À la vérité, c'est raison qu'on fasse grande différence entre les fautes qui viennent de notre faiblesse, et celles qui viennent de notre malice. Michel de Montaigne

Dans la lumière du soir, les arbres jetaient de longues ombres sur le sol et la forêt semblait un décor ayant pour motif une alternance de longues rayures sombres et éblouissantes. Le soleil peinait à se coucher tant sa lumière était encore vif et lumineux, comme s’il voulait encore rester le temps d’un instant. Des sorbiers de l’oiseleur, aux branches chargées de baies rouges, se mêlaient à présent aux hêtres ; au-dessus de la tête du vampire, le toit de feuillage s’arrondissait pour former comme une prairie d’été remplie de fleurs minuscules. Ce que la nature pouvait être étonnante. En à peine quelques minutes la forêt glissait dans l’obscurité, laissant place à une lune des plus scintillantes et aux quelques insectes et animaux encore éveiller. Le moment préféré de la journée pour Ariane, vampire aux siècles passés. Même si sa race lui inculquait de vivre la nuit plutôt que le jour, la jeune femme avait toujours aimé le soir et la nuit, avant même sa transformation qui avait bouleversé sa vie. Il y avait un chêne que l’Italienne visitait souvent lors de ses balades nocturnes, un chêne dont l’âge offrait aux habitants de spéculations aussi gratuites qu’empreintes de vénérations. Le tronc était si épais que quatre ou cinq hommes se tenant par la main ne pouvaient en faire le tour ; les grosses branches, anguleuses et enchevêtrées, avaient prospéré au point de former un dôme qui, les jours de soleil, procurait de l’ombre à une grande surface.

Ce soir-là, la frêle Ariane s’y était rendu, assise là près d’elle, à observer le ciel accompagné par quelques nuages. Les étoiles étaient donc peu voyantes malheureusement. Et alors qu’elle se pensait seule, sa quiétude avait une nouvelle fois était troublé par une silhouette au loin, celui d’un loup, ou dirai-je plutôt d’une louve à la vue de sa corpulence et de son odeur féminine. À peine avait-elle posé les yeux sur elle qu’elle s’enfuit aussitôt. Ariane s’était relevée rapidement, ce n’était pas une louve lambda, mais bien une louve-garou au vu de sa réaction. L’avait-elle effrayée ? Peut-être, car cet animal avait dû très certainement flairer son odeur bien avant le vampire. La brune voulait en avoir le cœur net et suivit donc la louve apeurée, pourtant elle n’avait déclenché aucun signe de dangerosité à son égard. Cette jeune fille avait dû entendre bon nombre de choses sur son espèce, ce qui n’était pas étonnant. Les vampires étaient l’une des espèces les plus détestées et hait, et cela, depuis les premiers âges.

En poursuivant son chemin, la jeune louve semblait essayer de trouver une échappatoire. Soudain, celle-ci avait disparu de son champ de vision. Grâce à son ouïe surdéveloppée, elle découvrait alors que l’inconnue était en train de dévaler une pente qu’elle avait sans doute ratée lors de sa course. Des cris s’en échappaient puis plus rien, tout était redevenu calme et silencieux. Cette fois-ci, Ariane se dirigeait vers la demoiselle en question grâce à sa vitesse et en à peine quelques secondes, se retrouvait à ses côtés. À sa chute, la jeune louve était redevenue jeune fille, nue comme un ver. Elle s’était donc empressée de retrouver ses vêtements et de les lui mettre. C’était une louve-garou alors elle s’en remettrait rapidement de ses blessures, elle n’avait guère d’inquiétude là-dessus. Le temps que la belle au bois dormant se décide à se réveiller, Ariane était restée près d’elle alors qu’elle scrutait de ses propres yeux les tissus abîmer de l’inconnue se raccommoder toute seule. Elle n’allait pas tardez à reprendre connaissance à ce stade-là.

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À la vérité, c'est raison qu'on fasse grande différence entre les fautes qui viennent de notre faiblesse, et celles qui viennent de notre malice. Michel de Montaigne

Pendant plusieurs minutes, l’Italienne était restée tranquillement à ses côtés, vérifiant de temps à autre que ses blessures se guérissaient correctement. Cette jeune louve semblait être apaisée, allonger sur un épais amas de feuille, les yeux fermés. Bien évidemment, l’envers du décor était tout autre car à l’intérieur de son corps, une véritable usine à gaz était en marche en réparant avec une rapidité impressionnante ses blessures infligées durant sa chute. Elles étaient loin d’être graves ou profondes, elle n’allait donc pas tarder à se réveiller. Pendant ce temps, la brune observait de temps à autre le ciel, étant à présent en tee-shirt. Oui parce que les vêtements de l’inconnue étant déjà bien abîmée et peu couvrante, la vampire avait pris le soin de lui faire enfiler son long manteau bleu nuit afin de l’a réchauffer. Ariane ne craignait pas le froid, elle était tout aussi bien comme cela. Assisse près d’elle, les genoux légèrement pliés contre elle et ses coudes poser par celle-ci, elle profitait de ce moment de silence. Elle était certes une vampire et elle une louve-garou, elle ne faisait pas d’appriorie quant à leurs espèces, de plus, cette jeune femme semblait assez inoffensif au premier abord et avait été effrayer par sa simple présence.

Un long soupir s’était échapper, son âme semblait divaguer alors que des feuillages tournoyait devant par l’effet de quelques brises. Elle se souvenait encore de son regard envers elle, de la peur qui lui avait traverser à sa simple vue, foutue malédiction. Même après tant d’années, Ariane savait pourtant que sa nature ne lui faciliterait pas la vie, mais de là à effrayer les gens d’un simple regard, cela semblait la rendre mélancolique d’une certaine manière car ce n’était pas la première fois… Elle avait vécu bon nombres de fléaux à cause de cela, des fléaux pour certains qu’elle avait même mériter selon elle. Pourtant, l’Italienne s’était faite à cette vie de craintes envers les humains et les autres espèces du monde surnaturel, c’était ainsi et cela pour encore de nombreux siècles devant elle si elle arrive encore à vivre jusque-là.

Alors que ses songes l’assénaient sans cesse, son attention s’était portée sur les mouvements de la jeune fille en train de reprendre conscience petit à petit. Ariane avait pris la peine de s’approcher d’elle avec délicatesse afin de ne pas l’effrayer davantage. Elle lui laissait le temps de reprendre ses esprits même si la brune restait sur ses gardes, elle restait une créature avec une force dangereuse même si elle était une vampire âgée, elle devait prendre ses précautions à tout revirement de situation. « Doucement, prenez le temps de vous relever, n’ayez pas peur tout va bien » Sa main s’était poser subtilement sur son dos et ses avants bras alors que la louve retombait sur elle-même par son empressement. « Restez assise pour l’instant. » Elle l’amenait doucement au sol afin qu’elle puisse reprendre ses esprits de nouveau. « Hé bien il semblerait que vous vous soyez enfuie en me voyant, mais je ne vous veux aucun mal sachez-le. Je m’appelle Ariane Crawford, tentez de ne pas bouger s’il vous plaît, laissez le temps à vos blessures de guérir tranquillement vous vous en porterez mieux ». L’Italienne tentait d’être la plus rassurante possible malgré les réticences de la jeune louve, ce qu’elle pouvait comprendre parfaitement au final, elle ne la connaissait pas et elle non plus. « Vous avez fait une mauvaise chute en dévalant cette pente ». Son senteur de loup envahissait ses narines, elle n’arriverait jamais à s’y faire, ils dégageaient réellement une forte odeur presque envahissante. Cependant, Ariane devait faire des efforts là-dessus, ce n’était pas sa préoccupation première pour l’instant. Enfin, la brune s’était reculé d’elle afin de la laisser libre de ses mouvements et de respecter une distance raisonnable, elle s’était assise un peu plus loin afin de mieux l’observer. La louve pouvait s’enfuir si elle le voulait, quand ses blessures seront bien toutes guéries, elle ne voudrait pas avoir de fausses rumeurs la concernant contre une possible attaque contre elle, les gens étaient prêt à tout entendre même de pareilles sottises pour anéantir les vampires.

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