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Physique & mental

Je suis une femme, c'est le moins qu'on puisse dire. Je suis en pleine force de l'âge, j'ai 33 ans, l'âge auquel serait mort le Christ. Je ne suis pas bien grande avec mon mètre soixante cinq, pour un poids de... non, ça ne se fait pas de demander le poids d'une dame. Je suis brune, mes cheveux assez longs. J'ai les yeux sombres, oscillant entre le brun et le noir. J'ai la peau assez blanche. Je possède d'étonnant tatouages que je ne dévoilerais pas ici... Si? Suis-je obligée? Très bien... Jugez-en par vous-même et [CLIC]. Sur mes poignets, à l'intérieur, il y a deux corbeaux, juste leur silhouette. Des cicatrices? Oui, des marques qui ressemblent à des griffures, mais qui n'en sont pas sur mes avant-bras. Je marche le visage fier, haut, je suis légère et silencieuse comme une ombre et ce n'est par rare que je fasse sursauter bon nombre de gens quand j'arrive par derrière eux. J'aime le noir, mais la couleur ne me dérange pas. Je porte aussi bien des robes, que des pantalons, de la soie la plus chère au jogging le plus basique. Je suis un caméléon parmi les humains. Toujours souriante, c'est ma plus grande arme.

Ce qui me décrit le mieux moralement, c'est le diction : méfiez-vous de l'eau qui dort.

Et c'est la pure vérité. Je suis fourbe, sournoise, violente... j'ai le sens tactique, je sais la fermer quand il le faut, mais je n'hésite pas non plus à l'ouvrir quand besoin est. J'affiche quelque chose et derrière la façade je suis tout autre. Un caméléon, vous dis-je. Je suis hautaine, égocentrique, imbue, narcissique... Trouvez-moi des défauts et vous êtes à peu près certain que cela me correspond en tout point. Mais je sais également utiliser ma cervelle. Douée d'une grande mémoire, j'ai appris bon nombre de sort de la magie noire. Elle englobe bien trop de choses, nous le savons tous, et j'ai un grimoire épais qui me suit partout où je m'installe. L'année dernière, j'ai pris place à Fearwood, ville à forts potentiels surnaturels. Je suis matérialiste, on peut m'acheter pour une belle babiole, oui, c'est peut-être mon point faible. Mais revenons-en à la magie noire. Je ne maitrise pas tous les aspects, mais je suis passée maître en l'art des poisons. In-détectés, détectables, à effet retardant, immédiat, destructeur, viral, nommez, et je vous concocte les plus fins, comme les plus diaboliques des substances. Cela fait également quelques années que j'ai découvert la magie sacrificielle. La perfection dans l'art.
Autrefois, je vivais avec mes parents et mes soeurs, de sang ou de magie. Morgane était celle dont j'étais la plus proche. On se complétait parfaitement. Mais son petit coeur était blanc alors que le mien était noir. Et quand il fut question de nous séparer, afin que chacune mène une vie par elle-même, je ne me suis plus jamais rapprochée de quiconque. J'aime la solitude. Elle nourrit mon âme et alimente ma colère et ma haine contre les humains, trop faibles pour se défendre.

Histoire

Elle s'appellait Morgane, je m'appellais Circée. Nous sommes nées le même jour, la même heure, la même seconde. Nos mères étaient soeurs. Et très vite, les oracles de notre famille furent formels. Nous étions des âmes soeurs, nous devions être élevées ensembles. Nous étions complémentaire. Elle devint ma confidente, mon amie, ma soeur, ma jumelle presque. Elle avait des longs cheveux blonds, et j'étais brunes. Elle aimait les animaux, j'aimais les plantes. Mais dans mon coeur, déjà, gamine, naissait une sourde mélancolie. On la préférait à moi. Elle était "plus jolie" parce qu'elle souriait. Elle était "plus abordable" parce qu'elle ne blessait personne. Contrairement à moi. Dites cela à un enfant, et il restera marqué à vie. J'étais jalouse. J'avais cette haine qui grossissait en moi et que je ne pouvais comprendre. C'est le jour où nos parents nous laissèrent partir de la maison, vivre notre vie que je compris. Les oracles nous avaient laissé ensemble pour qu'elle puisse me contrôler! Eprise d'un besoin de liberté, j'ai disparu, je n'ai plus donné de nouvelles, j'ai fui, j'ai quitté l'irlande natale pour la terre de l'Oncle Sam. J'ai changé de nom également. Je n'étais plus Circée. Je ne portais plus le nom de famille de ma lignée. Je me suis affiliée, rien qu'un temps, aux Lafourche. Famille gitane douée en magie et sorcellerie. Mon patronyme est celui de trois grands mages. Circée qui transformait les marins en cochon, Iseult qui endormit la méfiance de Tristan et Morphée qui par la voix calmait les bêtes les plus féroces. Alors je serais Morphée.

Oh, je pourrais vous raconter ma vie en dix volumes s'il le fallait, mais je tiens à garder une part d'anonymat, de secret. Je ne veux pas que vous découvriez mes faiblesses. Mais je vais vous dire ceci, à mes vingt ans, au sein de la famille Lafourche, on m'offrit un vieux grimoire dans lequel, chaque jour, je notais tout ce que j'apprenais, les potions, les incantations, les sorts, les malédictions. J'étais avide d'apprendre, avide de contrôler le monde. Oh, je n'étais pas bête au point de me dire qu'un jour j'y arriverais. Je ne suis, au final, qu'une simple sorcière solitaire. Mais dans ma volonté de liberté, je me considérais au dessus de tout le monde, parce que j'avais atteint ma propre volonté : faire ce que je veux de ma vie. J'étudiais les plantes et les fleurs. Ma passion avait toujours été pour la nature et c'est presque tout naturellement que je pris la casquette de fleuriste. Mes fleurs ont besoin de quatre choses pour naitre et éclore : de la terre, de l'eau, de la magie et de l'amour. Et je leur donne à toutes, les quatre ingrédients. Je tiens à faire pousser mes propres fleurs, je n'achète aucune fleur coupée. Entrez, vous verrez que je ne mens pas. Mais faites attention, il se peut que quelques unes d'entre elles contiennent des poisons mortels. Je vous aurais prévenu...

Voilà ce à quoi ressemble ma vie. Je n'ai ni diplôme ni grosse fortune, je ne suis jamais allée à l'école, mes parents m'apprenant, en privé ce que je devais savoir. Lire, écrire, compter, l'histoire de la Terre, la géographie du monde. C'est peut-être pour cela également que je n'arrive pas à me lier d'amitié. Peut-être pour cela que je me complais à vivre seule... C'est peut-être cela qui fait que je suis une éternelle triste et mélancolique... C'est peut-être à cause de cela que je hais le monde!

Derrière l'écran