Tel un murmure dans la nuit, l'on pouvait entendre les loups hurler à la lune. Dans une complainte longue et douloureuse, les derniers spécimens mi-homme, mi-loup prenaient vit sous forme animal, fier bêtes vivant à fond l'héritage maudite légué par leurs ancêtres avant eux. Derrière moi, je croisai le regard de l'une d'entre elles. Sa fourrure blanche, sali par la boue et le temps, me montrait des cicatrices qui semblaient en dire long sur ses combats. Nous nous fixâmes un moment, pendant lesquelles ses bref secondes nous parures durer des heures, avant que chacun de notre côté, le visage quelque peu dégoulinant de sang, nous nous quittâmes. Du revers de la main, j'essuya le peu de liquide rougeâtre qui avait glisser sur les coins de mes lèvres et continua mon ascension pour regagner ma demeure. Satisfait d'avoir fait une nouvelle victime dont le corps ne risquait pas d'être retrouvé de sitôt, j'avais décidé de me noyer dans l'alcool aux petites heures du matin, tandis que tout comme Fearwood reprenaient vit peu à peu, les lycanthropes se retrouvaient à nu, dispersé aux quatre coins de cette dernière, tel des rats ayant égarés leurs égouts.
Cette journée là, inutile de vous dire que j'avais tellement consommé d'alcool le matin, que je la passai à dormir. Il est rare, d'ailleurs, que je n'ingère suffisamment de boisson pour en arrivé là, ayant l'habitude de ne pratiquement pas dormir. Pendant ce temps, au moins, la ville n'était pas affublé de ma charmante compagnie et de ma tendance à foutre la merde à gauche et à droite, hélas. Un coup une douche rapide pour nettoyé mon vil corps de toutes ces horreurs dont il prend part, j'enfile l'habillement typique à la Azaël, puis sors profiter de cette douce soirée qui s'amorce, tandis que le soleil descend lentement afin de précéder la lune. Il doit être environ 17h, lorsque, mains dans les poches, clope au coin de la bouche, je cherche un endroit où m'arrêté, grignoter un encas humain par simple caprice. Je m'arrête dans ce café, me disant que cela pourrait m'être agréable que de consommer quelques viennoiseries ou encore un petit café alcoolisé, qui sait ? Poussant la lourde porte qui fait sonner le carillon, je me retrouve des plus surpris lorsque; de dos, je reconnais la silhouette fine de cette personne. Sa longue chevelure foncé, sa façon de se tenir et la forme de son dos me tire un sourire.
▻ Tiens donc, si ce n'est pas cette charmante mademoiselle Carew.
À ses mots, je place une main sur son épaule, le regard amusé. Si il y a bien quelqu'un que jamais au plus grand jamais je ne pensais revoir, c'est cette magnifique Cléore Aloysia. Ces quelques semaines passés en sa compagnie en Europe m'ont fortement diverti, mais nos chemins se séparèrent, moi poursuivant ma quête et elle… je n'en sait trop rien. Oh, quelle fougue cette demoiselle avait dans mes jeunes années, hélas, je ne craint que le temps ne l'ait beaucoup trop changé. Le sourire charmeur, je baise sa main et prend place à ses côtés;
▻ Que nous vaut cet honneur, ma belle ?
Demandais-je dans un français parfaitement maitrisé. Aller, Bella, dis moi ce que nous vaut ta présence en sol américain, je meurs d'envie d'en connaitre la raison.
Dim 11 Oct - 19:37
Alors moi c'est : Cléore
Je suis agé(e) de : 133 ans
Je suis : un vampire
Et j'adhère à l'alignement des : surnaturels
Mon métier c'est : Professeure de littérature
Je suis ici depuis le : 14/09/2020
Mon nombre de messages s'élève à : 82
♥ MEMBRES
Cléore A. Carew
Un fantôme du passé
Azaël Hook & Cléore A. Carew
Enfin ! Je laissai échapper un soupir de satisfaction. Je venais de déballais le dernier de mes cartons. Je n’avais pas beaucoup d’affaire en réalité, juste quelques vêtements passés de modes depuis un bon moment, un peu de bijoux, deux trois babioles glanées ici et là. Mes biens les plus précieux étaient mes livres. C’était les plus nombreux aussi. Aussi loin que je m’en souvienne, lire m’avait toujours permis de m’échapper. D’abord lorsque j’étais enfant. Mes parents se disputaient constamment. Leur couple était issu d’un mariage arrangé et tout n’était que prétexte à la discorde. Même moi. Il arrivait qu’ils m’utilisent comme une balle qu’on se renvoie ou qu’ils me prennent à partie. Alors, en lisant je m’évader de mon monde vers un nouveau. Et puis j’’étais devenue accro. Je fis courir doucement mes doigts sur le dos d’une rangée de livre. Je m’installai sur l’un des hauts tabourets du comptoir qui me servait à séparer ma petite cuisine de mon salon. Je jetai un coup d’œil circulaire. Mon appartement était plutôt mignon. L’entrée formait un petit couloir avec la cloison qui le séparait du salon qui ne formait qu’une seule pièce avec la cuisine. Derrière il y avait ma chambre et une salle de bain. Ce n’était pas très grand, mais j’étais seule et cela me suffisait.
Cela faisait un peu moins de deux semaines que j'étais arrivée à Fearwood. J'avais d'abord trouvé ce charmant petit appartement meublé, juste avant de me faire embaucher comme professeure de littérature au lycée du coin. Ce ne devait pas être trop difficile de leur enseigner une telle matière, les livres me passionnaient et ayant plus d'un siècle de vie j'estimais ma culture dans ce domaine aussi bonne que si j'avais fait une formation. Ce qui me semblait plus compliqué c'était l'enseignement en lui même. J'avais eu des précepteurs bien sûr, mais je n'étais jamais allée à l'école. Pour être totalement honnête, me retrouver en face d'une trentaine d'adolescents bouillonnants m'effrayait quelque peu. Je secouais la tête. Ça ne servait à rien de paniquer maintenant. Je ne commençais que la semaine prochaine.
Je jetai un dernier coup d'œil à mon appartement rangé. Satisfaite de mon travail, je décidais que je méritais bien de sortir pour fêter cette nouvelle vie que je m'offrais. Je me levai et me dirigeai vers ma chambre. J’avais décidé de me faire belle. Pas pour faire des rencontres ou pour séduire un homme. Juste pour moi. Rien que pour moi. Je choisi une longue robe noir avec un dos nu et une fente au niveau de la jambe droite. Je passai par la salle de bain et pris mon temps pour me maquiller et brosser mes cheveux. Ensuite je bus une petite poche de sang, afin de pouvoir me contrôler et éviter toute crise en public. J’enfilai mes escarpins et mon trench, j’attrapai et je fus enfin prête. L’air du soir était frais sans être froid pour autant. Je poussai la lourde porte d’un café et une atmosphère chaleureuse m’accueillit. Je choisis une table et commandais un apéritif pour commencer. Je laissais mon regard flâner et j’écoutais les conversations ça et là jusqu’à ce qu’une voix se démarque des autres.
- Tiens donc, si ce n'est pas cette charmante mademoiselle Carew.
Je me retournai brusquement – manquant de faire tomber mon verre – au moment où une main se posait sur mon épaule. Je scrutai cet homme au sourire amusé. Il était grand et avait l’air plutôt jeune. Je devais bien admettre qu’il était plutôt pas mal avec ses cheveux bruns et ses yeux… Azaël Hook ! Son nom m’était revenu dès que nos regards se sont croisés. Il se pencha pour me baiser la main. Je le laissai faire en retenant tout de même un frisson. Azaël faisait partie de mon passé. Un passé que je ne souhaitais plus évoquer. Je voulais tourner la page et je m’étais installer dans cette ville pour écrire un nouveau chapitre justement.
- Que nous vaut cet honneur, ma belle ?
Le jeune vampire avait parlé en français comme pour insister sur le souvenir de ces quelques semaines que nous avions passées ensemble de l’autre côté de l’océan. J’étais réticente à lui parler. Ensemble nous avions fait des choses… horribles. Je secouais la tête pour chasser ces images ensanglantées de mon esprit. Je pris un air confiant pour essayer de cacher mon malaise.
- Je pourrais te poser la même question, Azaël… Eludais-je.
Je continuai à le fixer. Tous les souvenirs me revenaient peu à peu. Les soirées de débauches, les gens que nous avions… tués. Toutes les images étaient tâchées de sang frais. La nausée me monta. Je dus détourner les yeux pour éviter un haut-le-cœur. Un serveur s’approcha de notre table et demanda à « Monsieur » s’il souhaitait boire quelque chose. J’attendis qu’Azaël réponde et que le serveur s’éloigne pour reporter mon attention sur le vampire.
- Bon, sérieusement, qu’est-ce que tu me veux ?
J’avais été un peu plus hargneuse que nécessaire mais je voulais rayer cette partie de ma vie.
Son regard intense ne cessa de me fixer et pendant ces quelques secondes, je me remémora cette Cléore pleine de fougue que j'avais connu en Europe, toujours prête pour commettre les actes les plus horribles imaginables. Mon sourire s'élargie alors que je jugeait la beauté qui avait sue resté la même malgré les années de la demoiselle. Un serveur s'approcha de nous pour me demander ce que je désirais et je lui répondit en disant que je ne prendrais rien, disant que j'ai tout ce qu'il me faut directement sous les yeux. Ce dernier repars et tout du long, je n'ai pas décroché mon attention de mademoiselle Carew, qui d'ailleurs ne manque pas de me demander ce que je lui veux vraiment.
▻ Toujours aussi charmante, Cléore!
Je lui fais un clin d'oeil pour accompagner mes paroles puis prend quelques secondes avant d'enchainer. C'est vrai, qu'est-ce que je lui veux vraiment, en fait ? Rien du tout, je suis plutôt content de voir un fantôme de mon passé. Ça alimente une flemme qui ne s'est pas vraiment éteinte en moi et ça apporte une certaine satisfaction de voir qu'elle a changé. Du moins, à première vue elle ne semble plus être celle de mon passé. Elle n'as plus cette petite étincelle qui brillait dans son regard lorsqu'à nous deux, nous pouvions démembrer des dizaines de personnes en quelques minutes à peines, créant d'immenses bain de sang. Ce souvenir me met légèrement nostalgique,
▻ Je désire seulement prendre de tes nouvelles, mon coeur.
Est-ce vraiment vrai ? J'en ai aucun idée….initialement je venais me chercher un repas, un petit humain à grignoter après une charmante viennoiserie, mais j'ai trouvé vraiment mieux et je ne regrette aucunement d'avoir poussé cette lourde porte pour entrer dans ce café.
▻ Il y a un bail. Combien de temps déjà ?
Je fronce les sourcils, faisant mine d'avoir oublié combien de temps s'est écroulé depuis que nos chemins se sont séparés. Je m'en souviens très bien, je suis simplement curieux de savoir si elle aussi s'en souviens également. Histoire de savoir qu'elle ne m'as pas oublié, même si moi je l'avais quelque peu mise de côtés dans mes songes. Faut aussi dire que nous n'étions plus dans la vie de l'un et l'autre, alors à quoi bon entretenir des pensées pour une ombre lointaine ?
Mar 3 Nov - 1:47
Alors moi c'est : Cléore
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Cléore A. Carew
Un fantôme du passé
Azaël Hook & Cléore A. Carew
Azaël congédia le serveur sans même lui jeter un regard. A vrai dire, ses yeux me fixaient moi. Je sais bien que je faisais la même chose mais, j’étais tout de même gênée, j’avais l’impression qu’il me scannait au rayon x. Sa remarque finit de m’achever. Je rougis en baissant la tête. Je bu une gorgé de mon cocktail pour me donner du courage. Si, comme il venait de le dire j’étais « toujours aussi charmante », je devais admettre qu’Azaël ne me laissai toujours pas indifférente non plus. Le jeune vampire pris quelques secondes pour me répondre. Je crois bien que lui-même ne le savait pas. Je me souvenais très bien avoir rencontré Azaël en Europe… Mais qu’avions-nous… les images me revenait pas flash. Du sang, des corps. De la luxure, des meurtres. Encore du sang. Je frissonnais. L’air ne s’était-il pas rafraichit tout d’un coup ?
- Je désire seulement prendre de tes nouvelles, mon cœur.
La voix d’Azaël me ramena à la réalité et au présent. Je n’étais plus cette personne et lui non plus certainement mais, alors, qui était-il désormais ? J’étais piquée de curiosité. Une nouvelle gorgé de cocktail m’aida à me détendre et m’incita à m’amuser.
- Il y a un bail. Combien de temps déjà ?
- Pas assez ! Dis-je un grand sourire aux lèvres. Tu n’as pas pris une ride mon ami, tu es toujours aussi fringuant !
C’était étrange, je ressentais presque une sorte de nostalgie là en compagnie du jeune vampire. De quoi étais-je nostalgique ? Des tueries ? Certainement pas ! Je mentirais en disant que tuer n’apporte aucune jouissance. Sentir la vie s’échapper doucement par ce petit filet rouge ou bien brutalement sans laisser qui que ce soit comprendre… Il y avait là dedans un sentiment de puissance extrême, de contrôle sur le monde sur la vie. Mais après, alors que le calme est absolu, la culpabilité venait me frapper de plein fouet. Je ne pouvais pas faire taire ma conscience ni abandonner tout respect pour la vie humaine. Après tout, n’avions nous pas tous été humain un jour ?
- Alors, toujours la même vie ? demandais-je en me penchant vers Azaël, un léger sourire aux lèvres
Une partie de moi voulait retrouver cette alchimie, cette espèce de lien qui nous avez uni avec Azaël. Mais une autre partie avait peur de découvrir qu’il n’avait pas changé. En m’installant à Fearwood je en pensais pas croiser une quelque ancienne connaissance, encore moins un jeune homme croisé en Europe !
Cléore m'offre son sourire le plus charmant et me complimente en prétendant que je n'ai pas pris une seule ride, moi non plus. Évidemment, l'inverse m'aurais vachement étonné puisque ça doit bien faire 80 ans que je n'ai pas vieillit. Je ricane un peu face à son dernier commentaire et renchérit ;
« Ahah ! Évidement, c'est ma marque de commerce, tss. »
Je taquine un peu la jeune femme. C'est faux, je n'ai pas de marque de commerce à moi, mais j'aime bien me dire que l'on me reconnait de par mon attitude fringuante. Je n'ai pas vraiment changé à travers les années, je suis toujours le même Azaël Hook, ce petit fermier initialement enrôlé de force dans l'armée, qui a une vie semblable à celle des autres vampires : Rencontre génial, perte subite, solitude éternelle jusqu'à ce que l'on ce décide à quitter cette terre vide de sens, à regarder l'humanité ce tuer elle-même toujours dans leur guerre qui ne cesserons donc jamais. Mon histoire ne diffère de celle des autres que de par mon stupide don qui me permet de voir les esprits. Si si, comme ce satané Astharoth qui se refuse de me laisser tranquille. Et même si je le critique souvent, sa présence fait parfois abstraction de ma solitude.
« Alors, toujours la même vie ? »
Me demanda-t-elle en se penchant légèrement vers moi. Cette proximité entre nous me rappel le bon vieux temps passé ensemble, notre belle complicité et je souris face à son attitude qui, tantôt se voulait quelque peu méfiante, maintenant ce veut curieuse. J'hocha la tête, croisa mes mains ensemble et encra mon regard ambré à celui de braise de la jeune femme. Ses yeux sont pétillants, brillent d'une certaine lueur que je ne saurais décrire, cependant elle me fait penser à cette même lueur qui brillait dans son regard juste avant que nous ne passions à l'acte, ne commettions les crimes les plus vils.
« Tout dépend ce que tu entends par "la même vie". Mais toi, je la détaille avec un sourire charmeur, tu me semble beaucoup trop calme comparé à la mademoiselle Carew que j'ai côtoyé! Où se trouve donc cette fougueuse, magnifique jeune femme ? »
Demandais-je en arquant un sourcil, gardant mon petit sourire alors que je penche un peu plus mon buste vers elle, diminuant la distance entre nous. C'est étrange à quel point parfois on se rend compte qu'une personne nous avait manqué que lorsqu'au moment où l'on rencontre cette personne à nouveau. Je crois que c'est ce qui m'arrive en ce moment, je pense que je n'avais pas réalisé à quel point le court laps de temps passé en sa compagnie m'avait fait apprécié sa personne. Je suis réellement content de la croisé, de voir qu'elle a toujours aussi bonne mine.
Lun 21 Déc - 2:48
Alors moi c'est : Cléore
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Cléore A. Carew
Un fantôme du passé
Azaël Hook & Cléore A. Carew
Sa « marque de commerce » ? Je levais les yeux au ciel. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre ! Pourtant un sourire encore plus grand s’étira sur mes lèvres. Je n’aimais pas l’admettre, mais j’avais tort sur deux points : on ne peut jamais faire totalement table rase de son passé, et tout n’était pas à jeter. Fuir loin ne laisse pas les problèmes derrière, ils viennent malheureusement avec nous. Mais revoir Azaël me faisait plus de bien que je en l’aurais imaginé.
Cette proximité que je venais d’initier entre nous me faisait d’autant plus ressentir des sensations oubliées depuis longtemps. Après cette période « faste » en Europe, la culpabilité me broyait les entrailles. J’avais entamé une sorte de sevrage. Mais gérer la soif et les douleurs seule avait été particulièrement compliqué. J’avais même baissé les bras à plusieurs reprises laissant mon instinct de chasseuse sanguinaire me posséder entièrement à nouveau. Finalement au bout de plusieurs années, j’avais réussis à contrôler ma soif et mes envies sanguinaires. Enfin, à peu près. Mais ces années de malheur et de douleur m’avaient fait oublier la joie simple de retrouver un ami, de sentir son odeur et sa présence près de mon corps.
Azaël fixa ses yeux ambre aux miens et un frisson me parcourut. Il esquiva mon interrogation en y répondant par une autre question. Je me sentis rougir comme une jeune fille à ses insinuations. Il réduisit encore la distance entre nous. Il était désormais si près que je pouvais sentir son souffle sur mes lèvres. Je pris le temps de détailler chaque parcelle de son visage, de le comparer au souvenir qui me revenait doucement en mémoire.
— Elle… Elle s’est rangée… répondis-je finalement dans un murmure en baissant les yeux.
Je savais que j’allais rompre cet instant magique mais que lui dire d’autre ? Je ne pensais pas être assez forte pour faire semblant et supporter des nouvelles tueries. Mais je ne savais pas non plus ce qu’il penserait de moi et de mon sevrage. Et surtout du fait que j’avais décidé de mener une vie simple et paisible au milieu du genre humain.
À contre cœur, je m’éloignai. Je me rassis correctement, rompant en même temps la tension qui était montée entre nous. J’eus l’impression qu’une vague de froid m’envahissait et je ne pu réprimer un frisson. Je me sentais comme une enfant prise en faute devant mon ex-compagnon de fête. Je baissai les yeux et lissai des plis probablement imaginaires sur les pans de ma robe noire. Je réfléchissais à la façon dont je pourrais aborder ce nouveau départ si je devais croiser de veilles connaissances à chaque coin de rue. Une autre question me vint alors à l’esprit.
— Tu es de passage ici ? Ou… tu vis ici ?
Ma voix était toujours faible et mes yeux, presque suppliants, ne dépassaient pas son torse.
J’étais perdue. Une partie de moi voulait à tout prix que le vampire parte, car j’avais peur de retomber dans mes travers. Mais l’autre partie… Je me sentais bien en sa présence. Troublée par la proximité que nous avions eue quelques secondes auparavant, mais apaisée. Tout mon corps était tendu, je ne savais pas quelle réponse j’espérai entendre.
Je diminua le distance entre nous et je remarquai les joues de la demoiselle rougir légèrement. Oh, ne me dites-pas mademoiselle Carew que ma présence vous chavire le coeur tel un navire en pleine tempête sur mer ? Je la remarque détailler mon visage en silence, sentant son souffle chaud contre mes joues. Mais finalement, ses yeux longèrent mon corps pour venir percuter le sol froid et dure. Ses parole me forcèrent à lui soulever le menton, l'obligeant à me regarder.
« Il n'y a pas de honte à avoir, Cléore. » Elle rompit notre proximité et par le fait même le contacte que nous avions établis, comme si elle était toujours honteuse malgré mes paroles. Je ne broncha pas et ne tenta même pas de me rapprocher de nouveau. J'avais appris de par le passé que parfois il faut savoir laisser du temps aux autres afin de digérer certaines informations. Par le fait même peut-être que ma présence en ces lieux la hantait un peu plus que ce que j'aurais cru. Je l'observai tenter de dissimuler ce qui me paru être un peu d'anxiété en tentant de lisser sa robe qui, comme à son habitude, était parfaite pour elle. Je ne pus m'empêcher de sourire mais sa question laissa un goût amer dans ma bouche. Je ne savais pas si elle disait ça dans l'espoir de ne plus me recroiser, bien que j'ai vue qu'elle avait l'air contente de me voir ou disait-elle ça au cas où elle croiserait d'autre connaissances en ville ? Peu m'importait en fait, je m'en fichais. Ce goût amer disparu rapidement et je répondit en regardant ses yeux qui n'arrivaient pas à monter plus haut que mon torse ;
« Disons que je suis de passage, pourquoi ? »
Je fronçai les sourcils cherchant à y lire ses pensées. Mais je me retint, bougea un peu sur mon banc voyant son malaise. Devais-je m'en amuser ? J'y réfléchis un peu, mais me résigna. Cléore avait été une bonne amie et nos chemins s'étaient séparé naturellement, pas en mauvais terme. Alors je n'ai aucune raison d'agir en imbécile avec elle, quoique l'envie est tentante. Je mords ma lèvre inférieur, hésitant.
« Tu préfères que je te laisse ? Ma présence semble t'importuner ? »
Je me rapprochai un peu, cherchant ses yeux des miens. Mon regard était neutre, quasi froid. J'avais espoir qu'elle me demande de rester mais j'avais le sentiment qu'elle me demanderait de partir. Respecterais-je son choix ? À savoir. Je me força à sourire sans cacher ma déception, un sourire triste. Suis-je hypocrite ? Absolument. Ai-je honte ? Pas du tout.
« Tu es magnifique, en passant», commentais-je en faisant demi-tour, une main sur son épaule prêt à partir.
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