Oliver est ce que l'on peut appeler une brindille. Pâle, un peu maigrichon, taillé comme un coton-tige, ses 1m85 le sauvent un peu. A se demander comment il a pu survivre jusque là. Son corps a beau être fragile, il n'est pas un fardeau non plus. Ce gamin est très agile et rapide, profitant de ses muscles souples et de son corps aérodynamique pour prendre l'avantage quand il s'agit de fuir. Ses longues jambes lui permettent de grandes enjambées, capable de distancer n'importe qui en quelques secondes. Ses bras, maigres mais suffisament musclés pour le soulever, sont parfait pour l'escalade. Quand Oliver ne s'enfuit pas, il se cache dans les arbres, aux flancs des falaises et des crevasses. Ses mains souples ont appris à s'accrocher aux parois les plus abruptes, aux branches les plus glissantes, elles sont couvertes de cicactrices, leurs paumes sont erraflées, leurs doigts usés.
Le visage doux d'Oliver ne laisse pas penser qu'il soit un turbilion. De grands yeux un peu rêveurs, ombragés par ses bouclettes brunes, il semble constamment ailleurs. Quasiment imberbe, la peau pâle, les pomettes un peu rosées, c'est un gamin craquant. Ses prunelles d'un vert olive scintillent de malice, comme s'il préparait toujours un coup fourré. Son sourire en énerve plus d'un, car narquois, voire provocateur. Mais cela se voit qu'il ne ferait pas de mal à une mouche, c'est plus un renard joueur qu'un renard sournois.
Lorsque la pluie mouille ses cheveux cassis, son visage s'assombrit. Lorsqu'il ne sourit plus, les ombres tremblent sur son corps. Lorsque le vent se lève, sa chevelure s'envole, dévoilant des cernes et un visage creusé. Oliver est abîmé, derrière ses sourires moqueurs et ses yeux pétillants se protège un corps meurtri, souffrant d'une brûlure qui, jamais, ne s'éteindra. Chaque soir, dans le miroir, Oliver regarde la marque sur son flanc droit. Huit creux dans sa peau qui lui rappelle sans cesse à quel point il est faible.

A l'aube de son adolescence, il a été mordu par une bête. Depuis, ses nuits sont aussi blanches que la Lune. Oliver est un loup-garou, mais contrairement aux autres spécimens de son espèce, le avant - après n'est pas flagrant : il reste la même brindille qu'il a toujours été. Si un humain barraqué ou un jeune loup un minimum entraîné peuvent le mettre au sol, encore faudrait-il qu'ils soient en mesure de le rattraper. En compensation de son manque de force brute, Oliver a gagné en agilité et en vitesse. Il est très rapide, bien plus rapide que la majorité de ses congénaires. Certains de ses sens sont plus développés encore que la moyenne lycanthrope, à savoir son ouïe et son odorat. Il sent le danger à des kilomètres, ce qui lui laisse le temps de détaler ou de se planquer.
Son loup est plus impressionant, mais pas par la carrure. Bien qu'il soit grand et haut sur pattes, il reste fin, ses muscles étant conçu pour l'agilité, pas pour le combat brut. Sa démarche est reconnaissable à cause de ça, il est plus élégant et gracieux que la plupart des loups, malgré ses larges pattes. Le loup d'Oliver est noir, presque ébène. Pas un seul poil de sa fourrure dense et soyeuse n'est épargné. Ses prunelles sont d'un vert olive étincellant. Sans elles, Oliver n'aurait jamais pu distinguer l'humain du loup qui le hante.  

La Lune a deux faces : une qui se dévoile au Soleil, qui illumine la nuit et accompagne les étoiles. La seconde reste toujours cachée, dans l'ombre, elle a peur, elle est sombre. Mais si la Lune a deux visages, elle n'est qu'un seul astre.

La première chose que l'on retient d'Oliver, c'est son sourire. Ses dents du bonheur, ses lèvres pincées en coin, ses yeux rieurs, il a l'art d'irriter les plus patients en un seul sourire, à la fois charmeur et insupportable. Comment un visage si doux pourrait-il énerver qui que ce soit ? Personne s'il ne cherchait pas les mouises. Oliver est taquin, c'est un petit diablotin qui se nourrit de l'agacement, de la frustration des autres. Rien de bien méchant, il ne fait ça que pour s'amuser. S'il n'avait pas été un loup, il aurait été sans doute un renard au regard malicieux. Oliver adore taquiner, titiller les autres, ça le fait rire plus qu'autre chose. Ses petites moqueries ne sont pas si terribles, la plupart de ses camarades ont fini par s'y faire, et certains rient avec lui. Parfois, il lui arrive de recadrer des lourdeaux, ses taquineries se transformant en coups de couteau. Mais pour qu'il en arrive là, il faut le vouloir.

Oliver est avant tout un comique, un vrai clown. Dans la classe, c'est lui qui a le rôle de trublion. Ses blagues ne sont pas des plus fines par moments, il a déjà connu des bides monumentals. La majorité du temps, les élèves rigolent un bon coup et le professeur l'envoie dans le bureau du directeur pour la troisième fois de la semaine. Mais il aime ça. Ses professeurs s'arrachent les cheveux devant lui, et pas juste parce qu'il fait le pitre. Oliver semble ne rien prendre au sérieux, et pourtant, au lycée, il a de bonnes notes. Il rend ses travaux toujours dans les temps, il est assidu, et ses copies font souvent parties des meilleures. Il n'est pas un génie, loin de là, mais il est malin et sait réfléchir efficacement. Si les plus grands ne comprennent pas une pareille attitude, les autres gamins s'en fichent : Oliver est drôle avant d'être intelligent.

Mais voilà, une très grande majorité ne connaissent pas plus Oliver que ça. Quelques uns seulement, ceux qui ont eut l'occasion de l'approcher en dehors du lycée, savent ce qu'il y a dans les cratères ombragés de la Lune.
Oliver n'est pas que drôle et taquin, c'est aussi un garçon doux et serviable. Il préfère voir un sourire plutôt que de sourire tout seul. Paradoxalement, c'est un agneau. Il aime aider son prochain, même avec un petit geste. Les week-ends et lors des vacances scolaires, il fait le tour des quartiers pour voir s'il ne peut pas donner un coup de main : une pelouse à tondre, des carreaux à laver, des courses à faire ? Oliver arrive à la rescousse ! Mais il aide aussi ses camarades, du moins certains. Il leur explique des exercices, participent à leurs entraînements sportifs, partage son repas. . . Il les écoute. Oliver connaît beaucoup de secrets de beaucoup de personnes, jamais il n'en a dévoilé un seul. Il a toujours tenu ses promesses et garde les confidences qu'on lui fait pour lui. Même si on le trahi par derrière.  

C'est une des raisons pour laquelle Oliver se méfie de beaucoup de choses. Personne ne le sait, mais il écoute presque tout autour de lui. Lorsqu'il fait le pitre en classe, lorsqu'il lance des piques à des camarades, en vérité il accumule des informations sur son entourage. Oliver a une très bonne mémoire qu'il a appris à exploiter. Grâce à tout ce temps passé à écouter, analyser et décrypter les gens et les environnements autour de lui, il arrive à s'adapter sans encombre à de nouvelles situations. C'est comme ça qu'il survit, en compensation de son corps frêle. Oliver est prudent, il pose toujours le pour et le contre avant de prendre une décision importante. Avant d'agir, il écoute. Il ouvre les yeux avant de se jeter dans le vide. Ainsi, il laisse les autres s'ouvrir à lui, lui parler de leur vie, leurs problèmes, il leur montre son visage lumineux et pétillant. Mais jamais, au grand jamais, il ne montrera son autre face au Soleil.

Au plus profond de son âme, Oliver tremble. Une angoisse constante secoue ses entrailles, si bien qu'il mange autant qu'un moineau. Il a beau avoir commis des exploits, avoir vaincu certaines de ses plus grandes peurs, une persiste et persistera toujours. Un jour, il le retrouvera. Il a beau être fort, cacher ses angoisses, taire sa colère et désécher ses larmes, il lui arrive encore de craquer. Derrière ses lèvres tirées vers le ciel, des dents claquent. Oliver cache tout ce qu'il peut : ses émotions, ses sentiments, toute une partie de lui. La lumière que dégage ses rires est bien assez éblouissante pour que l'on soit aveugle du reste.

Oliver ne parle jamais de lui, de ce qu'il ressent, de ce qu'il a vécu, et même de ce qu'il est. Personne ne sait qu'il est un loup-garou, sauf peut-être les autres loups qui traînent autour.
Il est tellement bavard, il fait tellement de blagues et de pirouettes que personne ne s'interroge plus que ça. Ses numéros de cirque sont avant tout là pour le protéger, pour que le mystère reste entier.
Seuls les murs de sa chambre ont vu son vrai visage, celui qui ne sourit pas. Creusé, affaibli, pâle. Lorsque la nuit tombe, les vagues se soulèvent. Oliver regarde par la fenêtre et seul dans sa chambre, il espère rattraper le vent.

C'est ici que votre histoire va s'écrire. Sous forme de lettre, de récit, de points importants, ou que sais-je encore ? Les idées me manquent, mais sans doute pas à vous. Nous souhaitons simplement en savoir plus sur le comment du pourquoi votre personnage est là. Quel rôle a-t-il ? Que fait-il ? QUI est-il ? Pourquoi est-il ici? Tellement de questions existentielles, c'est trop pour moi. Bref, en quelques lignes, faites-nous rêver sur votre personnage...
Minimum 10 lignes.