sourire. Sa beauté me déstabilise. Comment fait-elle pour être aussi magnifique sans avoir à passer des heures à s'arranger devant une miroir comme certains célébrités qui nous font baver à la télé ? Je me retiens de lui passer ce commentaire, je ne crains que ce soit trop tôt dans le processus pour la reconquérir. Nous passons devant un café et l'odeur de la caféine attire mes nasaux. Je m'immobilise et juge Lia du regard.

« Tu m'as dit rien d'extravagant. Serait-ce too much de t'offrir quelque chose à boire ? »

Je scrute chacun de ses iris, cherchants à trouver je-ne-sais-trop quoi, mais leur bleu si intense m'hypnotise. Aller, un petit café, ce n'est pas trop, n'est-ce pas ? Et puis, l'hiver qui s'amorce amène des températures plus froides, ça me fera du bien. Sans toutefois attendre sa réponse, je pousse la lourde porte pour entrer chercher de la chaleur dans la petite bâtisse, lui tenants la porte au passage pour la laisser entrer avant moi.  

Ce matin, jamais je ne m'étais douté que Lia accepterait de sortir avec moi. Enfin, par sortir avec moi je veux bien évidement dire : marcher dans les rues en essayant de rester le plus distant que possible de moi, évitant à tout prix de me frôler, ne serais-ce même qu'une fraction de seconde en slalomant entre les autres que nous croisons, préférant nous diviser que de passer du même côté. Je ne fais pas de cas face à son attitude étrange, mais je me dis que rendu là, à essayer de demeurer aussi loin de moi (disons autant sur le mentale que sur le physique), elle aurait simplement dû refuser de passer ce moment en "ma compagnie". De plus, le silence qui s'est installé confortablement entre nous n'arrange en rien ma cause. Je me demande donc pourquoi est-ce qu'elle a dit oui, puisqu'actuellement je n'ai pas l'impression qu'elle veuille me pardonner, que je puisse faire partit de sa vie au moins en tant qu'ami. Ça me suffirait, d'ailleurs. Je suis loin d'être un jeune homme exigent et j'admets que ça me met un peu mal à l'aise d'être le seul qui veut réparer son erreur. Et je sais que c'est à moi de faire tous les efforts du monde, j'en suis fort conscient. Mais à quoi bons faire des efforts si la personne concernée montre par ses actes qu'elle fait la sourde oreille ?

Je passe une main dans mes cheveux. Je ne saurais dire si c'est par agacement ou tout simplement parce que je ne sais pas comment lancer la discussion, incapable d'avoir une discussion longue actuellement avec la jeune femme, comme elle réponds de façon très brève. Est-ce que je m'y prend mal ? Suis-je trop entêté ? Trop accaparant ? Nous continuons notre marche déambulatoire sur les trottoirs dans ce même silence qui, malgré tout, ne me gêne pas. J'essais de ne pas me montrer trop tannant, soutenant envers elle et essais de ne pas trop la regarder mais j'en suis incapable. Son teint en lumineux, radieux depuis quelques temps et j'aimerais dire que j'en suis la cause mais ce n'est pas la cas. J'imagine que Josh en est pour quelque chose, peut-être que finalement elle s'est autorisé à l'aimer ? Ou bien a-t-elle simplement développer des sentiments pour le jeune homme, c'est possible aussi. Je déglutis, songer à Josh donne de l'énergie à ma rage envers lui, et bien que je me sois tenu tranquille envers ce dernier puisqu'il n'en vaut pas la peine, cette rage contre lui n'as pas disparu. C'est étrange, ce que les hormones et la lune peuvent faire sur mon organisme, instaurant une certaine animosité en moi. Si ainsi puis-je dire. Lorsque nous arrivons devant le café, c'est comme si ce dernier avait lu dans mes pensées puisque je me disais justement qu'un breuvage pourrait être sympa.  Lorsque je propose à la demoiselle d'entrer pour en prendre un, elle se contente d'un bref d'accord et passe devant moi lorsque je lui tiens la porte. En bon gentlemen, mon regard demeure à la hauteur de son visage et je retiens mon air lorsqu'elle passe, comme si c'était une manoeuvre vraiment risqué que de m'autorisé à humer sa douce odeur.

À l'intérieur, la chaleur de l'endroit ne me fais que bien peu d'effets et j'imagine qu'à Lia aussi puisque nous sommes dans la même conditions particulière et que le froid n'est pas un réelle problème pour nous. Nous prenons place dans la file et rapidement notre tour arrive. Lia commande d'abords et alors que je me demande un simple café noir de petit format, elle s'empresse de déposer de l'argent. Encore une fois, son geste m'agace. Je ne suis pas cassé financièrement au point d'être incapable de payer un breuvage à cette femme que je ne sais même plus comment qualifier. Ai-je la permission de dire que nous sommes en quelques sortes des copains ? Ou bien dois-je me contenter du terme froid "connaissances" ? Je ne passe aucun commentaire, je crois que ce serait de me tirer une balle en pleins pieds et je n'ai pas envie de me chicaner avec le demoiselle. Peut-être même que je me fais des idées, qui sait. Mon attention se reporte sur la commis qui me tend mon breuvage et j'indique à cette dernière que je règlerai mon du par carte. Naturellement, je quitte le petit commerce pour laisser la place à d'autre d'y entrer, l'odeur du café emplit alors mes nasaux et me permet de ne pas trop me soucier du comportement distant de Lia. Je porte la boisson chaude à mes lèvres et m'y brûle légèrement le bout de la langue lors d'une tentative d'y goûter. Ce sera plus sage de patienter un peu que la boisson refroidisse, de toute façon je n'ai jamais aimé boire des cafés trop chaud. D'une main, je tiens le contenant alors que j'enfonce l'autre dans ma poche, ainsi Lia n'aura pas à user de toute ses ressources pour ne pas me toucher si risque de collision il y a. Comme je ne sais pas par où commencer afin de lancer la discussion, je me lance avec un sujet qui ne me plait pas vraiment, mais en même temps… je crois que je ressens un peu le besoin de savoir si elle est toujours heureuse avec son petit-copain.

« Alors…comment est-ce que ça va avec Josh ?»

J'use de toute ma force afin de ne pas prononcer d'une manière étrange son nom, tout en essayant de garder la plus grande partie de mon attention sur le paysage qui s'offre à nous.

« Et tu sais… j'aurais pu payer. Le café. »  

À ces mots, j'en prend une petite gorgé, peut-être en guise d'une certaine protection. Ainsi je ne parlerai pas, lui cédant place et je m'évite de trop parler et de me mettre Lia à dos.

Le vent virevolte en toute délicatesse entre les gens, apportant toujours plus de féérie au moment présent tandis que plusieurs habitants profitent de la température pour se divertir en ville. Soit, ce pourrait bien être notre cas actuellement, mais j'ai l'impression que Lia a accepté ma proposition dans l'ultime but de me décourager et que je la laisse finalement tranquille après cette journée. Honnêtement…je ne sais pas trop quoi en penser. Je veux dire… si son intention, dès le départ était simplement de m'empêcher de tenter de me racheter et de tout simplement faire un x sur moi, pourquoi ne pas avoir été clair, explicite et ne pas être passé par mille chemin dont celui de me donner un peu d'espoir ? M'enfin, je la comprend. Je suis conscient que ce ne doit pas être facile d'essayer de me laisser me repentir, après tout l'horrible mal que je lui ai causé. Et en même temps, j'aimerais tellement pouvoir revenir sur cette soirée là, lui faire comprendre que je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé dans mes neurones à ce moment et lui prouver que je suis bien le jeune homme qu'elle a côtoyé des mois durant. Mais comment ? Même la petite voix qui me guide parfois dans mon esprit ne semble pas s'être rallié à ma cause pour cette situation. Sans le vouloir, un mince soupire s'échappe de moi et j'exécute un léger hochement de tête lorsqu'elle m'avoue qu'elle n'est plus avec Josh.

Mon cerveau met un petit moment à réaliser, encaisser les mots que la jeune femme au regard océanique vient de prononcer. Un instant, je crois être en train de rêver de me mord le bout de la langue avec mes dents pour m'en assurer. Je ressent bel et bien une légère douleur au contacte de mes dents contre celle-ci…ce qui veux donc dire que non, je ne suis vraiment pas en train de rêver. Intérieurement, une faible chaleur s'empare de moi et croît en quelque sorte mon espoir quant à notre recommencement. Cependant, elle ignore complètement ma remarque et ceci me fait reculer d'un pas. Mentalement parlant, bien entendu. Ça me donne l'impression que malgré leur rupture, elle est effectivement passé à autre chose et que ma présence dans sa vie n'est donc plus utile, de quelque façon que ce soit. Un petit pincement s'installe confortablement à mon coeur, ayant décidé d'y élire domicile pour un certains temps. Afin de ne pas laisser un nouveau silence gênant s'introduire entre nous, je réponds à la jeune femme avec aisance, m'exprimant d'un ton de voix calme, posé.

« Super alors, si tu es heureuse ainsi.

J'intègre un mince sourire à mes mots et glisse mes yeux vers elle, une main dans les poche et l'autre toujours occupée à tenir mon café dont l'odeur camoufle celle irrésistible de la demoiselle. Non mais, pouvez-vous me dire comment suis-je censé lui résister ? Faire comme si je ne ressentais rien malgré la distance que je la laisse gagner, sans rien faire, comme un faible ? J'ai le sentiment d'être à court de ressources. Je croyais que cette ultime date allait être une bonne idée, sur le coup. Mais désormais que nous y sommes, je me sens un peu intimidé par l'attitude de la charmante demoiselle, je ne sais pas vraiment comment agir, hormis d'agir en étant moi-même, mais elle ne me laisse pas la tâche facile puisque je suis incapable de faire preuve de toute marque d'affection envers sa personne : elle me repousse instantanément. Avançant à un rythme relativement lent, je me contente de placer un pied devant l'autre et porte mon regard sur quelques boutiques qui défilent toujours à nos côtés. Désormais que mon cerveau à bel et bien saisie la véracité des paroles de Lia quant à sa feu relation avec Josh, j'ai beau tenter de ne pas y penser, je n'arrive pas à faire taire ma curiosité vis à vis celle-ci. L'envie de la questionner sur leur relation me brûle le bout de la langue. Peut-être est-ce pour savoir si elle était plus heureuse avec lui qu'elle ne l'était lors des moments passés avec moi, ou bien est-ce simplement par pure jalousie ? Mécanisme de défense masculin désagréable qui cherche à se prouver à lui-même qu'il est mieux que cet humain ? Je ne saurais le dire et pour éviter d'avoir à désamorcer la bombe LIAMARSHALL, il est préférable que je garde mes lèvres fermés. Je prend donc une gorgé de la boisson chaude qui vient réchauffer mon oesophage afin de tenter de calmer ma curiosité et ainsi m'éviter une erreur… mais je suis incapable de faire comme si j'étais indifférent face à l'annonce de leur rupture.

« Ça fait longtemps que vous n'êtes plus ensemble, Josh & toi ? »

Une mince vague m'apporte un peu de regret lorsqu'elle touche terre. Peut-être aurais-je simplement dû me mêler de mes affaires et enchainer sur un autre sujet de conversation ? Quelque chose de plus personnel à nous deux ? Un bref instant, je m'imagine sur cette chaise froide, assis autour de tous ces inconnus avec qui nous discutions tous les après-midis. Et par discuter, je veux bien sûre dire devoir être là et parler seulement si le coeur nous en disait. Je revoit ce psy, tenter de nous amener à réfléchir sur nous-même, sur qui nous étions avant de plonger en enfer. Malheureusement, ces exercices ne furent que très peu concluant sur moi, préférant le mode un-à-un dans son bureau avec lui. Mon passé n'est pas très rose et ce dernier, lorsque j'y songe trop en profondeur, ravive la brûlure des cicatrices, m'empêche presque d'aller de l'avant sur certains aspect du Samuel que j'étais, que je suis aujourd'hui. J'y revois ce plafond froid, ces mures ternes et sans vies, tout comme le regard des autres participants de la cure et tente de chasser cette vision en tournant un peu ma tête vers la dame. Ses cheveux bouge en rythme avec son corps, donnant un effet d'ondulation à chaque pas. Son visage, bien que toujours aussi magnifique, me semble préoccupé par je-ne-sais-quoi. J'aimerais tellement lui dire qu'elle peut tout me dire, qu'elle peut me faire confiance. Qu'il n'y a pas de secret à avoir entre nous, mais je n'y arrive pas. Je ne peux pas. Pas après ce que je lui ai fait vivre il y a déjà de cela quelques mois et dont j'en fais encore des cauchemars parfois. Comment sommes-nous censés avancer dans la vie, tourner la page si chaque petits détails de quelqu'un, de quelques choses nous replonge dans le passer ? Je me mords la lèvre, réalisant que mon regard ce veut peut-être un peu trop insistant sur elle. À l'arrière plan, j'essai de me concentré sur le sons nous entourants. Mon ouïe capte le gazouillis d'un oiseau et instinctivement, par réflexe je crois, je suis le magnifique oiseau du regard lorsqu'il passe devant nous et se pose sur une branche. Ils semblent si léger, si libre. Aucunes restrictions : ils peuvent aller où ils veulent et fuir la communauté tant qu'il le désire, tel les cours d'eau glissent vers les fleuves. Je m'immobilise un peu, histoire de mieux détailler l'animal volant et toujours en le regardant, m'adresse à la jeune femme.

« Tu aimes les oiseaux, Lia ? Mon visage descend vers elle, un petit sourire s'installe sur mes lèvres. Ils me font un peu penser à toi, maintenant que j'y pense. Ils sont captivant, légers et brillent de par leur liberté. Ça doit être cool, de pouvoir voler. Tu ne crois pas ? »

Je soutiens son regard, analyse chaque détails de celui-ci afin de ne pas en oublier une miette, dans le cas où ce moment en sa compagnie se dévoilerait être un échec et que je devrais faire une croix sur la jeune femme. Je refuse d'oublier les sentiments, la chaleur et les frissons que me procure ce visage. Je ne me le pardonnerais pas. J'observe un bref instant l'ange ailé, puis reprend la marche au même rythme. Dans ma tête, je me dis que comme cela risque d'être mon dernier rendez-vous avec elle, pourquoi pas ne pas la laisser choisir ce dont elle aurait envie de faire ? Le regard malicieux, avec des aires un peu malcommodes, mes yeux ne font que glisser vers la louve.

« Alors, mademoiselle Marshall… comme ceci est probablement mon dernier rendez-vous avec vous, me feriez-vous l'honneur de décider ce que vous aimeriez faire ? Ainsi, peut-être aurais-je la chance d'obtenir un second.

Je lui fais un petit clin d'oeil. Même si son attitude distance et sa façon de me fuir comme la peste me déplait, ce n'est pas une raison de me laisser abattre et d'agir en chien battu. Aller Sam, tu es fais plus fort que ça! Je dois lui montrer que je suis toujours le même Wallace, que cette histoire d'horreur n'aurait jamais dû arrivé et que je suis désolé. Mais inutile de revenir sur le sujet, je sais que Lia ne m'as toujours pas pardonné et elle mérite d'avoir tout le temps qu'il lui faudra pour le faire, à défaut qu'elle ne le fasse jamais. Et puis, si jamais je me bute à un mur, alors je pourrai toujours tenter de refaire les scènes de 50 premiers rendez-vous, avec Drew Barrymore et Adam Sandler.

Appréciant l'air frais dans mes poumons, Lia m'explique qu'elle n'est plus avec lui parce qu'elle n'avait simplement pas de sentiments et que ce ne serait pas vraiment gentil d'entretenir chez lui un quelconque espoir sur une relation qui, dès le départ, était vouée à l'échec. Je me contente d'hocher la tête pour acquiescer ses paroles, jugeant inutile d'en ajouter une couche : soit ma façon de penser face à la situation, ou encore mon humble avis sur sa personne. De un, elle s'en fou complètement de ce que je peux bien penser et ça se comprend. De deux, je ne vois pas vraiment l'intérêt de lui partager le fond de ma pensée sur le jeune homme. Elle sait très bien que nos rapports ne sont pas les meilleurs et notre petite échange musclé en est une grande preuve. J'ai garder mon sang froid en sa présence simplement pour ne pas gagner des semaines supplémentaire sans travail, et donc sans revenues pour payer mes choses. Et parce que je suis beaucoup plus intelligent que lui, il m'est donc inutile de m'abaisser à sa hauteur et de laisser les hormones masculines contrôler mon comportement. Par la suite, après l'apparition de ce petit oiseau si fragile, Lia et moi nous arrêtons un moment pour observer l'animal. Le mince sourire, vrai, qui se glisse naturellement sur son visage apporte une vague de chaleur en moi. Je paierais chère pour la voir toujours ainsi. Si zen, à admirer sa beauté par le reflet d'un volatile. La jeune louve approuve mon questionnement, disant qu'en effet ce doit être bien de pouvoir prendre son envol. Nous reprenons cependant notre marche, brisant en quelque sorte la magie spontanée du moment et intérieurement je me frappe d'avoir gâcher ce moment en mettant un pied devant l'autre. Tout comme je me déteste d'avoir proposé à Lia de choisir pour une activité, prétendant au rendez-vous parce que les paroles qui ont suivis les miennes sont dures, froides et je n'ai même pas le temps de placer un mot que cette dernière me dévoile le fond de sa pensée.

Avec rudesse, elle me demande de la laisser tranquille, que mon ultime chance de regagner un semblant d'amitié avec elle vient d'être gâcher. Mon coeur s'arrête, mon souffle aussi d'ailleurs. Pendant ces quelques secondes où la jeune femme s'exprime sans filtres, avec la plus stricte vérité du fond de son coeur, je reste là comme un idiot, à la regarder sans réagir. Je me contente de la laisser parler sans intervenir. De toute façon, je serais incapable de placer mot, elle m'en empêcherait c'est certain. Les paroles qu'elle prononce me déchire le coeur en miettes. Cette haine qu'elle ressent envers-moi ce trouve en fait être ses sentiments qu'elle préfèrerait voir disparaitre. L'univers semble arrêter de tourner un bref instant, je cherche ma salive mais je ne parviens pas à la trouver alors que sa chevelure blonde s'éloigne de moi, sa voix commençant à se tordre.

J'ai mal. Je ne me sens pas super bien mais je ne peux pas simplement rester ainsi, tourner les talons et perdre cette chance de lui montrer celui que je suis vraiment. Tout du moins, celui que j'aimerais vraiment être : un jeune homme qui n'abandonne pas si facilement, qui persévère et s'accroche aux choses auxquels il tient. Dans ce cas là, la chose importante, eh bien c'Est Lia. Mais vais-je me prendre une baffe en pleine gueule si je lui cours après ? Si je refuse de la laissé s'en aller, partir sans même se retourner ? Suis-je ainsi, rien qu'un faible ? Une tornade de questions s'entre-choc dans mon esprit, me laissant figé sur place. Tout ce passe pourtant tellement rapidement, c'est étrange.

J'expire; un pas vers l'avant s'effectue.

Tel un mécanisme de défense, mes muscles s'activent automatiquement et rapidement je me met à la poursuite de la jeune lycanthrope. C'est hors de question que je la laisse gagner. Pas cette fois. J'ai joué selon ses propres règles les dernières semaines : je me suis tenu à carreaux. Je lui ai laissé tout l'espace nécessaire possible et je me suis mêler de mes affaires, me contentant d'être un bon partenaire de laboratoire sans chercher à me rapprocher d'elle, occupant mon temps libre de mon côté. Pendant ces quelques semaines sans travailles, il m'a été horriblement difficile de ne pas songer à son doux visage, au son mélodieux de sa voix dans mes oreilles. Je me suis retenu de toute mes forces pour ne pas aller chez elle, cogner à sa porte rien que pour voir son regard tendre (ou froid au vue de ses sentiments). Désormais, les nuages semblent s'éloigner et maintenant je comprend pourquoi le jour où Josh et moi avons usés de nos poings, elle m'a prêté son chandail pour cacher mes vilaines cicatrices. Je comprend pourquoi elle faisait tout pour m'éloigner; luttant probablement de toute ses forces pour ne pas laissé ses sentiments pour moi l'envahir; de crainte que je ne la détruise à nouveau. Mon coeur saute quelques battements; probablement le stress. Une main attrape son bras, la retourne tandis que l'autre s'empare du seconde bras. Haletant, je me met à sa hauteur et cherche ses yeux. Mes joues rosés, le regard effare, effrayé des centaines de solutions possible face à la situation, mes mains descendes jusqu'à ses poignets. Je n'exerce aucune pression, je n'ai pas envie d'être celui qui la blessera à nouveau. Je refuse. Rapidement, les mots s'enchainent.

« Lia, s'il te plait.. »

Je sais que j'avais promis de ne plus l'embêter si tel était son souhait aux suites de cette petite sortie; mais désormais cette promesse me semble si lointaine et impossible à être tenue. Au pied du mur, je ne peux m'empêcher de l'escalader pour passer par dessus. Au moment de mon ascension, se sont des mots empreints de désespoirs et d'espoirs à la fois qui s'entre-mêlent, qui sortent de ma bouche.

« Je suis désolé. Je m'excuse. Je n'avais aucun droit… aucun et tu as raison à cent pour cent. Et je sais que j'ai promis… mais je ne peux pas juste abandonné. Pas après ce que tu viens de me dire. Lia… »

Je passe d'un oeil à l'autre, j'ai l'impression de manquer d'air.

« J'ai passé ses deux mois à songer à mon erreurs entre ces 4 mures ternes, sans vie. Je n'ai pas cessé de penser au pourquoi du comment ai-je agis ainsi. Pourquoi t'aie-je fait subir ça et malgré toute les thérapies, les drogues injectés… jamais je n'ai su avoir de réponses. C'est ce qui me tue en fait. Peut-être que tu as l'impression que j'agis comme s'il ne c'était rien passé, et j'en suis désolé si ça te blesse mais, je suis conscient du mal que je t'ai fait, très. Je… j'ai.. Lia… »

Mes yeux cherchent le sol un instant, j'ai besoin de poser mes racines et solidement, sans quoi je ne crains de m'effondrer si elle me rejette encore. Mes yeux bruns remontent vers le siens : captivants et pourtant emplit de haine.

« Je ne peux pas nier ce que je ressent pour toi Lia. Et… et..Je ne te demande pas de faire comme s'il ne s'était rien passé, j'en serais incapable. Mais. Est-ce trop espérer que te demander de réapprendre à me faire confiance ? Je t'aime Lia, sincèrement. Oui je l'ai réalisé tard, et j'ai détruit ton coeur. Mais je m'en veux, horriblement. J'aimerais vraiment être apte à recoller les morceaux, t'aimer à ta juste valeur. »

Ma voix s'affaibli. Se casse un peu tandis que mes yeux me montre en souvenir cette fatidique scène où je lui dit avec une voix glaciale que je ne me connais pas qu'elle aurait dû mourir avec le restant de sa famille. J'inspire et ferme les yeux avant de continuer sans lui laissé le temps d'ajouter quoique ce soit.

« Je suis conscient que c'est de te demander de faire un effort surhumain, que tu auras toujours cette crainte que je te brise à nouveau le coeur. Et ne me demande pas de te laisser plus de temps… je sais très bien que même le temps ne peut guérir les blessures les plus vives. » Je fais une pause. Me recule d'un pas pour lui laissé de l'espace. Les paroles qui suivent sortent sous forme de murmure, plus faible encore. « Pas une journée ne passe sans que quelque chose me rappel mon erreur, me hante. Mais jamais ce ne sera aussi hard que la douleur que tu peux ressentir… s'il te plait, Lia… je saurai être patient. J'ai simplement besoin d'un signe.. un petit quelque chose qui me montre que je ne me bat pas dans le vide. »

Je me trouve ridicule. J'ai l'impression de n'être qu'un vulgaire pion à nouveau, parmi tant d'autre sur l'échiquier. Je sais que ma fin approche. Et je sais que je ne sers qu'à être au front : avancer en premier, mourir en premier. Malgré mon respire rapide, mon pouls semble s'être calmé. J'ai presque l'impression de sentir mon sang bouillir dans mes veines, rongé par la peur du rejet imminent. Peut-être en ai-je trop dit. Peu-être. Mais au moins j'aurais dit la vérité et je pourrai quitter Fearwood sans regrets. Parce qu'évidement, je suis arrivé ici après la jeune femme, alors c'est normal que ce soit à moi de m'en aller et non à elle. À part elle..rien ne me rattache à cette ville. Je pourrai aisément terminer mes études ailleurs et obtenir un poste dans un autre hôpital, ce n'est pas le personnel qui manque dans ce domaine. Mon coeur se serre, la pression monte à nouveau. Je me mords la lèvre alors que mes mains se décontracte d'après ses poignets. Je retiens l'envie de la serrer dans mes bras; lui murmurer que tout va bien aller; que nous sommes forts et surmonterons cette montagne; passerons au travers ce nuage noir. Mais un bref instant, j'en doute.

L'espace d'un instant, c'est comme si le monde venait d'arrêter de tourner. Je m'apprête à faire possiblement quelque chose qu'elle ne me pardonnera jamais : c'est à dire de ne pas la laisser tranquille. Je refuse. Je ne peux tout simplement pas. Lorsqu'elle me laisse en plan, envahit par la colère et qu'elle tourne les talons, un choc, une pseudo explosion se produit dans mon esprit et tous mes muscles s'activent pour ne pas la laisser se défiler aussi rapidement. Le gobelet de café que je tenais dans l'une de mes mains tombe aux oubliettes. Sans même regarder, je l'envoie en vol plané direction ce qui, du coin de l'oeil, me semble être une poubelle sans même que celui-ci ne touche quelqu'un. Et je m'élance. Mon corps bouge dans sa direction, propulser par l'envie irréfutable de vouloir être en sa compagnie. Ne pas vouloir l'abandonné malgré ses désirs. Et si elle se trompait ? Si en fait, me repousser à l'instant comme elle l'a si bien fais ces derniers mois est en fait son ultime mécanisme de défense ? Peut-être qu'en fait, elle devrait m'affronter, continuer de me dire le fond de sa pensée aussi stupéfiant puisse-t-il être et ainsi mettre les choses aux claires une bonne fois pour toute ?

Probablement.

Ou peut-être que non ? Un doute s'installe une fraction de seconde, mais est rapidement dissipé lorsque ma main perçoit le contacte de sa peau, si chaude. Un frisson me parcours l'échine et sans attendre, quelque peu craintif de sa réaction, je lui fais part de mes ressentis. C'est le moment ou jamais, sans quoi j'ai l'intime impression que plus jamais elle ne me laissera la chance de l'aborder, de lui adresser la parole. Les mots que je prononce sont vrais. Sans l'ombre d'un doute, pas même une petite à l'horizon… les mots s'enchainent à tour de rôle, formant des phrases que jamais je ne pensais lui dire. Du moins, pas ainsi. Pas à ce moment précis. Je ne sais pas ce que je m'imaginais, mais chose certaine ce n'était pas de me mettre à nue en pleine rue, avec quelques passants à l'oreille perverse qui nous écoutent en passant. Que m'imaginais-je, en fait ? Un moment en tête à tête avec la jeune femme dans un endroit plus intime, où nous aurions pu discuter sans ce prendre la tête, laissant nos coeurs se dévoiler l'un à l'autre malgré la douleur que je lui ai fait ? Je ne sais pas. Et ça m'énerve. En croisant son regard une fraction de seconde, mon coeur saute de nouveau un battement. Suis-je si terrible qu'elle se refuse même de m'accorder l'attention que je crois mériter en m'ouvrant ainsi à elle après ces longues semaines ?

Encore là, je ne sais pas. La tension palpable entre nous à des kilomètres à la ronde attirerait n'importe quelle personne sensible aux énergies, j'en suis sûr. Lorsque ma peau quitte la sienne, un vide s'empare d'une partie de moi. Est-ce cela, ce sentiment étrange qui nous envahit. Celui qui nous donne l'impression qu'il manque une partie de nous, qu'est l'amour ? Et puis c'est définitif, la terre vient littéralement d'arrêter de tourner. Les petits yeux bleus de Lia qui se posent sur moi mettent pause à l'environnement qui nous entour. Mon coeur bat à vive allure et malgré mon assurance, le stress s'empare de moi. Va-t-elle pleurer ? Crier ? Fuir à nouveau ? Le fait de ne pas savoir me hante, me trouble.

Et puis, elle le fait.

Elle fait ce pas vers l'avant. Un tout petit pas qui me chamboule l'intérieur au grand complet. Jamais, même avec tous les astres alignés dans ma direction, je ne pensais que ce serait un pas vers l'avant qu'elle effectuerait, mais bien vers l'arrière. S'éloignant toujours plus de moi, agrandissant la distance et physique, et mentale entre nous. Mais non. Mes mains tremblent, jamais je ne me suis sentis ainsi et au fond, ça m'effraie un peu. Les mots qui sortent de sa bouche me percute avec autant de force que je crois être en train de rêver. C'est certain, c'Est un cauchemar. Enfin, un magnifique cauchemar où Lia me dit que si je suis en train de mentir, alors elle me tue. D'un coup, la tension qui avait pris possession de mon corps s'évacue, et les yeux qui me piquent, prêt à y verser quelques larmes tellement je ne m'attendais pas à la situation, un rire libérateur mais bref, s'échappe. Je fais également un pas vers elle et les mains toujours tremblantes mais, avec délicatesse une main se porte à son visage et mon pouce glisse quelques fois d'haut en bas, effleurant sa joue. Elle est chaude, douce. Mes iris passent d'un à l'autre; j'aimerais me noyer dans ce regard. Ma main se repli et mes doigts caresse l'arrête de sa mâchoire. Peu à peu, la vie autour de nous reprend. Mon pouls reprend un rythme normal et mon coeur se calme, reprend un battement bien frappé. Je me revoit, nous revoit lorsque nos lèvres se sont rencontrés pour la première fois et l'envie de les y rencontré une nouvelle fois me brûle. Je ne craint cependant que ce ne soit trop brusque, le mauvais moment pour le faire. Naturellement, ma tête se glisse sur son épaule et ma main qui, il y a une fraction de seconde se retrouvait pendante dans la vide s'accroche à son dos, y glisse tout aussi naturellement. Une vague de chaleur s'empare de mon être alors qu'avec une certaine force, je m'attache à Lia. J'ai peur que quelqu'un me pince et que je me réveille, perde ce contacte trop beau pour être réelle. Je serre son petit corps un instant contre le miens, m'imprègne de son odeur avant de m'éloigner un peu, gardant mes mains dans son dos. Mon visage, brillant par la tournure de la situation ne peux s'empêcher de ricaner faiblement une seconde fois.

« Je te creuserai même ma tombe, s'il le faut. »

Une joie intense, entremêler par la honte de l'avoir blessé s'empare de mon être. Je me demande comment est-ce qu'elle se sent à cet instant, quel party se passe dans sa tête. Je ne sais pas ce qui l'a fait s'avancer vers moi, mais je ne regrette pas qu'elle l'ait fait, aucunement. Jugeant que le moment est encore mal choisi pour embrasser ses lèvres tièdes, une de mes mains par à la recherche de la sienne et mes doigts se faufilent entre les siens, caressant le dessus de celle-ci du revers du pouce. Ma main libre replace une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille. Mon visage reprend une expression plus sérieuse, sans toutefois faire disparaitre la tendresse qui l'habitait.

« Je ne peux pas te promettre que tu seras toujours ma priorité, avec l'hôpital c'est impossible. Mais je vais tout faire pour ne pas te décevoir, petite louve. » Je me perds dans son regard,, un mince sourire se forme sur mes lèvres. Un petit silence plane entre nous, sans que ce ne soit dérangeant. Au bout de quelques secondes, mon sourire s'agrandit et d'un mouvement de tête, je lui désigne le trottoir devant nous.

« Et si nous poursuivons cette marche, pour commencer. Qu'en dis-tu ? »

La Lia Marshall que je connais, celle dont je sais pertinemment être tombé amoureux et avec laquelle j'ai passé beaucoup de temps en sa compagnie refait surface peu à peu. Cette même Lia qui réprimandait souvent mon côté plus fougueux, comme elle le fait présentement. Elle me note le fait que mon rire peut être déplacé, qu'il n'y a rien de drôle dans la situation. Comment lui dire que je le sais ? Mais qu'au fond, c'est plus fort que moi et tellement je suis heureux, surpris de la tournure de cette sortie, je ne peux qu'user d'une touche d'humour pour tenter d'alléger l'atmosphère ? J'aimerais figer le temps, avoir cette possibilité de jouer avec le sablier et demeurer dans ce moment longtemps encore. Nos deux corps à une certaine proximité, le chant des oiseaux en harmonie avec le vent dans les branches; accompagné d'un choeur humanoïde, agencé aux bruits de la vie quotidienne; voitures, magasins, train train journalier. Tandis que mon coeur reprend un battement régulier, je n'arrive pas à lui répondre. J'ai l'impression qu'il n'y a rien à ajouté à son commentaire hormis de lui offrir mon plus charmant sourire.

Elle n'a pas tort, cependant. Je suis persuadé qu'elle n'aurait pas de difficulté à signer mon arrêt de mort si jamais je la détruire de nouveau comme je l'ai fait. C'est en partie pourquoi il est hors de question que pareille situation se reproduise. Et aussi parce que je ne me le pardonnerait pas non plus; je mettrais probablement une grande distance le plus rapidement possible entre nous et si ça trouve, j'opterais pour une vie de canidé, à cent pour cent sauvage et peut-être bien que ma seule option serait de me laisser mourir de faim ? Mais non. Je le sais désormais et j'en suis persuadé; j'aime beaucoup trop cette petite blondinette pour la faire naviguer de nouveau sur le Fleuve menant directement en Enfer. Après notre étreinte, il est temps de reprendre contacte avec la réalité. Les bonnes choses ne sont pas toujours faites pour durer et bien que j'aurais passé de longues heures encore à l'enlacer, la cajoler et garder cette proximité avec la jeune femme, nous ne sommes pas seuls et l'endroit est horriblement mal choisis. Lorsque je propose à celle-ci de continuer notre petite sortie, elle se contente d'hocher la tête sans toutefois détacher sa main de la mienne.

La façon dont elle presse la mienne, où ses doigts demeurent accrochés aux miens me procure une étrange sensation. La manière qu'elle presse ma main me rappèle lorsque Elle et moi étions plus proche, lors de mes premières transformations douloureuses. Je tenais sa main avec la même fermeté, lui indiquant que quoiqu'il pouvait arriver, de ne surtout pas me lâcher. Malheureusement, j'avais beau être solidement attaché; ces vilaines transformations demeuraient instables et dangereuses, dans tous les cas elle me lâchait. Un léger pincement au coeur s'empare de mon muscle, donnant l'impression que ce dernier a de la difficulté à se contracter; pomper le sang dans mes veines. Et comme pour indiqué à la charmante bonde à mes côtés que non, je ne compte pas l'abandonné comme je l'ai fait cette soirée là, je presse à mon tour sa main. Raffermi le contacte. Sa peau est douce et la chaleur qui s'y dégage est agréable. Puis, un pas vers l'avant est effectué. Ensemble, main dans la main, nous avançons d'un pas léger, constant sur le trottoir. Nos épaules se frôlent parfois et ce mince contacte semble m'avertir que, comme lui, tout peut être très bref dans la vie. Que je dois faire attention. Intérieurement, je crois que je ne réalise pas la chance que j'ai d'être ainsi, côte-à-côte à la jolie jeune femme, main dans la main. Qui aurait cru qu'un jour, Lia me pardonnerait ? J'ai tellement rêver de ce moment… je l'ai tellement idéalisé, imaginer que je ne sais pas comment je dois agir. Faire comme si de rien n'était tout en lui montrant que je suis toujours le Samuel qu'elle a connu ? Ou bien manger une bonne quantité de croutes* afin d'obtenir un certain niveau d'estime de sa part ? Je n'en sais trop rien et sa question me prend un peu de court; à savoir où aimerais-je aller. Ma bouche s'entre-ouvre, un « eeeeh » incertain s'y échappe. En faite, cette journée… je voulais que ce soit Lia qui soit à l'honneur. Alors pourquoi diable devrais-je être le maître du jeu ? Je refuse de dépasser les bornes, aller au-delà de ses limites et me retrouver dans une situation qui me ferait reculer d'une bonne dizaines de pas.

« La décision te reviens, très chère. »

Mes yeux se pose sur elle en un mouvement latérale. Ses cheveux brille sous les reflets du soleil qui se trouve relativement haut au vue de l'heure qu'il est et son visage se trouve également éclairer, dans toute sa splendeur par celui-ci. Alors que ma main libre s'enfonce dans la poche de mon manteau et que mes doigts s'occupent avec une clé USB, quelques pièces de monnaies et probablement soit ma carte de crédit, soit ma carte de débit, je continue;

« À dire vrai, je n'avais pas vraiment établi de plan lorsque je t'ai proposé d'aller marcher. J'avais simplement envie de passer du temps avec toi en dehors de l'école. Alors, bella, à toi de guider nos pas vers l'endroit qu'il te plais. Mais avant.. »

Et alors que nous passons devant une boutique à viennoiseries, un sourire s'agrandit et je porte une expression malicieuse envers Lia. L'odeur de la nourriture s'empare de mes naseaux et l'espace environnant la boutique alors que le son du carillon retentit, laissant sortir un client avec une boite de croissant qui sent affreusement bon.

« Avant, il faut absolument que tu goûtes à leurs chocolatine. Elles sont in-croy-ables! »

Pour appuyer mes paroles, je sors ma main de dans la poche de mon manteau et ferme le poing, laissant seulement mon petit doigt en l'air.

« J'te le pinky* »

J'observe l'expression de Lia. Honnêtement, le choix de la destination… celui de savoir si elle voudra ou non goûté à ses viennoiseries m'importent peux. Du moment que je suis en sa compagnie, que ma main ne quitte jamais la sienne; alors je suis heureux. Ça me convient amplement. Mon regard noisette ne s'éloigne pas du sien alors que je remue un petit peu mon petit doigts, sentant mon estomac s'activer et ma bouche saliver à l'idée de manger l'une de ces chocolatine. Ah la nourriture, c'est fou tout ce que ça fait à un homme!

Lia et moi entrons dans la boutiques où milles et une odeur merveilleuses se glissent dans nos nasaux alors qu'un inconnu nous tiens la porte. Cette dernière le remercie et pour ma part je me contente de le gratifier d'un hochement de tête accompagné d'un petit sourire. Lia semble émerveillée par le spectacle sous ses yeux et la voir ainsi me fait sourire. Ça m'apporte une certaine sensation de légèreté et je ne déteste pas du tout ce que ça crée dans mon être.Dans la file d'attente, je me place un peu en réserve par apport à Lia et glisse naturellement une main sur sa taille, désireux de la savoir près de moi. La simple pensée, aussi effleuré soit-elle de la perdre à nouveau me hante, m'effraie et en ayant ainsi un contacte sur sa fine silhouette, c'est un peu comme une sécurité. Si je sais que je peux la toucher, alors l'impression qu'elle ne disparaitra pas en un claquement de doigts n'habite pas mon esprit. Je caresse inconsciemment ses côtes, tandis que ma main repose sur la haut de sa hanche. Mes yeux na la lâche pas. J'en suis incapable. Je crains encore qu'en clignant des yeux, l'illusion de sa présence s'efface et que je me retrouve seul dans cette boutique à enlacer le vide. Et si, ce n'était qu'un rêve ? Et si je n'étais même pas dans cette boulangerie, et que tout ceci n'était que pure illusion de mon cerveau et que je suis toujours entre ces 4 murs ternes ? Une boule se forme dans mon estomac et je tente tant bien que mal de la cacher, sans vraiment réussir. Je me racle la gorge lorsque notre tour arrive et demande au commis 2 pâtisseries pour emporter.

Ce dernier nous les places dans une petite boite et je m'occupe de régler la note avant que Lia ne puisse le faire. Comme elle était toujours en colère contre moi lors de l'achat du café, je n'ai pas pu faire office de gentlemen et lui payer sa boisson, mais désormais que nous avons mis les choses au claires, je crois qu'elle ne m'en voudra pas de payer l'addition. Un coup à l'extérieur, j'ouvre la boite et la descend à la hauteur du thorax de Lia, lui offrant un petit sourire malicieux. Je suis tellement heureux de la tournure de cette sortie, qu'encore là, je ne sais même pas comment agir. J'ai peur de la brusquer si j'essaie de lui montrer que je suis toujours le même, mais en même temps je ne peux pas faire comme s'il ne s'était rien passé, je sais que la brûlure est encore vive.

« Prends-en une, je prendrai l'autre. »

Sitôt dit, je prend la viennoiserie restante et met bien peu de temps à la dévorer. Il faut dire d'avec la grosseur qu'elles ont, ce n'est pas bien long à consommer. Je lèche le petit peu de chocolat qui s'est évadé de l'encas sur le bout de mes doigts puis dispose de la boite dans un bac de recyclage. Un sourcil arqué, je regarde Lia avec un air taquin.

« Alors ? Comment c'est ? »

J'attend avec patience la réponse de la jeune femme, mais je ne peux m'empêcher de détailler son doux visage, d'analyser chacune des fines courbes de celui-ci, du creux de son menton jusqu'au fines lignes qui habitent le coin de ses yeux, signes d'un passé sombre, lourds et possiblement beaucoup trop malheureux pour une majorité d'être humains. J'imprègne ma mémoire de chaque parcelle de son magnifique regard. L'envie d'y glisser un tendre baiser est forte, très forte mais je résiste. Ce n'est toujours pas le moment adéquat, je le sens. Après qu'elle m'eut donné sa réponse, mes doigts viennent chercher les siens et nos épaules se frôlent alors que nous reprenons notre marche sur les trottoirs. Je presse délicatement celle-ci, ressentant toujours cette petite crainte qu'elle disparaisse si je la laisse aller. Nous marchons d'un pas plus lent que tout à l'heure, lorsque la tension était encore palpable des kilomètres à la ronde et je profite de chaque secondes en sa compagnie comme si c'était la dernière fois que je passais du temps avec elle.

« Et maintenant, où vas-t'on ? »

Lui demandais-je avec un petit sourire, alors que mon regard quitte l'horizon pour venir se nicher dans ses yeux.

Nous quittons finalement la petite boutique en remerciant le commis sans que mon regard ne quitte vraiment la jeune femme, puis un coup à l'extérieur alors que l'air frais hivernale emplit mes poumons, me permettant à nouveau de respirer convenablement, nous nous plaçons un peu en retrait de sorte à ne pas nuire aux autres passants qui voudraient accéder à la boulangerie. Mon regard brille d'un éclat de gourmandise, tout comme celui de la blonde lorsque j'ouvre la petite boite en sa direction. La voir ainsi me fait sourire, la seule chose que jamais je ne veux l'arrêter de voir faire. Son visage s'éclaire d'une manière quasi magique lorsqu'un sourire étire ses lèvres, à un point que parfois j'ai de la difficulté de croire que j'ai pus autant la blessé, torde ses traits jusqu'à lui déformer l'expression. Je ne me souviens pas exactement quel expression gisait sur son visage lorsque j'étais hors de moi ce soir fatidique… mais je sais que plus jamais je ne veux avoir à revivre pareille situation. En réponse à ma question, la métamorphe me remercie de lui avoir fait découvrir cet endroit, que c'est délicieux. Mais, très chère, je sais que c'est délicieux et c'est exactement pour cette raison que j'ai osé vous offrir cette petite gourmandise! Nous passons ensuite un moment à nous observer, comme si chacun de nous refusait de détourner le regard. Loin d'être malaisant, ce petit moment me parue même quelque peu tendre, à dire vrai. J'eu l'impression que, tout comme moi, mademoiselle Marshall ne voulait pas oublié ce visage dans le cas où je disparaitrais subitement, tout comme il est hors de question que j'oublie celui de celle-ci si elle vient à disparaître du jour au lendemain.

Elle me répond ensuite que, si je n'y vois pas d'inconvénient…nous pouvons tout simplement continuer de se promener sans itinéraire fixe. L'idée me va à merveille! Je crois que c'est préférable ainsi. Il vaut mieux tenter de rebâtir en douceur plutôt que de vouloir monter le toit avant la charpente. Ainsi, peut-être notre lien sera-t-il plus fort, qui sait ? Chose certaine, nul charpentier ne sera nécéssaire pour construire la nôtre, seul le temps je crois pourras nous aider. Enfin.. je sais que j'ai dit plus tôt que le temps n'arrange jamais rien, qu'une brûlure vive le sera encore tout autant bien des années après mais, c'est différent là. Je ne parle pas de temps pour guérir, mais bien de temps pour construire. Il suffit que je ne me perde pas de nouveau dans les abysses, sombre, ternes et froides à vous en glacer le sang, que je garde loin de ma porté tout ce qui est de drogues injectables et tout devrait bien se passer ! Enfin, croisons les doigts, j'espère. Cette petite boule qui planait dans mon estomac grandit un peu tandis que les remords me prennent. Je sais que nous avons mis cartes sur tables et nous sommes dit, en quelque sorte, le fond de notre pensée, mais un mauvais sentiments m'habite. Je ressent encore le besoin, je crois, de m'excuser et je ne sais pas de quel façon il me serait possible de le faire. Je veux dire… j'ai essayer avec les mots, et même les gestes mais ce fût sans succès. Je me retrouve donc seul contre moi-même pour trouver la réponse à cette énigme.

« Hm, ça me convient. »

Nous marchons donc sans réellement savoir où nous allons, mains dans la mains tel un nouveau couple se découvrant un peu plus à chaque pas. De l'extérieur, c'est ce que je crois que nous ressemblons même si en réalité, nous en sommes encore bien loin. Malgré l'engouement pour cette perspective, de pouvoir ainsi dire que Lia et moi formons un couple, je sais qu'il y aura beaucoup de marches à gravir avant d'y parvenir et je saurai être patient, ça aussi je lui ai dit. J'espère simplement qu'elle m'a cru à ce moment et qu'elle n'hésitera pas à y aller à son rythme, je saurai m'y rallier. Je ne tenterai rien qui pourrait l'offusquer sans être certains que nous sommes rendus sur le même pallier. Et pendant qu'au loin, ce qui semble être une fin d'après-midi des plus normales à Fearwood, habitants et faunes se côtoient à égalité, je me rattache un peu plus à la jeune femme à mes côtés. Je sais que je ne devrais pas revenir sur le sujet, mais je ne peux pas garder toute ces rancoeurs en moi sans lui faire part de mes sentiments. Et je m'en fiche si elle est incapable de prononcer ces deux petits mots comme je l'ai fais, encore là je saurai patienter. Mais pour le moment, il faut que je me libère de cette boule désagréable qui gis en moi.

« Lia… »

Je cache dans la poche de mon manteau ma main libre et cherche de mes doigts quelques chose après quoi y jouer, m'occuper. Malheureusement, la chose que j'y trouve est une carte, possiblement ma carte de débit ou bien celle de crédit. Je devrai me contenter de cet objet pour m'occuper un peu les doigts, et fait donc tourner celle-ci entre ceux-ci, signe de ma nervosité. Je ne comprend pas, pourtant. Je ne suis pas du genre à être nerveux…c'est étrange à quel point Lia me chamboule du tout au tout. Finalement, je me ravise à tenter de déloger ce mottons et j'expire un bon coup alors que mes doigts s'agrippent aux siens.

« Tu n'as aucune idée à quel point cette journée est la meilleur qui soit depuis un long moment déjà. » Je m'immobilise et la tourne vers moi, venant chercher son autre main avec celle qui se cachait dans la poche de mon manteau. Un sourire se glisse sur mes lèvres. « Et.. je voudrais te dire que je vais tout faire pour que ça fonctionne, je te dirai tout. Je ne te cacherai rien, et je vais m'organiser pour voir ce visage le plus souvent éclairer par un magnifique sourire. Parce que tu es merveilleuse, et que tu mérites d'être heureuse. »

Mon sourire s'agrandit et délicatement, je m'approche de son front pour venir y glisser un tendre petit baiser. Je libère l'une de ses mains et nous reprenons ensuite notre déambulations dans les rues. Déjà, je me sens un peu plus léger mais je n'ai pas l'impression que cette boule d'angoisse partira de si tôt. Pas le choix, je devrai vivre avec encore un moment. Du moins, jusqu'à ce que j'ai l'impression que le temps de reparler un peu plus de cette soirée, sans ne faire que frôler les bords sera venu. Pour le moment, patience Sami, patience. Tu as tout ce dont tu as besoin : une Lia à tes côtés qui tiens ta main.

Du plus loin que je me souvienne, même dans mes débuts de relation avec la douce Sherry, jamais je ne m'étais senti ainsi. Il faut aussi dire qu'entre elle et moi, c'était allé relativement vite et d'une certaine façon, je crois que ça n'a pas aidé à notre couple qui, je dois l'avouer, ce voulait assez rocambolesque, parfois. Ils nous arrivaient souvent de nous prendre la tête pour un petit rien, surtout lorsque la lune se faisait plus ronde dans le ciel et que je sentais la pleine lune approcher. Je devais de toute mes forces retenir mes instincts lupins et je me souviendrai toujours de la fois où cette dernière avait vu mes yeux changer d'aspect. Son regard me montrait que je lui avait glacé le sang et je dû nier tout en bloc. Je dû lui mentir et la faire passer pour quelqu'un qui, sans avoir les idées claires, avait assurément halluciné. Jamais, même après notre rupture je n'avais été aussi insistant pour la regagner, peu importe à quel point je l'aimais. J'avais certes oui tenter de lui expliquer ce qui s'était vraiment passé mais elle n'avait pas voulu me croire. Enfin, elle le voulait, mais elle craignait que je sois comme tous ces autres types qui son incapable de se suffire d'une seule. Je le sentais de par le battement irrégulier de son coeur et ça m'avait horriblement blessé qu'elle puisse penser chose aussi puéril de moi. Et pourtant, c'est exactement ce que j'avais fait à Lia même si nous n'avions pas officialisé de relation. Ce petit baiser échangé voulait peut-être dire plus pour elle et peut-être qu'au fond je refuse de m'avouer qu'il avait une importante signification… mais en aucun cas cet non-officialisation de notre relation ne me donnait le droit d'agir comme je l'ai fait.

Mon regard plongé dans celui de la jeune femme me rappela ce souvenir que je préfèrerais ne pas songer en sa présence, mais en même temps…je crois que se souvenir n'est pas dénuer de tous sens. Si ça se trouve, il se pointe pour me remémorer de ne pas agir comme avec Sherry et ce n'est pas faux. Mais bon, c'Est différent puisque Lia et moi partageons une chose en commun que Sherry n'aurait jamais pu comprendre : nous sommes tous deux des loups. Et alors que je dépose un tendre baiser sur le front tiède de la jeune femme, je sens son coeur accélérer. Peut-être craint-elle que mes lèvres se posent sur les siennes et non sur son front ? C'est possible. Je souris face à cette idée mais je la libère d'une partie de mon contacte et nous reprenons notre marche un instant. Un très bref instant puisque je me sens tout d'un coup affublé de la chaleur réconfortante de la petite louve après qu'elle ait exercé une petite force sur mon bras pour que je me tourne vers elle. J'allais lui demander si tout était correcte mais lorsque je croisai ses yeux d'un bleu intense, je fus incapable de placer mots. Naturellement, sans que je ne bouge ses bras se glissent derrière moi et elle vient caler sa tête contre le creux de mon cou. Je me sens envahi d'une onde de chaleur et sans même que les mots ne soient nécéssaire, j'ai l'impression que c'est sa façon à elle de me dire qu'elle tient à moi et qu'au fond, bien que ce soit difficile à prononcer, c'est un peu comme si elle me disait qu'elle m'aime. Je souris et mes bras viennent naturellement serrer son dos pour la rapprocher encore plus. Je ne crois pas que de parler pendant cette étreinte est nécessaire et je laisse simplement le moment se vivre tel qu'il se doit.

Après un moment qui me semble durer une éternité et qui pourtant a probablement duré à peine quelques minutes, j'éloigne un peu mon visage de la jeune femme pour pouvoir mieux l'observer tandis que mes iris passent d'un oeil à l'autre. L'envie irrésistible de goûter à ses lèvres me brûles le bout de la langue, mais je n'en fais rien. Je sais que c'est encore trop tôt et puis, cette étreinte parle d'elle-même, je sais que j'aurai mon moment de gloire le moment venue. L'une de mes mains remonte sur sa tête où j'y caresse délicatement ses doux cheveux blond au parfum envoutant, et le regard malicieux, m'approche pour venir glisser un petit bisous sur sa joue, un peu plus près de ses lèvres que je ne l'aurais voulu. Le regard malcommode, je fais un sourire en coin accompagné d'un petit clin d'oeil à la douce jeune femme en avant de moi. Si nous restons encore ainsi un moment à nous fixer il pourrait me passer des idées d'envies pas très catholique, je préfère lorsque nous sommes en mouvement bien que cette étreinte pourrait durer encore éternellement et je serais heureux. L'idée de lui dire que les gens vont nous trouver étranges si nous restons ainsi à nous enlacer au beau milieu du trottoir m'effleure l'esprit mais rapidement je la chasse. En réalité je n'en ai rien à faire de ce que peuvent bien penser les autres, du moment que Lia semble heureuse alors ça me convient.

D'un léger mouvement de tête, je l'invite cependant à poursuivre notre balade sans destination, et puis le golden hour approche, arrivera bientôt le meilleur moment de la journée, ce serait sympa de pouvoir observer ce dernier d'un point de vue qui nous permettrait de mettre toute la ville en perspective. Je n'ai le temps de faire qu'un seul pas que mon téléphone et ma montre intelligente vibre ensemble. Un bref instant je crains que ce ne soit l'hôpital qui m'interpelle. Je lève le poignet pour voir de quoi il s'agit et le nom d'Eliott apparait sur le petit écran rond de la montre. Je me dis que ça peut attendre, après tout ce n'est pas comme si c'était le staff qui me demandais si je suis disponible pour rentrer travailler, et il y a plus urgent actuellement ; tenter de regagner la confiance de la petite. Je me sens un peu mal cependant à l'idée de laissé Eliott de côté, elle était là pour moi dans les moments les plus difficiles ces derniers mois, je crois que je dois lui rendre la pareille. Je décide tout de même de lui répondre un peu plus tard.

« Fausse alerte, ce n'est qu'Eliott. » Je marque une petite pause et nous reprenons ainsi cette marche sans destinations, mais je me dis que nous serions bien mieux installer quelque part, collé l'un contre l'autre à observer ce soleil qui descend très lentement dans le ciel. Alors que nous passons devant une petite ruelle qui ne semble pas être super sécuritaire; une idée me traverse l'esprit alors que rapidement j'aperçois une échelle qui doit emmener directement sur le toit de cette bâtisse.

« Accepteriez-vous, ô charmante demoiselle, de monter dans cette tour afin d'observer se doux soleil se coucher ? »

Je prend des airs de poète et parle d'une voix qui se veux charmeuse. La perspective de me retrouver dans un endroit un peu plus intime que ce trottoir pour observer le couché du soleil me plait assez, mais la décision revient à la demoiselle et je me plierai à chacune de ses exigences, c'est certains. Je ferais n'importe quoi pour voir se petit sourire qui habite son doux visage.

Lia ne semble pas montrer, autant de satisfaction que de déception lorsque je lui apprend que ce n'est qu'une collègue et que ce n'est pas le devoir qui m'appel. Sans trop savoir pourquoi, cette légère indifférence me blesse un peu puisque, d'une certaine façon…c'est comme si passé du temps en ma compagnie ou bien d'en passer seule revenait au même. Bref, je fais fis de cette petite pointe de tristesse qui s'incruste entre deux autres sentiments, se taillant une bien petite place juste assez pour que je sache qu'elle est là, sans toutefois réellement me déranger. Qui plus est, la demoiselle accepte ma folie et me devance, grimpant agilement sur la petite échelle d'acier qui, normalement devrait être verrouillé avec un système assez basique afin d'empêcher les gens comme nous d'accéder aux hauteurs de la ville. Je grimpe à la suite de la demoiselle, lui laissant une certaine avance afin que ce ne soit pas déplacé et que je me retrouve la tête directement dans ses pieds. Agilement tout la jeune femme, je me hisse au sommet, sautant parfois quelques paliers et m'installe collé contre la louve alors que celle-ci a les genoux remontés vers elle. Je laisse mes jambes étirés et prend appuie sur ma main derrière moi, gardant une partie de mon buste appuyé contre l'épaule de Lia comme l'idée de demeurer loin d'elle me parait insoutenable désormais que j'ai la possibilité d'avoir cette proximité. Lia me dit que j'ai eu une bonne idée et j'en déduis que cette descende de la boule de feu est magnifique.

« Ça m'arrive » , dis-je accompagné d'un clin d'oeil amusé.

Par contre, ça aurait beau être le crépuscule le plus spectaculaire jamais vue de toute l'histoire de l'humanité, en aucun cas il serait capable de rivaliser avec l'aura mille fois plus brillant que celle du soleil. Et pendant que la jeune lycanthrope perd son regard dans le spectacle que nous offre le jeu du chat et de la souris de la Lune et du soleil, le mien se perd dans le siens. Je la regarde avec envie, alors qu'elle semble apprécier ce moment avec une telle délicatesse…un éclat que je ne saurais décrire. Est-ce parce que je suis à ses côtés ? Ou est-ce parce qu'elle adore les couchés de soleil et que je ne le savais même pas ? Ou bien peut-être que c'est un mélange des deux ? Au fond, je l'espère un peu. Et cette pointe de tristesse qui avait réussis à trouver une place dans mon esprit disparait, laissant libre espace à une chaleur incalculable qui se diffuse dans tout mon être. J'associe cet étrange chaleur au bonheur qui m'envahit actuellement, sincèrement je n'aurais pus rêver mieux pour cette journée. Je ne regrette en aucun cas de lui avoir proposer cette ultimatum puisqu'au final, le vent a tourné en ma faveur…et peut-être même en la sienne. Je n'ose imaginer à quel point ça a du être difficile pour elle de tenter de me garder éloigner le plus possible, lutant contre ses propres sentiments avec le monstre qui l'a si méchamment détruite. Mes yeux ne quittent toujours pas son visage, si concentré dans l'observation de l'horizon. Je me sens léger, beaucoup plus que lorsque consommais toutes ces substances illicites. J'aimerais avoir ce sentiments longtemps encore…

Mais durera-t-il ?

Je n'en sais rien.

Alors je n'ai d'autre choix que d'apprécier ce qui se présente à moi, sous mes yeux, le temps que ça durera et souhaiter que ça ne se termine jamais. Que notre relation prenne la direction d'une longue idylle sans fin, sans tracas et sans prises de têtes. Mais quelque part au plus profond de moi, j'ai une vague impression que c'est impossible. De un à cause de mon travail, et de deux à cause de notre nature particulière. Nous agissons tous deux sous les effets de la lune et je ne craint que ça devienne une source de tension si notre relation se développe sur plus. Peut-être aie-je tort, et je l'espère. Cependant impossible pour moi de ne pas m'imaginer le pire… un moment de faiblesse qui me ferait agir à regret, comme le pire des cons. En même temps, une partie de moi sais que j'aimerai cette femme d'un amour particulier. De sorte que je crois que jamais je serais capable de pire que ce que j'ai fait. Ce qui, en soi est une bonne chose puisque je ne pourrais la blessé plus. De toute façon, je ne me le pardonnerait pas et fort à parier que ma descente en enfer serait beaucoup plus impacté que la dernière. Je ne suis pas certain que je serais capable d'en revenir. Je chasse ces mauvaises pensée d'un clignement de yeux et m'autorise finalement à observer ce spectacle aussi, celui du crépuscule aux teintes orangées, rosées et violacées. Un sourire étire le coin de mes lèvres, et la main derrière Lia vient naturellement se glisser sur son épaule opposé à la mienne. J'ai besoin de la savoir plus près, d'être certain que ce n'est pas qu'un rêve. Ma tête se rejette légèrement vers l'arrière, histoire de mieux profiter du mélange de couleurs. Un fantôme s'évade de ma bouche alors que mes petits doigts rougeâtres commence à ressentir un peu le froid. Oui nous avons beau être surhumains et avoir une meilleur tolérance au température plus élevés que les humains, ça ne fait pas pour autant de nous des personne immunisé contre le froid. Je renifle puis frotte l'épaule de Lia.

« Tu n'as pas froid ? »

J'hésite une brève seconde à lui proposer de rentrer chez moi, mais je ne crains que ça lui ravive de mauvais souvenir et je n'ai pas envie de la mettre mal à l'aise.

« Je peux te raccompagner si tu veux… Et puis avec le zénith qui s'enfuit, le froid ne fera qu'augmenter. Il faudrait pas que tu perde une oreille. »

Je lui adresse un petit sourire amusé. Ce que je peux être drôle parfois