Notre brunette continuait ardemment à contempler ses œuvres, tous accrocher sur des murs infiniment blanche et vide ne serait-ce que d'une tâche. Ce n’est seulement que quelques minutes plus tard qu’un tableau semblait attirait l’attention de la demoiselle, faisait taire une nouvelle fois, le bruit de ses escarpins contre le sol impeccablement nettoyé de la galerie. Son corps se tenait alors droit devant cette œuvre. Elle se sentait ridiculement petite à côté de lui, alors que plusieurs scènes se présentaient à elle. C’était un tableau qui reflétait beaucoup de choses, de l’émotion à tout va, pour celui qui s’arrêterait et admirerait réellement la ou les significations que l’artiste a voulu donner. Contrairement à une démarche scientifique purement rationnelle, la démarche artistique puise largement dans toutes les émotions disponibles. L’artiste capte ces émotions autour de lui et se laisse guider intentionnellement ou pas par ses propres émotions pour produire une œuvre fruit d’une technique et d’une sensibilité uniques. 

Cette peinture était particulièrement frappante par la force de ses émotions proches de la mélancolie. Ses pupilles parcouraient avec détails chaque structure du tableau, chaque personnage, chaque parcelle, comme si elle essayait de déceler un message venant de la part de l’artiste. Il est vrai que les peintures modernes pouvaient sembler pauvre à côté de nos grands Michel-Ange, Botticelli ou encore de Vinci, mais c'était encore là une tout autre époque. Pourtant, celui-ci semblait bien différent des autres dans le cœur d’Ariane.

Toutefois, son envoûtement allait être rapidement interrompu par une voix grave à sa gauche. C’était avec délicatesse qu’elle tournait son fin visage vers l’homme en question avant de reconnaître celui qui était entrée tout à l’heure avec tant de regards. Cette fois-ci, c’était enfin Ariane qui avait posé les yeux sur lui. Il émanait une prestance et une élégance qu’elle savait reconnaître, et apprécier dans le même temps. Mais ne dit-on pas que les apparences sont trompeuses ? Bien évidemment, la vampire ne resterait pas seulement à son physique soigné. Elle le laissait donc s’exprimer alors qu’il évoquait toute la subtilité de l’impressionnant tableau avant d’accepter sa flûte de champagne, un léger sourire en coin histoire de ne pas paraître trop frigide tout de même. Enfin quelqu’un qui avait aussi par la même occasion, une certaine réflexion sur l’Art et semblait savoir pas mal de choses à ce sujet. L’Italienne lui répondit avec sa plus douce voix :

- Enchanté Lord William. À présent, elle comprenait mieux pourquoi toutes les personnes présentes en ses lieux le considéraient ainsi, c’était tout simplement un Lord, et il se faisait rare de nos jours. Malgré tout, Ariane n’allait sûrement pas se laisser béqueter comme les autres demoiselles un peu plus loin qui semblaient ne pas lâcher du regard le duo. Ah Seigneur, dire que la jeune femme avait été comme cela durant ses premières années de jeunesse en tant qu’humaine à la vue d’un beau jeune homme. Quelle absurdité en y repensant…

- Mademoiselle Crawford. Elle inclinait légèrement à son tour sa tête (il ne manquerait plus que la révérence si l’époque le lui avait permis de le faire). Je n’oublie également jamais un visage, nous voilà déjà quitte.

À ses mots, ses lèvres joignaient le bord de la flûte de champagne pour y boire une petite gorgée, bien que le sang était bien plus agréable à déguster, le champagne faisait tout de même l’affaire. Ses prunelles fixaient tout aussi avec intention le Lord charismatique alors que ses doigts caressaient le verre lisse du champagne.

- En effet, je viens rarement à des événements comme celui-ci, cela faisait bien longtemps. Elle marquait une pause et reprit. Et que faites-vous de si intéressant pour avoir côtoyer autant de monde ? La vie de Lord est plutôt une place confortable, comme il est coutume de le savoir. À moins que je ne me trompe peut-être ? 

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