J'en avais marre. Ma claque. Assez. J'étais tanné, écoeuré. Non, je n'ai pas sortis mon dictionnaire des synonymes pour cette phrase, m'enfin… laissons planer le doute. Je m'étais trouvé un nouveau jouet; Lidya. Je m'étais bien amusé avec elle, vous savez. Nous avions fait des jeux conjugaux, j'avais bu à ses veines, recommencé les jeux conjugaux, bu à nouveau directement dans ses veines… mais à savoir pourquoi, peut-être était-ce un truc louche que la charmante demoiselle avait bu, j'avais l'oesophage en feu la dernière fois que je m'abreuva à sa belle jugulaire. Et comme un déchet, je l'avais repoussé. Heureusement, elle n'est pas morte, et remercions le goût mauvais de son sang sinon seul Satan et Astharoth savent ce qui lui serait arrivé, à cette jolie Lidya. Je me mords la lèvre, incertain tandis que j'enfile un t-shirt sombre pour venir caché mon torse nu. J'attrape une belle bouteille en verre pleine d'un bon vieux bourbon et file sur le balcon, m'appuyant contre celui-ci dans un soupire, portant la bouteille à ma bouche. Le liquide chaud m'apaise un peu mais je suis encore dans une certaine mélancolie. L'aster bien haut dans le ciel me tira une grimace et je retins un haut-le-coeur. Je me souvenais de cette conversation avec cette rabat-joie de vampire.. Ariane, Ayane ? Je ne me souviens plus tellement son nom, il faut dire que j'ai fait plus le focus sur son corps que son nom, alors bon.

Mais elle m'avait demandé pourquoi je faisais ça, m'abreuver sur de pauvres humains et en faire des massacres? Ma réponse avait été que je suis comme ça, j'aime laisser ma trace partout où je passe. Y laisser trainer des cadavres quoi. Elle m'avait alors parler des poches de sang, de la réserve à l'hôpital. Je crois même que j'avais vomi, à ce moment-là. Pourquoi diable prendrais-je du vieux sang, même pas frais ? Et elle m'avait répondu « qu'au moins, je ne faisait pas de dommage collatéral. » Et à ce moment, à fixer la nuit avec un regard que je ne saurais expliquer, cette Lidya me posa la même question. Je tentai de l'hypnotiser pour lui faire tout oublier, sans succès mais je pris tout de même la direction de l'hôpital. Est-ce si horrible que ce dont j'imagine ? J'y entra comme si j'y allais tous les jours alors que c'était la première fois que je mettais les pieds dans cet endroit. Les odeurs, uuugh. L'odeur du sang est très présente et je ne tente même pas de cacher mes yeux qui, je le sais, semblent tourner au rouge. Une fraction de seconde plus tard, me voilà devant cette pièce, où, porte close je me motive mentalement à la franchir. Je scruta la pièce avec une certaine honte et ignora l'odeur de ce qui me semblait être celle d'un autre vampire. Allez Za, prends en juste une… juste une histoire d'y goûter! Devant les imposants réfrigérateurs, j'hésita. J'ouvris tout de même l'une des deux porte, empoigna une seule poche de sang que je fis jongler entre mes doigts puis ne sursauta même pas lorsqu'un « salut » se pointa à mes oreilles. Un sourire amusé étira mes lèvres et je me tourna vers mon interlocuteur. Rapidement, il devait avoir sensiblement le même âge que moi lorsqu'il est mort la première fois. Je fis sauter la poche dans ma main et admira le liquide glisser dans tous les coins du petits sac du coin de l'oeil tout en fixant mon nouveau copain.

▻ Salut, tu es le contrôleur des frigos ?

J'observa un peu mieux le vampire devant moi. Je ne me souvenais pas l'avoir déjà croisé. Je souffla légèrement du nez, tout de même amusé par la situation. Ça m'avait pris tout mon courage pour me rendre ici, dégoûté moi-même de me sentir aussi faible et me voilà devant le contrôleur routier des réfrigérateurs. Le Azaël habituel aurait sûrement ris d'un rire psychopathe, mais dans mon état blasé actuel, j'avais surtout envie de mettre un terme à se dilemme : le sang en poche est-t'il si puéril ?