Je voyais la jeune vampire devant moi, perdant tout espoir en me voyant avancer vers elle. Elle avait enfin compris que je ne faisais pas semblant, lorsque je la menacai de la tuer. Elle allait regreter non seulement d'être un vampire, mais aussi son caractère, à cause du quel elle est ici maintenant ! Lorsque j'arriva à seulement quelques mètres d'elle, je me fis attraper le bras par quelque chose, quelqu'un me retenait. Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer ! Je me retourna rapidement et là... je vis Cléore ! Mais qu'est-ce qu'elle faisait là, elle ?! Elle me retenait, car elle croyait peut-être que j'allais la laisser filer avec Alice, non mais elle ne savait pas avec qui elle avait à faire si elle pensait cela ! En plus, j'avais toujours mon arme dans la main, et Alice étant attachée, ne pourrait pas venir en aide à Cléore, si par "malheur" je lui planté ce pieu en plein dans le coeur, juste avant de le faire à Alice ! Enervée qu'elle m'ait interrompue et empêcher de la tuer, je la regardais et lui dit:
- Qu'est-ce que tu fais ici ?! Je te conseil de partir très rapidement, si tu veux pas que je te fasses ce que j'allais faire à cette fille !
Le regard très menaçant, j'essayai de me dégager de son emprise mais la vampire avait bien plus de forces que moi... Je regardai Alice du coin de l'oeil, comme pour lui rappeler que j'en avais pas fini avec elle, et que j'allais la tuer quoi qu'il arrive.

Lorsque j’avais empoigné le bras d’Aurore, j’avais levé la tête et regardé Alice. Je lui avais adressé un petit sourire rapide, pour lui indiquer qu’elle n’était plus seule et que je ferais tout ce que je pouvais pour lui venir en aide. Je ne la laisserais pas tomber. Oui, on peut faire passer un tel message dans un sourire d’une demi-seconde. Bien que mon regard bienveillant envers la demoiselle ait été très bref, je savais que, contrairement à un humain, elle le remarquerait et le comprendrait. Nous étions toutes deux des vampires, nous étions donc programmées pour la vitesse.
La chasseuse essayait tant bien que mal de se libérer de mon emprise, mais cela lui était bien trop difficile. En effet, en plus d’être programmés pour la vitesse, nous autres, les vampires, sommes dotés d’une force incommensurable. La jeune médecin ouvrit la boucha et cracha ces paroles :
- Qu'est-ce que tu fais ici ?! Je te conseil de partir très rapidement, si tu veux pas que je te fasses ce que j'allais faire à cette fille !
Ce que je faisais ici… Je n’allais pas lui dire que j’étais venu chercher une dizaine de poche de sang, vu comment s’était passée notre première rencontre. Et apparemment Alice était entrain de subir le même sort. Je m’en étais sorti avec une « fausse promesse » la dernière fois, mais au souvenir de ce qui s’était passé depuis, impossible de refaire la même chose. Cependant, je ne pouvais abandonner Alice ainsi et je ne le voulais pas non plus. Il fallait que je trouve un moyen de nous sortir toutes les deux de là mais pour l’instant, je n’avais aucun plan…
Je serrais le bras de la chasseuse de plus en plus fort, assez fort, j’espérais, pour lui faire lâcher le pieu mais pas trop pour ne pas casser son bras.
-Très bien. Je partirais, mais pas sans elle.Dis-je en désignant la vampire du regard.
Je ne savais pas du tout ce que j’allais faire. Tout ce qui se passait dans ce sous-sol était de l’improvisation…

Malgré le ton menaçant que j'ai utilisé, la vampire ne semblait avoir plus envie de lâcher mon bras ! Au contraire, elle savait qu'elle était dotée de plus de force que moi, et elle en profitait. Je la sentais resserrer son emprise sur moi, je grimaçais de douleur et je compris ce qu'elle essayait de faire. Elle voulait que je lâche le pieu que j'avais dans la main... Je luttais pour le garder mais elle n'était vraiment pas décidé à me lâcher tant que j'avais ce bout de bois dans ma main. Je ne pouvais plus résister, je finis par lâcher. Mais ce n'est pas parce qu'elle je n'avais plus ce pieu dans me mains que je n'allais pas les tuer. Oui, maintenant elles y passeraient toutes les deux ! Je n'en laisserai aucune sortir d'ici en "vie". Aucune. Je tourna le regard sur Cléore et dit froidement:
- Lâche moi, tout de suite.
Elle avait bien intérêt à enlever sa main de mon bras, car je pouvais encore très bien me défendre avec l'autre. Et Alice était toujours attachée et mal en point, alors elle ne pourrait rien faire ! Et je connais le point faible de Cléore, alors ce serait un jeu d'enfant pour moi d'en finir avec elles deux...

Je resserrais de plus en plus mes doigts autour du poignets d'Aurore. Ses phalanges se crispaient sur le pieu. Dans ma main et sous la pression de ma force surnaturel, le bras de la chasseuse paraissait si fin et les os que je sentais sous sa peau semblait si fragile. J'aurais pus les brisaient en une fraction de seconde... Mais ce n'était pas ce que je voulais.
Elle lâcha enfin le morceau de bois, ne pouvant plus lutter. Dès que le pieu toucha le sol, je l'éloignais d'un grand coup de pied pour ne laisser aucune chance à la chasseuse de le récupérer. Puis elle leva ses yeux clairs sur moi et me dit dit d'un ton glacial :
- Lâche moi, tout de suite.
Je l'examinais un dernière fois avant de lâcher définitivement son bras. Son poignet était rouge et l'on pouvait distinguer assez clairement la trace de chacun de mes doigts qui avaient serrés son bras. Une partie de moi se sentait mal. Jamais je n'aurais pensé blesser des gens ainsi... Mais je ne devais pas m'apitoyer sur son sort. Elle avait essayer de me tuer après tout; Et maintenant elle retenait Alice...
Sans plus de considération pour Aurore, je me dirigeais, aussi vite que ma condition de vampire me le permettait, vers Alice. Cette dernière semblait plutôt mal en point. Elle était affaiblie, à cause de la veine de vénus présente sur les cordes qui lui brûlait lentement la peau. Je jetais un coup d’œil à la chasseuse qui n'avait pas bougé, du moins pour le moment. Je me retournais alors de nouveau vers Alice et entrepris de la détacher. Mes mains me brûlaient plus que jamais et je n'étais pas sûre de pouvoir les réutiliser tout de suite, mais au moins Alice était enfin libre.
- Tu vas bien ? Lui demandais-je, espérant que nous pourrions toutes deux sortir d'ici en vitesse.
Je relevais finalement les yeux vers l'endroit où j'avais laissé la chasseuse...

Cléore finit par me lâcher, je repris mon bras d'un geste brute, on pouvait y voir des rougeurs, et la trace de sa main! Saleté de vampire.... J'aurai du la tuer dès que j'en ai eu l'occasion! Cléore alla ensuite vers ma prisonnière, mais elle n'était pas tranquille car elle me regardait quand même de temps en temps. A peine elle retourna la têt vers Alice, je ressaisit mon pieu, dans l'autre main cette fois ci. je n'avais pas fait un pas, je m'étais simplement abaissée discrètement. Quand je relevait le regard sur ces vampires, je remarquait que Cléore avait libérer Alice des liens qui la retenait. Mais que croyait-elle ? Que j'allais les laisser sortir d'ici ? Et pourquoi pas m'excuser en prime? Je n'avançai pas, mon pieu était suffisamment bien taillé pour pouvoir se planter dans une des deux vampires ! Et même si elle arrive à le rattraper avant, j'ai encore d'autres outils bien utiles qui me permettrait de gagner et de le empêcher de fuir !
- Ne croyez pas pouvoir partir comme ça.
Je lança donc mon pieu, en visant le cœur d'Alice, cette dernière est plus faible, si Cléore le rattrape alors je m'occuperai de son cas à elle en première ! Je regrette tellement de ne pas l'avoir exterminée plus tôt...

Alice était vraiment mal en point. Quelques minutes de plus avec ses liens imbibés de veine de vénus et elle se serait évanouie. La libérer me prit d'ailleurs plus de temps que je ne l'aurais cru à cause de cette plante qui peut nous être fatale, à nous, les vampires. Je quittais donc Aurore des yeux plus longtemps que je ne l'aurais voulu. Mes mains ne cessaient de me brûler, mais je tentais d'ignorer la douleur. De plus, cette plante ne faisait pas seulement que me brûlait intensément la peau, à cause d'elle mes sens aiguisés de vampires étaient affaiblis. Même avec le peu de veine de vénus qu'avait absorbé ma peau je n'entendais plus que comme une humaine. Je n'avais donc aucune idée de ce que faisait Aurore dans mon dos. Ma consœur vampire me répondit par un faible hochement de tête, signe que, bien que très faible, elle était toujours en vie. Je lui donnais alors mon bras pour qu'elle s'appuie dessus.
Lorsque je relevais la tête, la chasseuse avait récupéré son pieu. Ce n'était pas bon signe. Je détestais cette pensée, mas j'aurais du lui casser le bras quand j'en avais l'occasion, peut-être même la jambe pour qu'elle ne puisse plus bouger. Je me demandais quelle était l'histoire de cette femme pour qu'elle nous déteste, nous les surnaturels, à ce point là. Que lui était-il arrivé ? La chasseuse coupa court à mes pensées.
- Ne croyez pas pouvoir partir comme ça.
Soudain Aurore lança le pieu qu'elle tenait dans la main avec toute la force qu'elle possédait. Je le vit traverser la pièce en direction du cœur d'Alice. Non ! Je ne pouvais pas laisser cela arriver. Alice était mon amie. Il fallait que je réfléchisse. Elle était très douce et gentille, c'était une bonne personne. Il fallait que j'agisse. J'étais certaine qu'elle ne blesserait jamais quelqu'un volontairement. Il fallait que j'arrête ce pieu. Alice était encore trop faible pour se déplacer. Je regardais mes mains rouges et à sang. Même avec toute la volonté du monde, je ne pourrais pas retenir ce pieu. Je pris ma décision à la dernière seconde. Je poussais Alice aussi loin que possible pour l'éloigner de cette arme ; et je me retrouvais à sa place. L'objet meurtrier s'enfonça alors dans mon épaule droite. Une vive douleur s'empara de tout mon corps. Je m'effondrais au sol, le souffle coupé. Je regardais Aurore. Ma respiration était saccadée. Puis mon regard se tourna vers Alice. Je ne pouvais pas la laisser seule ici avec l'autre femme. Avec ma main gauche, je tentais à plusieurs reprises de retirer le pieu de mon épaule. La quatrième fut la bonne. Je l'arrachais avec un cri de douleur. Pour me relever, j'essayais de m'appuyer sur mon bras droit, mais celui-ci était dépourvu de toute force. D'ailleurs tout mon corps me semblait faible. Trop faible. Le poison avait déjà pénétré dans mon sang. Mes crocs de vampire apparurent instinctivement, et un râlement inhumain sortit de ma gorge. Je ne lâchais pas la chasseuse du regard tandis que je sentais le monstre en moi prendre le dessus sur qui je voulais réellement être.