Depuis que je suis dans cette petite ville une routine s'est installée. J'ai pris mes marques et je dois dire que j'aime beaucoup cet endroit. Chaque matin je vais courir un petit peu puis je me prépare et file ensuite à la bibliothèque m'enfermer toute la journée à l'intérieur. Il n'y a que le midi où je sors pour aller manger. Puis le soir venu je fais quelques courses et rentre chez moi. En dehors de mes collègues de travail je ne connais pour l'instant personne. J'attends d'être un peu mieux installée avant d'aller voir la sorcière qui connait ma famille. Il est possible que je retarde en vrai cet instant car je n'ai pas envie de lui annoncer le décès de mes parents, je n'ai pas envie de repenser à cela...
Par contre j'ai déjà repéré une jolie jeune femme que je croise de temps en temps après le travail. Je n'ai pas osé l'aborder car ma rupture est encore trop fraiche pour moi. J'ai de la rancune envers mon ex et puis... Il y a Aaron... Cela fait des années que je ne l'ai pas revu, que je n'ai plus jamais eu de nouvelle et pourtant il hante encore mes pensées... Je ne sais même pas à quoi il ressemble aujourd'hui, ce qu'il fait dans la vie, je ne sais même pas s'il est encore en vie... C'est vraiment terrible de ne pas savoir alors je l'imagine heureux avec une belle louve. Peut être qu'ils ont déjà un ou deux louveteaux... Je préfère me l'imaginer ainsi ; heureux avec une belle vie. Il serait l'alpha de sa meute et aurait la plus belle des créatures à ses côtés.
Ce soir j'ai décidé de manger au restaurant. J'ai fini un peu plus tard que prévu et j'avoue que je n'ai pas spécialement envie de cuisiner... Et puis c'est toujours agréable de sortir manger à l'extérieur de temps en temps. Au bout de quelques minutes de marche j'y arrive. Je m'installe à une table dans un coin assez tranquille qui donne sur la devanture. Ainsi je peux voir les gens qui circulent dans la rue et je peux voir le reflet des gens à l'intérieur discrètement. En regardant je remarque alors un visage qui me semble familier... Aaron... Je me tourne pour regarder dans la salle mais je ne le vois pas. Il faut dire qu'il n'y a aucune raison pour qu'il soit là... Mon cerveau m'a joué un tour... Je n'en peux plus de penser à lui aussi souvent.
Je commande un steak frites tout simple avec un petit verre de vin rouge. Le repas se déroule plutôt bien quand soudain un homme qui semble assez alcoolisé s'approche de moi. Je ne comprends pas ce qu'il veut et lui indique que j'aimerais finir seule mon repas. Mais il en a décidé autrement. Il s'installe à ma table naturellement et commence à me draguer de façon lourde. Je ne supporte pas cela. Je n'aime pas les gros lourds. Je lui indique donc que j'aimerais qu'il me laisse vraiment tranquille sinon j'appelle un serveur pour qu'il le vire. L'homme décide de se rapprocher de moi et commence à avoir les mains un peu baladeuses et son regard devient menaçant. Il montre mon couteau posé sur la table de la tête pour m'indiquer que si je tente quoi que ce soit je risque gros. Il m'aide alors à me lever et se colle derrière moi en tenant mon bras entre nous. Il avance en souriant et me souffle à l'oreille que j'ai intérêt à faire comme si de rien était. Il ajoute qu'il a pris le couteau au besoin. Je ne sais pas s'il dit la vérité ou s'il ment. Je supplie du regard les gens de m'aider, je tremble et là je décide de réagir. Hors de question que ce type me fasse quoi que ce soit. Utiliser la magie est hors de question. Je décide de lui marcher sur le pied violemment et de crier à l'aide. Il tente alors d'accélérer le pas mais je me bloque et refuse d'avancer. Je sens que les choses vont dégénérer pourtant personne ne semble réagir. Le sale type va jusqu'à dire que je suis sa femme et que je suis saoul. Je n'ai pourtant bu qu'un verre de vin rouge, le serveur le sait !
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Dim 10 Oct - 19:56
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« Fate gives me a second chance... »
"...I won't loose it again."
Je ne m'attendais à rien ce soir, je n'allais pas rentrer tôt. J'avais un bon paquet de papiers à faire : de la compta, de la gestion, un tout plein de choses que personne n'aime faire en tant que directeur. Mais il fallait les faire. J'avais des coups de fils à passer, certaines agences voulaient m'envoyer leurs poulains pour enregistrer quelques tubes, je suis parvenu à obtenir 3 contrats, qui si ils portent leur fruits, renfloueront les caisses du label d'environ 50 000 dollars. Je ne peux pas me permettre de cracher sur une telle somme pour la boîte, après tout les changements qu'on a vécu, faut qu'on s'implante, sinon on va tout perdre. J'ai construit ce label aussi pour permettre à ma meute d'avoir une activité légale saine. La criminalité, peu pour moi. La journée de "patron" m'a blasé, même si il y avait gros à la clé.
Je finis alors vers 18h40, je ferme alors le siège du label et ressort dans le centre-ville, affublé d'un long manteau Caban en laine noir, recouvrant ma simple chemise noire à manches longues. Par chance, il ne pleuvait pas aujourd'hui, je risquais pas de rentrer à la maison avec une serpillière sur le crâne ! Mais, j'avais drôlement faim, et je n'avais pas envie de faire la cuisine ni de commander en ligne. Je voulais manger dans un bon restau, comme au bon vieux temps. J'ai essayé de joindre mes bêtas mais ils étaient tous occupés. Pas grave, je mangerai seul, au pire, je commanderai quelque chose pour eux ! Je marche alors tranquillement jusqu'à tomber sur un restaurant assez sympa. Ils proposaient un poulet frites... Je ne pouvais pas refuser ! J'entre alors, mais mon regard ne fut pas attiré par un quelconque endroit où m'installer, ni même par un personnel accueillant, mais par une altercation à une table de la devanture. Je n'ai pas le temps d'analyser qui est qui, je constate juste que le type a de mauvaises intentions. Il prétend que c'est sa femme saoule, mais la seule personne bourrée que je sens dans ce restau c'est lui. Sans perdre de temps je m'approche hâtivement du gusse, je lui tapote l'épaule très brièvement pour qu'il tourne la tête vers moi, et sans me faire prier, je lui assène un violent coup de poing dans la figure, le couchant à terre d'un coups sec. Il était tellement alcoolisé qu'un rien l'aurait endormi. Je ne peux m'empêcher de lui lâcher une grimace assez colérique, non pas une grimace d'enfant, mais on pouvait lire mon agacement quant à l'attitude de ce genre de connard. Tout en me retournant vers la femme, je commençais à lui dire : "J'espère qu'il ne vous a pas trop imp..."
... Non, j'hallucine, c'est pas possible... Frappez-moi, je rêve. Non, mon esprit me joue des tours... Non, c'est... c'est bien elle, Jodie. Les sentiments qui m'assaillirent d'un coup m'empêchèrent de bouger, j'étais totalement sur le cul de la voir ici. Mes yeux écarquillés, ma bouche très légèrement entre-ouverte... Puis finalement, je ne pus me contrôler et je la serrais fort dans mes bras, posant ma main droite sur l'arrière de sa tête et passant mon bras gauche dans son dos, la serrant fortement contre moi. Je n'en revenais pas. Je venais d'aider la fille que j'ai toujours aimé... Dame Fortune m'a redonné une seconde chance !
Je n'arrive pas à croire que personne ne bouge pour me venir en aide. Cela se voit bien pourtant que je ne suis pas saoule mais que lui l'est ! Et sa façon de me tenir... On sent bien qu'il se passe quelque chose d'anormal... Qui coince le bras de sa femme pour la faire avancer ? Soudain je sens que le sale type me lâche et j'entends deux bruits sourds. Un coup de poing et l'individu qui tombe à terre... Je me retourne lentement, en état de choc. Je viens d'avoir la peur de ma vie... J'ai imaginé le pire... Je me voyais déjà entrain de me faire violer puis tuer par ce type complètement fou.
Je m'apprête à remercier l'individu qui m'a secouru quand je bloque net. Des larmes se mettent à couler sans que je ne puisse les retenir... J'ai l'impression que j'ai une hallucination... Que je suis entrain de rêver... Car la personne que j'ai en face des yeux ne peut pas être là... Cela ne peut pas être lui... Mon fantôme du passé... L'homme que j'ai aimé et que j'aime encore... Aaron... Il commence à parler mais ne fini pas sa phrase... Lui aussi vient de prendre connaissance de qui il a en face de lui... Je ne rêve donc pas... Les larmes coulent encore plus.
Et sans comprendre ce qui m'arrive il me prend dans ses bras... Sa main derrière ma tête me donne des frissons. Je m'agrippe à sa veste et je ne compte plus le lâcher... Je veux profiter de ce moment surréaliste... Depuis combien d'années ai-je rêvé d'un moment comme celui-ci ? Jamais je n'aurais cru cela possible...
- Aaron ? C'est bien toi ? Tu fais quoi ici ? Je suis entrain d'halluciner ? Ou je suis morte ?
Pour le coup je ne sais même pas ce que je suis entrain de dire... Je suis tellement surprise de le voir... Tout se mélange... Le passé, ce qui vient de se passer avec l'alcoolique, Aaron qui vient de me sauver la vie... Et pour être honnête, en cet instant, il n'y a que sa présence qui compte et sa réaction... Je ne sais même plus où je suis... Je pleure pour notre passé, pour nos retrouvailles... Je lui en ai tellement voulu de ne pas m'avoir écouté le jour où je l'ai vu se transformer... Et je lui en ai encore plus voulu de partir... Sans jamais avoir pu lui avouer que j'étais amoureuse de lui depuis le collège... J'ai continué de vivre sans lui, apprenant à accepter le vide qu'il avait laissé en moi... Gardant malgré tout mon amour pour lui... Et voilà que je change de vie, que je quitte ma ville pour m'installer ici... Et je l'y retrouve... Il faut que je m'assois... C'est bien trop d'émotions pour moi... Je ferme les yeux et pose ma tête contre son torse. Mon dieu que je m'y sens bien... C'est rassurant... Et j'ai envie d'en profiter avant qu'il ne se rende compte de ce qu'il est entrain de faire... Parce qu'il va forcément finir par me repousser... Comme il l'a fait au chalet...
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Lun 11 Oct - 22:51
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« I have to sait it now... »
"... I love you"
Ce moment... J'ai espéré, en rêve, que cela se soit passé au chalet. J'avais eu peur, pour moi, pour elle. Ce que j'avais fait, cela m'était nouveau, j'avais peur de la tuer de mes propres mains, j'avais peur de la mettre en danger à cause d'éventuels vengeurs de l'Alpha que j'avais tué quelques mois auparavant. Puis, je ne voulais plus de Vancouver, je voulais voyager, tirer mon baluchon et partir de cette ville qui gardera toujours un souvenir amer pour moi, j'y ait perdu ma famille, mon père...
Mais ce moment, ce moment que j'espérais avant le chalet. J'avais remarqué Jodie quelques temps avant, tout simplement car elle était amie avec Roman. Un jour, je l'ai vu partir à toute allure, je m'étais alors approché de Roman, remarquant sur le ton de l'humour qu'il avait fait une touche. Il m'a répondu en souriant qu'elle n'était pas faite pour lui... Sacré Roman ! Je comprends maintenant ce que tu as voulu dire. Voilà pourquoi tu m'as demandé si je m'étais rapproché d'elle depuis le temps... Tu pensais que nous nous étions ouverts à l'autre. J'ai peu de doutes quant aux sentiments de Jodie au chalet, en revanche, je n'étais sûr de rien quant à maintenant. Je ne vais pas nier le fait que ça a du lui faire mal que je disparaisse.
Mais je veux me faire pardonner, j'ai une chance de me rattraper, je ne la laisserais pas passer. Malgré toute ces années à fréquenter d'autres femmes, jamais aucune ne m'aura autant marqué que Jodie. Elle fut mon premier véritable coup de foudre, et lorsque je l'ai revu, la même sensation m'a happé, exactement comme la première fois. Je la sers fort contre moi, puis, je finis par prendre mon courage à deux mains, je la repousse très légèrement tout en la maintenant entre mes bras, je la regarde droit dans les yeux, et je porte alors mes bollocs. "Jodie, il faut que tu saches..."
Je vois son regard commencer à éprouver le doute, sans perdre de temps, je l'embrasse passionnément. Je sens sa main se poser sur mon visage. Je finis par me retirer légèrement, pour finir de lui dire : "... Je m'en veux de t'avoir repoussé par peur il y a 10 ans de ça. Je t'aime Jodie, je vis avec ce regret de ne pas avoir sauté le pas."
Dix ans qu'il m'a repoussé alors que je me confiais à lui... Dix ans à l'aimer et à le détester en même temps. Qui aurait cru que nos chemins puissent un jour se recroiser ? Encore plus dans une situation telle que celle-ci ? Qui aurait cru qu'Aaron serait dans la même ville que moi et viendrait me sauver des mains d'un fou ? Je ne peux que me blottir contre lui. J'ai besoin de voir qu'il est bel et bien là. J'en oublie pour l'instant ma colère contre lui. Il me serre contre lui. J'en déduis qu'il est content de me voir mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi. Il aurait pu, s'il tenait un peu à moi, reprendre contact bien avant... Il aurait pu se retenir de me repousser... Nous aurions pu être amis lui et moi, j'aurais pu faire taire mes sentiments pour le garder dans ma vie...
Il me repousse un peu sans pour autant me lâcher. Je ne comprends pas pourquoi. Je plonge mon regard dans le sien, n'arrivant plus à le quitter des yeux. Il commence à parler et je n'arrive pas à comprendre ce qu'il veut me dire. J'ai l'impression qu'il va me dire quelque chose que je n'aime pas, que je ne veux pas entendre... Mais à la place il m'embrasse. Je caresse sa joue tendrement, ne pouvant pas me retenir. Mais il rompt le baiser. Je reste une seconde ou deux les yeux fermés face à lui et je les ouvre en grand lorsqu'il se remet à parler. Mon cerveau bug immédiatement. Un client du restaurant fait alors tomber sa fourchette à terre. Le bruit me sort de ma torpeur. Je sors quelques billets de ma poche et les pose sur le bar pour payer mon repas et j'entraine Aaron dehors. Une fois à l'air libre je me place devant lui, le regard un peu dur.
- Tu m'aimes ? Tu es sérieux Aaron ? Ou tu dis cela sur le coup de la peur que tu viens d'avoir en me voyant me faire agresser ? Dix ans ! Aaron... Dix ans... Tu peux pas me dire ça comme ça... Tu as disparu, tu m'as abandonné dans un sens... Tu devais te douter de ce que je ressentais... Me dis pas que Roman ne t'avait rien dit...
En parlant je lui frappe l'épaule et le torse avec mon poing. Besoin de lui faire un peu mal... Pour qu'il comprenne ce que j'ai pu ressentir et je fini par me jeter dans ses bras en pleurs. Il m'a tellement manqué cet idiot...
- T'étais où ? Aaron, j'ai tellement espéré te revoir... De taire les sentiments que j'avais pour toi... Mais c'était impossible...
Je pose ma tête contre son torse et le serre fort contre moi. Cela fait tellement du bien... Je me rends compte que depuis lui je n'ai jamais été amoureuse, sauf d'une femme car c'est totalement différent... De revoir Aaron.... Cela a fait remonter tout l'amour que j'ai pour lui d'un seul coup, et la rancune qui est bien moins forte que je ne le pensais...
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Lun 18 Oct - 22:32
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« That's my revelation of hope... »
"I'll make it last forever"
Sa réaction lorsque je lui ait révélé ce que j'avais sur le cœur... Elle n'est pas restée indifférente. Il aura fallu quelques secondes avant qu'un client ne fasse tomber maladroitement son couvert à terre pour qu'elle prenne l'initiative, paye l'addition et m'emmène avec elle dehors. Nous nous arrêtons quelques mètres plus loin du restaurant, et elle me réponds alors : "Tu m'aimes ? Tu es sérieux Aaron ? Ou tu dis cela sur le coup de la peur que tu viens d'avoir en me voyant me faire agresser ? Dix ans ! Aaron... Dix ans... Tu peux pas me dire ça comme ça... Tu as disparu, tu m'as abandonné... Tu devais te douter de ce que je ressentais... Me dis pas que Roman ne t'avait rien dit..."
Me dit-elle en me frappant légèrement sur le poitrail et mon épaule. Je ne préférais pas l'interrompre tout de suite, la laisser vider ce qu'elle avait sur le cœur. Je comprends ce qu'elle me dit, mais elle, elle ne sait pas tout les détails. Elle se blottit à nouveau contre moi, en pleurs. Elle me sert fort contre elle, ce que je ne laisse pas faire sans lui rendre l'amour qu'elle me porte.
"T'étais où ? Aaron, j'ai tellement espéré te revoir... De taire les sentiments que j'avais pour toi... Mais c'était impossible..." Je la serre contre moi, pose ma main derrière sa tête. Je me retiens de lâcher une petite larme de joie, ce n'est pas dans ma nature de me dévoiler à la vue de tous, même pour ce rêve qui semblait oublié. J'appose mon front sur le sien, et je commence à lui répondre : "Je... Avant de te connaître, j'envisageais déjà de partir. Roman s'y attendait, et en réalité, on ne s'en voulait pas d'avoir des horizons différents. Mais ce que tu as vu, au chalet... Je le ne contrôlais, c'était ma première fois, j'avais peur d'avoir ton sang sur mes mains... J'avais aussi peur que des connards se servent de toi pour m'atteindre, je n'aurais pas supporté qu'on te fasse du mal... En réalité, Roman ne m'a jamais rien dit, il savait nos sentiments réciproques, mais il pensait qu'on aurait sauté le pas naturellement. Je ne peux pas lui en vouloir, il était pas dans la meilleure situation à l'époque, lui non plus."
Je marque un temps de pause, quelques secondes, puis je l'embrasse passionnément à nouveau. Après une vingtaine de secondes, je continue : "Mais j'ai appris depuis. Je ne veux pas gâcher la dernière chance qui m'ait permise de pouvoir partager ta vie. Je t'aime Jodie, tu es mon premier coup de foudre, et tu n'as jamais cessé de quitter mon esprit." Je la serre dans mes bras, pendant quelques minutes. La joie me comblait bien que je tentais de rester impassible, je ne pouvais m'empêcher d'esquisser un sourire sincère. Puis, je remarque qu'on commence à ne plus être seuls dehors, je prends la main de Jodie et lui demande si on peut trouver un coin plus tranquille, lui expliquant que je n'aimais guère me dévoiler en public.
Cela me fait du bien de prendre l'air frais. Entre mon agresseur et ces retrouvailles... C'est trop intense pour moi. Il me laisse le frapper sans réagir. Il a sans doute compris que j'ai besoin d'évacuer toute cette rancoeur et ce chagrin que j'ai accumulé au fil des années. Et je fini par éclater en sanglot contre lui. Ses bras autour de moi m'apaisent un peu. Je pousse un soupir lorsque son front se pose sur les miens et je ferme les yeux.
Il avait peur pour moi ? Mais je sais me défendre... Je ne suis pas une humaine lambda... Je suis une sorcière. Sans moi ce fameux soir il aurait pu être encore plus en danger, voire même mort... Mais lui l'ignore. Il ne sait pas que je suis un être surnaturel... Comme moi je l'ignorais pour lui jusqu'à ce qu'il se transforme devant moi. Et tout comme lui je n'arrive pas à en vouloir à Roman... Ce n'était pas à lui de parler de nos sentiments...
- J'ai vu que tu avais du mal à te contrôler... J'ai assisté à tout... J'ai souffert en même temps que toi pendant ta transformation. J'étais incapable de détourner le regard... Mais tu n'aurais pas dû avoir peur pour moi... Je sais me protéger...
Il faudrait que je lui avoue ma nature... Mais ce n'est pas simple... Il faudrait que je trouve le bon moment pour cela. Je sais que je peux avoir confiance en lui mais... Une partie de moi cherche à se protéger. Pourtant, lorsqu'il m'embrasse, je comprends que je suis prête à tout lui dire... A ne rien lui cacher. Encore plus lorsqu'il m'avoue avoir eu le coup de foudre.
- Et pourtant tu n'es jamais revenu... Tu aurais pu aller me chercher, m'avouer tout cela tellement plus tôt...
Je reste contre lui sans plus parler. Savourant ce câlin, ce petit moment dont j'ai tellement souvent rêvé. Je pousse un soupir de bien être mais je me décale à contre cœur lorsqu'il m'annonce qu'il veut qu'on aille ailleurs.
- Allons chez moi...
Je déglutis, envahie par la peur. J'appréhende de l'amener chez moi et de me retrouver en tête à tête avec lui. Et surtout je me demande si j'ai rangé mon livre de potions... J'aime le laisser trainer sur ma table pour le retrouver plus facilement dès que j'en ai besoin.
Je l'entraine à ma suite. Nous marchons quelques minutes jusque chez moi. Une fois devant la porte je m'arrête et me tourne vers lui.
- C'est si étrange de te revoir, de te parler alors que nous n'avons jamais échangé autant de mots, et surtout d'apprendre qu'on avait eu un coup de foudre l'un pour l'autre. C'est surréaliste. Et voilà que maintenant je vais te faire entrer chez moi... Toi... Le loup qui hante mes pensées...
J'ouvre finalement la porte pour qu'il puisse entrer dans mon petit deux pièces. Il y a des plantes partout, des fleurs de toutes les couleurs, un coin cuisine avec plein de placards renfermant des bocaux de plein d'épices et autres poudres utiles à une sorcière. Sur le canapé il y a plein d'oreillers. Mon intérieur est très cosy, très confortable. Il y a quelques tableaux d'animaux au mur. Dans ma chambre, en face de mon lit, j'ai un tableau d'un loup magnifique. Un loup qui ressemble un peu, d'après mon souvenir, à Aaron...
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Dim 24 Oct - 13:27
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« Toi et moi, on peut construire quelque chose...»
"... ensemble !
Nous profitions de ce moment dehors, et alors que Jodie me répondait, je me taisais. Je préférais la laisser s'exprimer, je méditais sur les mots que j'allais lui donner en échange. Essayer de m'exprimer au mieux. Elle n'avait pas du tout l'air de comprendre la gravité de la situation de l'époque. C'est une humaine. J'avais peur d'être une balise de mort, et la vie à Vancouver m'était devenue imbuvable depuis qu'Odin était mort... Même malgré les souvenirs que j'y ait, j'avais réellement besoin de partir. Partir loin de tout ça, puis Jodie est entrée dans ma vie. Je l'ai connu environ un mois après la mort d'Odin. Je me préparais déjà à partir, même en pleine année. Mais sans le savoir, c'est elle qui m'avait retenue jusqu'à la fin de l'année. Et pourtant, j'avais eu ma chance au chalet, j'avais pu enfin "l'aborder", ou c'est elle qui l'a fait. Mais j'aurai aimé que cela se fasse autrement. Le surnaturel, il me hantait, et j'avais peur d'avoir le sang de Jodie sur mes mains... J'avais peur de perdre le contrôle près d'elle, ou qu'on lui fasse du mal, car cela m'aurait atteint.
J'ai longtemps regretté mon choix, mais Jodie ne comprends pas encore que j'avais besoin d'oublier l'existence de Vancouver. Cette ville est morte pour moi. Comment aurais-je pu chercher Jodie, alors qu'on s'était parlés qu'une seule fois ? Pendant quelques minutes ? Sans même échanger un quelconque moyen de contact. J'avais clôt bien trop abruptement cette page de ma vie. Mais là, maintenant, j'avais l'occasion de la corriger et de la poursuivre plus loin, bien loin, loin de la noirceur que j'ai laissé à Vancouver. Je l'ai suivi jusqu'à chez elle, mais avant d'entrer, elle s'est arrêtée, s'est retournée vers moi et m'a dit : "C'est si étrange de te revoir, de te parler alors que nous n'avons jamais échangé autant de mots, et surtout d'apprendre qu'on avait eu un coup de foudre l'un pour l'autre. C'est surréaliste. Et voilà que maintenant je vais te faire entrer chez moi... Toi... Le loup qui hante mes pensées..." "Crois-moi, c'est loin d'être la première fois que je suis confronté au surréaliste... Mais il est idiot de t'en parler. On a vécu un événement sombre tout les deux, nous avons notre lot de surréalisme... Je marque une pause, expirant un petit coup, puis je reprends... Bon, entrons, nos retrouvailles doivent être tranquilles."
Je vis alors un petit appartement cosy, enfin, pour elle, je suppose. Je ne suis guère fan des grands ou petits appartements. J'ai toujours vécu dans une maison avec Maman et Odin. Mais tant qu'elle se sentait bien dans cet appartement, c'était le principal. C'était petit, mais quelle importance ? Ce serait là que l'on pourrait réellement s'ouvrir à l'autre. Elle m'invite à entrer, et me dit de m'asseoir sur le canapé, ce que je fais. Elle se dirige naturellement vers la cuisine pour nous préparer des boissons. Elle me demande donc ce que je souhaite, et je lui réponds : "Tout sauf du café, j'trouve ça peu alléchant." Au bout de quelques secondes, peut-être deux minutes, Jodie revient alors, avec nos boissons, qu'elle pose sur la table basse. Elle s'assieds à côté de moi, je pourrais presque sentir son corps somptueux me frôler. Pendant de longues secondes, le silence faisait état de siège dans l'appartement. Non pas un silence gêné, mais un silence de préparation, jusqu'à ce que l'un de nous franchisse le pas et revienne sur ce qu'on a à se dire.
Je nous emmène jusqu'à chez moi. Je n'en reviens toujours pas qu'il soit là... Et que nous éprouvions les mêmes sentiments depuis toujours sans avoir osé se le dire... Oui nous avons eu notre lot de surréalisme, il n'a pas tort... S'il savait que je n'ai rien d'une humaine moi aussi... Mais comment le lui dire ?
- Tu as raison, entrons.
Je le laisse entrer en premier et referme la porte derrière nous. Je me demande s'il aime bien mon appartement. J'ai essayé de le décorer pour qu'il soit confortable, un petit cocon douillet. Je vais en souriant jusqu'à la cuisine et prépare du thé puisqu'il ne souhaite pas boire de café.
- Alors ce sera du thé.
Je reviens alors avec nos deux tasses et je m'installe à côté de lui. Nous ne parlons pas. Est-ce le moment de lui avouer que je suis une sorcière? Je connais sa nature, ce serait normal qu'il connaisse la mienne ? Je ne peux pas lui cacher trop longtemps surtout que nous avons des sentiments l'un pour l'autre... Je suis un peu perdue... Mais je décide de me lancer.
- Aaron ? J'ai quelque chose à t'avouer... Euh... Il y a dix ans quand tu t'es transformé et que tu t'es battu... J'étais là tu le sais, mais ce que tu sais pas... C'est que je t'ai aidé à ma manière... Je... J'ai jeté des sorts sur ton ennemi parce que je... Je suis une sorcière.
Pfiouu pas simple à dire mais c'est fait. Je ne le quitte pas des yeux pour voir sa réaction. Je ne suis pas passée par quatre chemins pour le lui avouer.
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