Je mentirais si je disais que je n'étais pas un peu stressé. C'était la première fois que je faisais ce genre de rencontre. Comme la plupart des jeunes de mon âge je passais beaucoup sur internet, et une partie de ce temps était dédier aux réseaux sociaux. C'est là que j'avais rencontré Hayley. C'était une jeune femme qui avait deux ans de plus que moi, mais nous nous étions rapidement bien entendu. Nous avions remarqué que nous avions plusieurs points communs. Cependant, Hayley et moi ne nous étions pas encore parler pour de vrai. Je ne l'avais vu que derrière mon écran d'ordinateur. C'était normal puisque la première fois que nous avions communiqué tous les deux, j'habitais encore chez mes parents en Russie alors qu'elle était aux Etats-Unis. En participant au programme d'échange du lycée, je m'étais dis qu'en arrivant dans ce nouveau pays je pourrais passé voir Hayley pendant un week-end de libre, mais nous nous étions rendu compte que la ville où l'on m'envoyait, Fearwood, était la ville dans laquelle elle résidait. Je lui avais alors proposé que l'on se rencontre enfin et la jeune femme avait accepté. Comme elle travaillait dans une armurerie et que je passais mes journées au lycée, nous avions convenue de nous retrouver en début de soirée. Elle m'avait donné l'adresse d'un bar qu'elle connaissait et nous devons nous retrouver après qu'elle est fermé sa boutique.
Je ne m'en étais pas rendu compte mais l'envie de rencontrer quelqu'un avec qui j'avais tant parlé, m'avait poussé à arriver en avance. J'attendais donc Hayley avec impatience.

Je n'attendis pas longtemps. En effet, Hayley, que je reconnu grâce aux quelques photos qu'elles avaient pu m'envoyer, arriva à peine quelques secondes après moi. Tant que la jeune femme s'installe en face de moi, je reste surpris. Elle était sublime. Elle était déjà magnifique sur les photos, mais on ne peut pas dire que celles-ci sur un écran d'ordinateur lui ait rendu justice ; je la trouvais tellement plus belle en vrai, avec ses cheveux mi-longs noirs comme la nuit et ses yeux clairs et perçant. Rencontrer dans la vie réelle quelqu'un avec qui on avait tant parlé dans le virtuel, me provoquait des sensations assez étranges... Ce n'est que lorsque Hayley parla que je repris totalement mes esprits.
- Salut..
C'était la première fois que j'entendais sa voix. Je la trouvais calme et douce. La jeune femme pris place en face de moi, elle s'installa avec une élégance certaine. Je remarquai ensuite qu'elle exercer de légère pression avec ses mains ; elle devait être anxieuse. Je dois avouer que je l'étais également.
- Salut
Je ne savais pas tellement par où commencer. Les présentations basiques du genre "Tu t'appelles comment ? ", "Tu viens d'où ?", "Tu as quel âge ?" etc. étaient parfaitement inutile, puisque nous nous connaissions déjà. Je posais une main sur les siennes qui tremblaient encore, tant pour la rassurer que pour me rassurer. Tout en continuant de détailler son visage, les mots sortirent de ma bouche sans que je n'eu le temps de réfléchir.
- Tu étais déjà superbe, mais je te trouve encore plus belle en vrai..
Je venais de penser à voix haute, j'espérais que Hayley ne trouverait pas cette remarque trop gênante ou déplacée.

La jeune femme rougit à mon compliment. C'était assez mignon. Mais je m'en voulais un peu de l'avoir gênée... Après avoir gardé les yeux baissés les yeux quelques secondes, elle releva la tête. Nous nous regardâmes les yeux dans les yeux et je plonger dans les siens. Je ne pouvais détacher mon regard de celui d'Hayley, à chaque fois qu'elle posait les yeux sur moi, j'avais l'impression de me dévoiler complètement, j'avais la sensation qu'elle savait tout de moi. Cela aurait pu me mettre mal à l'aise, me dérangeait, mais pas du tout. Bizarrement puisque cela était du au regard de Hayley, je me sentais, au contraire parfaitement bien. Comme si j'avais enfin trouvé quelqu'un qui me comprenait, quelqu'un qui me correspondait. Au contact de ma main je sentis la jeune femme frissonner, puis se calmer. Je sentis ensuite sa main bouger sous la mienne jusqu'à ce que nous nous retrouvions paume contre paume. Cette instant aurait pu durer une éternité que je ne m'en serais pas rendu compte. Nos mains l'une contre l'autre nos yeux dans les yeux de l'autre. J'oubliais tout autour de moi, nous étions seuls au milieu de foule.
Hayley semblait tout de même toujours un peu gênée et anxieuse car elle baissa de nouveau les yeux et lorsqu'elle prit la parole, sa voix était tremblante.
- Et toi tu es absolument magnifique..
Je ne pus m'empêcher de rire légèrement. Ce n'était pas méchant, j'étais un peu gêné et c'était la première fois qu'une fille me disait cela dans un tel contexte. En plus je n'étais pas particulièrement bien habillé. Lorsque j'étais passé chez moi après les cours, j'avais seulement eu le temps de déposer mon sac. Je portais donc un jean avec un t-shirt noir et mes cheveux étaient, il me semble, en bataille.
- Merci ! Alors... Je cherchais mes mots, ne savant pas vraiment quoi dire. C'est assez... étrange de te voir pour de vrai. Mais c'est vraiment génial ! précisais-je à la hâte. Et toi, tu en penses quoi ?[/color]

Je sentais les doigts d'Hayley effleurer la paume de ma main. Cela était agréable et avait pour effet immédiat de me détendre. C'était la première fois que je la voyais, la première fois que je la touchais et pourtant, tout avec elle me semblait naturel... C'était comme si nous étions connectés. J'avais l'impression de la connaître depuis toujours ; pas seulement virtuellement, mais pour de vrai, comme si nous avions toujours été proches... Elle releva la tête, un grand sourire sur les lèvres et parla d'un ton joyeux.
- J'suis vraiment heureuse de pouvoir te voir enfin.. J'ai rêver de cet instant tout le temps ou on parlait ensemble.. Et.. Ce simple contact entre nous me fait du bien.. Je me sens bien..
Puis nous restâmes bloqués une nouvelle dans les yeux l'un de l'autre. Mon cœur battait à tout rompre. Étais-je entrain de tomber amoureux ? Je ne pensais pas que cela m'arriverait ici et maintenant. Jusqu'alors, j'avais toujours considéré Hayley comme une amie. Une très bonne amie, voir même une confidente, certes, mais je n'avais pas réalisé que je semblais tenir à elle plus encore que cela. La jeune femme avait parlé d'un contact, d'un lien entre nous ; ressentait-elle la même chose que moi ? Il était trop tôt pour avouer mes sentiments, et je n'étais moi-même pas certains de ce que tout cela voulait dire, mais intérieurement, je l'espérais.
- Heuu... Tu veux boire un truc ?
- Ne bouge pas, lui dis-je sans répondre à sa question, dis moi ce que tu veux et c'est moi qui irait chercher nos boissons, précisais-je ensuite.
Je remarquais alors qu'une mèches de ses cheveux noirs lui barrait le visage. Instinctivement, je me penchais en avant et de ma main libre je repoussais la mèche derrière son oreille pour dégager son joli visage.

Hayley essaya de me dissuader d'aller chercher nos boissons, mais quel genre de garçon aurais-je été si je l'avais laissé faire ? Je secouais donc la tête en affirmant qu'elle devait rester assise sur la banquette.
- J'ai fais tout le voyage, certes, mais maintenant je suis ici pour au minimum un an, peut-être plus..., dis-je en la regardant tendrement, Et puis un gentleman ne laisse pas une belle demoiselle aller chercher les boissons ! Ajoutais-je en souriant.
Je vis ensuite le sourire de la jeune femme s'élargir. Étais-je la raison de cette manifestation de joie ? Puis je réalisais qu'elle était une louve, tout comme mère. Et tout comme elle, la brune devait avoir tous les attributs et caractéristiques des loups-garous. Ce qui incluait donc un ouïe hypersensible. J'en conclus alors que la raison de ce sourire n'était, en partie, du qu'à l'accélération des battements de mon cœur, qu'elle avait perçu. Puis je sentis ses doigts glissais doucement entre les miens, avant qu'elle n'exerce ne légère pression sur ma main et qu'elle m'entraîne vers elle. Je la laissais faire, trouvant moi aussi que la petite distance qui nous séparer l'un de l'autre était encore trop grande. Nos visages n'étais plus désormais qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Je pouvais sentir le souffle chaud et rapide de Hayley dans mon cou.
- Vraiment.. Tu es incroyable.. Elle releva la tête et me détailla avec ces grands yeux. Tu es beau..
Les joues de la demoiselles s'empourprèrent à nouveau. Son cœur devait battre au moins aussi fort que le mien, si ce n'est plus, car, en tant que simple humain,  je n'eu besoin d'atout surnaturel pour le sentir battre dans sa poitrine.
- C'est toi qui est magnifique.. Répondis-je dans le même chuchotement que le jeune femme.
Mes yeux se posèrent sur sa bouche rose. J'avais une folle envie de l'embrasser immédiatement. Sans rien attendre. Mais serait-elle d'accord ? J'avais la sensation qu'elle me comprenait et qu'elle savait tout de moi, qu'elle m'acceptait comme j'étais et pour ce que j'étais. Je passais ensuite un bras autour de son cou, en oubliant totalement les boissons dont  on avait parlé. Je voulais que mes lèvres touches les siennes... Mais je ne laissais pas mon instinct décider. Du moins pas encore..

Alors que je la contemplais, la jeune femme se mit à bouger. Hayley se pencha en avant, jusqu'à ce que sa bouche soit près de mon oreille et murmura.
- Tu..Ca te dérange si on est différent tout les deux ?
Tandis qu'elle se reculait, je tournais la tête de droite à gauche pour lui signifiait que non, je n'en avait absolument rien à faire qu'on soit différent. Moi, l'enfant humain qui venait de l'orphelinat et qui avait pour parent une mère louve et un père chasseur, comment aurais-je pu penser que la différence serait un problème. S'il y a bien une chose que je savais, c'était qu'être différent n'était pas un inconvénient, c'était une chance !
- Je peux plus...
Sa main serra encore un peu plus fort la mienne. Et tandis qu'elle prononçait ces paroles, la demoiselle glissa une main jusqu'à mon coup et s'approcha de moi jusqu'à ce que nos lèvres se touchent. J'avais raison, il y avait un lien entre nous. Et je n'étais pas le seul à l'avoir senti... Au delà de la surprise, ce fut l'euphorie qui me submergea. Je lui rendis son baiser passionnément. Nous étions dans un bar remplis de gens et de bruit, mais à cet instant précis, j'avais l'impression que nous étions seuls. Personne, aucun bruit. Rien qu'elle et moi. J'en étais certain, tout était clair ; j'aimais Hayley.
Lorsque les doigts de la jeune femme quittèrent ma main, je cherchais à les rattraper. J'espérais qu'elle ne regrettait pas de m'avoir embrassé et je voulais lui montrer que je n'avais pas non plus répondu à ce baiser sur un coup de tête, mais que je tenais véritablement à elle.
- Je crois que c'est évident maintenant, dis-je un demi sourire sur les lèvres, mais je préfère le formuler à voix haute : je t'aime Hayley. Et je déposais un nouveau baiser sur son front.

Lorsque nos lèvres se détachèrent, nous avions tous les deux le souffle court. Hayley enfouit sa tête dans mon cou. Sa respiration, chaude et haletant, me chatouillait légèrement. Elle murmura d'une voix incertaine.
- On a deux ans d'écart.. Ca te dérange pas non plus si je suis plus vieille ?
Tout comme lorsqu'elle m'avait demandait plus tôt si le fait qu'on soit tous les deux différents, en sous entendant qu'elle était une louve et moi un humain, la réponse s'imposa à moi comme une évidence : non. Je ne l'aimais pas pour son âge, ni pour son "espèce", ni pour l'apparence qu'elle se donnait ; je l'aimais pour elle, pour ce qu'elle était, pour qui elle était. Si cette différence d'âge m'avait réellement gêné, je ne l'aurais pas laissé m'embrasser ainsi et je lui aurais encore moins répondu comme je l'avais fait. Je décidais de lui répondre simplement par une phrase que prononcer quelque fois mon père lorsqu'il me parlait de leur histoire à lui et ma mère.
- L'amour n'a pas d'âge et n'en apporte pas la questio, quand deux personnes s'aiment, ils s'aiment c'est tout.
Je sentais la jeune femme trembler dans mes bras. Alors avec ma main qui entourait ses épaules, je lui caressais doucement le bras. Lorsque je lui fis ma déclaration, Hayley me répondit, un sourire au lèvres.
- Moi aussi je t'aime..
Je ne saurais décrire comment je me sentais à ce moment là. C'étaiT comme si la Terre s'était arrêté de tourner, que le monde avait arrêté de respirer. Nous étions juste assis là, elle et moi à nous regarder l'un l'autre...
Je sentis alors quelqu'un me bousculaient et ma tête rencontra celle d'Hayley. Tout me revint d'un coup, les lumières colorées, l'odeur d'alcool et de cigarettes, le bruit assourdissant et la chaleur étouffante. Durant le temps que nous avions passé tout les deux, l'endroit c'était considérablement remplis, et je me rendis compte que j'avais pratiquement oublié que nous nous trouvions dans un bar. Je me sentais un peu oppressé, et je voulais sortir pour que nous soyons seul.
- Ça te dirait qu'on fasse un tour dehors ?

Au son de ma voix, Hayley se redressa. Elle me regarda et je la sentis un peu stressée. Elle avait du remarquer, tout comme moi un peu plus tôt, la foule qui était désormais présente dans le bar. Ce bar qui nous semblait maintenant trop rempli, trop bondé. Lorsque nous nous étions embrassé, et même depuis un petit moment, j'avais tout oublié autour de nous, comme si nous étions seuls dans cet endroit, seuls dans cette ville, dans ce pays et dans ce monde. Juste elle et moi. Rien qu'elle et moi. La foule et et le bruit m'étaient revenus comme une claque en pleine figure. C'était bien trop pour moi. J'avais être quelqu'un de sociable, je n'aimais que moyennement être coincé comme une sardine au milieu d'une centaine d'inconnus... Et je crois que la demoiselle n'aimais pas particulièrement cela non plus car elle répondu par l'affirmative à ma proposition de sortir de cet établissement dans lequel nous nous étions donné rendez-vous pour la première fois.
- On peut aller chez moi ? J'habite pas loin et j'ai ma voiture dehors..
La jeune femme semble assez tendue. Lorsqu'elle attrape son sac à main pour fouiller dedans, ses mains tremblantes le font maladroitement tomber, laissant son contenu se déverser sur le sol à nos pieds. Elle se précipita alors au sol pour tout ramasser, elle semblait relativement mal à l'aise. Je m'autorisais un sourire, étant moi-même de nature assez maladroite, avant de me baisser et de l'aider. Elle me regarda les yeux perdus et attrapa ma main.
- Viens on sort...
J’acquiesçais et nous nous sommes faufilés entre les personnes présentes jusqu'à atteindre la sortie.
Une fois dehors, j'ai pris une grande inspiration. L'air frais de la nuit me fait de bien. Je tire sur le bras de Hayley pour qu'elle se retrouve face à moi. Un rayon de lumière traverse son visage et fais briller ses cheveux noirs. Je ne peux m'empêcher de sourire bêtement. Elle est si belle au clair de lune. Je me rapproche d'elle et l'embrasse une nouvelle fois, laissant ma main glisser dans son cou et ses cheveux.
- On va où tu veux, je te suis.... Dis-je au cas où Hayley aurait changé d'avis ; et puis même si elle voulait toujours que l'on aille chez elle, je ne savais absolument pas où se trouvait sa voiture.