Alors déjà qu'à la base je me fais une joie d'aller au lycée pour enseigner à des petits cons mais en plus on m'apprend qu'on à réunion avec l'ensemble de l'équipe d'enseignement ? Non mais ils veulent que je me donne la mort, ma propre mort, ou comment ça se passe ? Pff...ce n'est pas que je n'aime pas les professeurs et surtout les nouveaux mais c'est juste parce que je suis un immense fan des réunions ! Non bien sûr, ce que je viens de dire est totalement faux et c'est juste nos patrons qui aimeraient que l'on dise tous ça même s'ils savent très bien que c'est tout le contraire de ce que l'on pense. Heureusement, je savais que je verrais sûrement des têtes qui m'étaient connues comme Cléore ou bien Nina – que je ne connais pas si bien que ça d'ailleurs – mais ce n'est pas pour autant que j'ai hâte d'être à cette foutue réunion. Et puis, de quoi allons-nous bien parler ? Assurément de ces élèves médiocres, de l'établissement en soi, de ses locaux, des choses que l'on pourrait mettre en place pour que nos élèves soient un peu plus aidés et aient envie de venir en cours et bla bla bla et bla bla bla. Quel discours à chier, même le président des échecs du lycée a fait mieux. Enfin bon, je suis bien obligé d'y aller de toute façon, je n'ai pas le choix. Et même si j'aurais voulu « sécher », je ne voulais pas non plus que mon patron me vire à cause de ça.

La sonnerie de mon réveil retentit et j'ai cru que mes oreilles se seraient mises à saigner et que mon cerveau aurait littéralement cramé, mais non, j'avais juste les tympans explosés. Je voulais mettre un grand coup de poing dans l'appareil qui avait causé la mort de mes oreilles mais j'arrêtais ma main au dernier moment, soupirant en jetant un coup mou sur le buzzer pour arrêter l'alarme qui venait de retentir. Je me levais difficilement, maugréant au passage le fait d'avoir pris un boulot de professeur dans un établissement scolaire. Sachant que j'avais cours l'après-midi, après la réunion, je m'habilla de façon à ressembler vraiment au professeur de sport que je suis. Une fois mes affaires mises, je descendis au rez-de-chaussé, me préparant un bon petit café et des cookies en guise de petit déjeuner. Je finis ce dernier et mis ma tasse à laver avant de remonter à l'étage. Je rentrais dans ma salle de bain personnelle, me lavant le visage, me brossant les dents puis mettant du gel dans mes cheveux pour les faire tenir en arrière. Je redescendis une nouvelle fois en bas, prenant mon sac à dos – avec à l'intérieur mon portfolio de cours, quelques feuilles, un bloc-note et une trousse emplie de diverses fournitures pour la réunion – et mes clés de voiture au passage avant de sortir du manoir et de fermer la porte derrière moi. Je monta dans ma voiture garée sur le bas côté de la bâtisse et partis en direction de mon lieu de travail.

Arrivé sur la parking, je me garai sur une place libre près de l'entrée. Quand j'entrais dans le lycée, une tonne de lycéens grouillaient dans les couloirs. Je soupirais. Cela voulait dire que j'étais en retard et, effectivement, quand je jeta un coup d’œil à ma montre, j'étais en retard. Je soupirais une nouvelle fois, hâtant le pas vers la salle de réunion dont je ne connaissais absolument pas la position. Je cherchais au nom et dès que je vis une porte avec un bel écriteau où il était inscrit « Salle de réunion », je m'y rendis. La porte était, heureusement pour moi, encore ouverte. Espérons qu'il y ait au moins le proviseur du lycée, sinon la réunion sera un beau cafouillage, me dis-je. J'allais entrer dans la salle quand la trésorière me ferma presque la porte au nez. Heureusement pour mon nez, j'arrêtais la porte avec la main avant de l'ouvrir complètement, faisant reculer la femme.

« - Vous n'alliez pas me fermer la porte dessus tout de même ? lançais-je avec un petit sourire ironique et un brin de méchanceté dans la voix avant de revenir sérieux et de regarder l'ensemble des professeurs présents dans la salle. »

J'apercevais donc Cléore assise près de Nina – ou l'inverse – puis deux jeunes femmes et un jeune homme. Je grimaçais, cet endroit manquait sensiblement de virilité. Ce n'est pas avec un petit jeunot comme lui, qui à l'air fragile, qu'il va y avoir un peu « d'ambiance » et de conflits oraux. Ma petite entrée « fracassante » - c'est le cas de le dire, j'ai failli perdre mon nez – fit retourner vers moi tous les visages.

« - Quoi ? rétorquais-je méchamment en haussant les sourcils. »

Je soupirais une nouvelle fois, cherchant une place de libre en espérant toutefois de ne pas avoir une réponse de la part d'une des personnes présentes dans cette salle. La seule chaise qui n'avait pas de propriétaire se trouvait à côté d'une jolie jeune femme aux cheveux bruns et aux magnifiques yeux bleus. Pourquoi pas, pensais-je tout à coup. J'allais vers elle, tirant la chaise vers moi avant de m'y installer tranquillement. Je jeta un regard à la brune à côté de moi, haussant un sourcil, avant de ratisser la salle des yeux.

« - Et bah on est pas mal barré, la réunion risque d'être sensationnelle aujourd'hui...soupirais-je ironiquement et à voix basse pour que personne ne l'entende vraiment. »

Je m'enfonçais de plus en plus dans mon siège – pas trop non plus – tout en étendant les jambes devant moi et en fronçant les sourcils. Et bien dites donc, la jeune femme à mes côtés à du soucis à se faire ! Elle n'est qu'entourée de surnaturels la pauvre. Entre vampires, sorcières et loups-garous elle est bien servie. J'ai l'impression qu'elle n'ait pas au courant pour nous tous ici présents donc je vais éviter de faire une connerie, j'ai bien dit essayer... Un petit grognement m'échappera sans doute à un moment ou à un autre et en plus, comme je suis de très mauvaise humeur ce matin, ils ont intérêt à tous se tenir à carreaux et à pas me faire caguer sinon ça risque de partir en live. Espérons aussi qu'un représentant comme le proviseur point le bout de son nez sinon, qui animera cette réunion inutile ? Qu'ils comptent pas sur moi pour ça. Je soupirais une nouvelle fois, je sentais dès le début que ce rassemblement n'augurait rien de bon.

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Sans m'en rendre compte, il semblerait que je sois le dernier professeur. En somme, cela voudrait dire que la réunion ne devrait pas tarder à commencer. Mais bizarrement, on reste tous muet comme des carpes et aucun de nous ne daigne se porter volontaire pour prendre la parole. Je soupirais encore une fois. Cette réunion risquait d'être trèèèèèèèèès longue. Personnellement, je m'en serais bien passé et je pense qu'il y a aussi des gens qui pensent comme moi. Mais bon, quand on est obligé, on est obligé et on peut pas faire autrement de peur de se faire réprimander par la suite. Putain, je t'en foutrais moi de ce foutu contrat de travail ! Si j'ai envie de partir, je pars. Sauf que cette réunion est apparemment nécessaire à notre immersion dans le travail et ça permettrait de bien mieux s'entendre avec le corps enseignant. Je t'en foutrais aussi moi de ce corps enseignant ! Garde ton calme, garde ton calme. Je m'énerve, je radote, ça va vraiment pas. Heureusement, Cléore est là pour me sortir de ma torpeur et c'est donc elle qui prend la parole en première. Sans elle, tout le monde aurait sûrement sombrer dans une léthargie complète. Dans ses paroles, je sens du stress. Enfin même sans mes sens je l'aurais su, elle a la voix tellement tremblante et parle tellement doucement que ça se voit que parler en public ce n'est pas trop son truc. Comment elle fait avec ses élèves ? Enfin bref, elle se présente, elle ainsi que la matière qu'elle enseigne. Je l'observe attentivement et attend qu'il se passe quelque chose. En fait, elle a bien fait de prendre cette initiative puisque ensuite tout le monde se présente convenablement. Le suivant est le jeune loup brun. Il fait son petit discours de courtoisie – pathétique – et dit s'appeler Mikalow Hans et être professeur d'Allemand. Sans blague, prof' d'Allemand ? Qu'est-ce que je hais cette langue ! Quand les allemands parlent on dirait qu'ils nous crachent dessus, c'est vraiment répugnant. Je n'ai pas le temps de m'attarder plus longtemps dans mes pensées quand la jeune femme que j'ai rencontré la dernière fois au bar se présente. Je fronçais les sourcils. Je me rappelle qu'elle s'est enfui après notre rencontre donc je suis bien curieux d'entendre ce qu'elle a à dire. Elle s'appelle Nina Hartwig et est professeur de biologie. Je pensais qu'elle allait s'arrêter là mais évidemment elle était obligée d'étaler sa science infuse. Je soupirais encore, comme si elle avait que ça à foutre à une réunion de professeurs ! C'est désespérant... Maintenant, voilà que la petite humaine se présente. Tout comme les autres, elle énonce son prénom et la matière qu'elle enseigne. Alors on fait tous la connaissance d'Adélia Braden, professeur d'histoire. Une fois qu'elle a fini, elle se rassoit et tourne la tête vers moi. Je haussais un sourcil et la fixais intensément. Comme si j'allais prendre part à leur réunion d'alcooliques anonymes ! Non parce que franchement la façon dont ils se sont tous présentés, on dirait vraiment qu'on est dans un centre de toxico. Mais bon, s'il fallait que je me présente, je le ferais aussi pour qu'on me foute la paix. Je me lève donc et parcours l'assemblée du regard avant de commencer.

« - Pour ma part je me nomme Derek Hale et j'enseigne ici la pratique du sport. »

Une fois ma présentation finie, je m’empressai de me rassoir dans mon siège. Mon regard se posa comme instinctivement sur la blonde qui était assise en face de moi. C'était la seule de nous tous à ne pas encore s'être présentée. Je me demande bien ce qu'il se cache sous ses airs d'innocente, car tout le monde ici sait très bien qu'elle n'est pas aussi normale qu'elle y paraît, exceptée Adélia qui n'y connait rien au monde surnaturel.

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