" Mardi 13 août, 1895 - Déjeuné chez M. d’Hauterive, nous avons passé une très agréable journée chez lui, il nous a montré le portrait d’un modèle avec un ravissant chapeau de mousseline blanche avec une rose dessus, confectionné par lui, puis une robe blanche avec une ceinture verte, en vogue encore à cette époque. Cela est extrêmement joli, les vêtements sont d’une délicatesse, d’une légèreté ainsi que les cheveux bruns qui sont très beaux. Anna était son nom, et elle m’avait été une amie des plus loyales. Un soir, j’avais commencer à copier une tête à contre-jour d’elle, avec un chapeau et un bouquet de violettes au corsage offert par son Oncle. Anna admirait mon coup de crayon en ce temps-là, lorsque je dessinai encore, chose qui est devenu rare aujourd’hui tant mon âme se meurtrit d’année en année. En vérité, même si mon physique ne reflétait aucune fatigue, j’étais intérieurement aussi aigri qu’une humaine en plein renfoncement. 

Vendredi 30 août, 1895 – Ce jour-là, j’assiste à un mariage digne de ce nom. Avant de partir pour l’église, Anna apparaît ici dans sa robe de satin ivoire ornée de dentelles anciennes et de plumes blanches, sous son voile de tulle si bien rattaché sur ses cheveux noirs, par les fleurs d’oranger, elle est plus que ravissante et je suis plus qu’heureuse pour elle. Même si je suis un vampire avec une éternié de vie, je sais apprécier les beaux moments comme celui-ci. Son mari la suit en grande tenue tout galonné d’or et il me remet un très beau bouquet pour me dédommager de ne pas être demoiselle d’honneur. Malheureusement, rien ne se passe tout à fait bien, voilà que la garçon d’honneur qui devait venir d’Angleterre n’a pas pu traverser la Manche à cause de la tempête cette nuit, on cherche donc au plus vite un garçon d’honneur. Heureusement, tout rentre dans l’ordre et nous passons une soirée merveilleuse. "

Voilà ce qu’avait décoré son stylo sur son papier blanc cassé. Elle possédait un petit carnet en cuir noire dite « intime » qu’elle emportait partout sur elle afin de noter une quelconque pensée ou un quelconque souvenir afin d’en garder une trace. Aujourd’hui, ce fut une période qu’elle avait apprécié, le XIXème siècle, et plus particulièrement en France, une période où l’élégance était de mise. Assise en tailleur sur chaise, sa main vint reprendre sa tasse de thé encore chaude afin de l’y emmenait vers ses lèvres pulpeuses. La vampiresse avait opté en cette douce fin de journée pour un thé blanc d’origine chinoise. Ce thé très délicat est issu des 3 premières feuilles et du bourgeon de l’arbuste, qui sont simplement séchées au soleil. C’était une infusion qu’elle savait apprécier et cela faisait une éternité qu’elle en avait plus goûté de nouveau. La vapeur de celui-ci caressait le visage de porcelaine de la belle avec délicatesse. Par le même temps, une autre présence s’était invité, une présence qu’elle pouvait reconnaître entre tous, celui d’un vampire. Il était très certainement à quelques tables d’elle tout au plus. Pourtant, Ariane n’eut aucune réaction face à cela alors qu’elle continuait impassiblement, à observer le paysage de dehors à travers une grande vitre à sa droite. Fearwood n’avait plus de secrets pour elle quant aux nombres impressionnant d’habitants surnaturels. 

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